samedi 15 janvier 2011

Fric Krach Gueule de bois et n'importe quoi

Vous avez lu le Monde ^^ ? Il parait qu'Alain Madelin est resté "KO debout" !

D'abord, revenons sur l'émission de France 2, qui partait d'une bonne idée : faire de la pédagogie en direction du grand public. Déjà, il ne fallait pas s'y méprendre. Fric Krach Gueule de bois n'était ni un reportage, ni un documentaire, mais bien une docu-fiction aussi précis que Y a t il un pilote dans l'avion ? dans laquelle Papy Arditti regrette le bon vieux temps d'avant.

Le bon vieux temps d'avant, celui des années 50 et de la Rue des Martyrs de Pierre Arditti, celui de la "mixité sociale", ca n'était pas le bon temps; C'était le temps où (source INSEE, IAURIF, Ined)
un peu plus de 5 % des résidences principales parisiennes avaient l’eau courante, des WC intérieurs, une baignoire et le chauffage central, (15 %en 1962 et 30 % en 1970). CINQ POUR CENT. Tous ensemble et solidaires, mais dans le froid et la saleté. La situation matérielle des franciliens et des français s'est améliorée grace à la croissance des années 50 et 60. Et ca n'est que depuis les années 80 que la télévision, celle qui nous permet de regarder Arditti tordre le cou à la vérité, est un bien commun pour 9 français sur 10.
Ne parlons pas du téléphone, une banalité y compris chez les gamins de 10 ans. Les trentenaires des années 2010 se rappelent, qu'étant jeunes, le téléphone était un luxe. La génération Y se souvient qu'en 2000, du temps des Modem et du 56k, Internet plombait les factures téléphoniques.
Voila pour le passé.

Parlons du présent. Depuis la crise, on a le chomage et la misère. Ah bon ?  Les années 80 ont inventé la pauvreté ? Margareth Thatcher et Ronald Reagan ont licencié des gens par millions ? Déjà, Arditti oublie le contexte. Le labour gouvernait le UK en crise dans des conditions telles qu'en 1979, le FMI avait mis les british sous tutelle. Et oui. Il fallait donc prendre des mesures énergiques. Idem aux Etats Unis qui enchainaient les défaites à l'intérieur et à l'extérieur. Qu'on fait Thatcher et Reagan ? Ils ont libéré l'économie autant qu'ils ont pu, et ils ont beaucoup pu. Disons le clairement, Reagan et Thatcher ont vaincu le chomage chez eux. On ne peut pas en dire autant de la France socialo-Mitterrandienne.
Quand à la pauvreté, ne nions pas les cas difficiles que nous connaissons tous. Mais n'oublions pas non plus que le seuil de pauvreté aux Etats Unis est à 13 000 dollars par an. Certes, avec cette somme, on ne va pas très loin avec, et les RMistes RSAistes français préfèreraient avoir un emploi, de préférence bien payé, plutot qu'une allocation. Mais supposons que le liberalisme Regano-Thatcherien n'ait pas eu lieu et que Bill Gates ou Steeve Jobs gagnent 20 000 dollars par an plutot que 1 000 0000. Est ce que les autres américains seraient pour autant devenus riches, en compensation ? Non, bien sur.

Quand aux travers du capitalisme tels qu'Arditti nous les a présenté, franchement, on ne peut que sourire. Tapie, Méssier. Il aurait du rajouter Maddoff histoire de clarifier son propos. Bernard Tapie est un genre bien particulier de patron, qui, malgré lui, a contribué à la transformation de la France des années 80. Par contre, dans les années 80, des patrons plus classiques ont crée Alinea, la SSII Altran Technologies,  les Laboratoires Vendome (ceux qui font les savons Ptit's Marseillais), Kookai, Swatch, le Palais des Thés, Ubisoft, M6, Olitec, Acadomia, Du Pareil au Même, ou, plus loin de chez nous, Cisco, Red Bull, Borland ou Bloomberg ? Pourquoi Arditti n'est pas allé interroger ces patrons ?
Quand à l'échec de Messier, ne tirons pas sur l'ambulance mais 1. c'est l'échec des grands patrons MEDEF CAC 40, pas de l'entreprise et 2. est ce vraiment un échec ? Certes des milliards ont été perdus mais 10 ans plus tard, l'ADSL est la, la convergence, on la touche du doigt graçe aux smartphones, Airbus a développé son business de jets personnalisés et Vivendi, un groupe qui touche des dividendes de ses affaires au Maroc, au Brésil ou aux Etats Unis, est toujours à Paris en France. En plus, à coté de Méssier et du mélange typiquement français de connivences publiques privées, il y a Xavier Niel, de Free, Pierre Simoncini, de Meetic, et autres vrais entrepreneurs.
Pierre Arditti et ses amis semblent reprocher aux entreprises de n'être qu'un moyen, pour les investisseurs, de gagner de l'argent et non pas de créer des emplois. Dûr de dire si Pierre Arditti gagne bien 700 000 euros par an comme semble le dire la blogosphere. On espère, qu'à ce prix la, il joue les business angels et aide les jeunes en recherche de financement à créer leur boite ! Et puis sans attente d'etre remboursé, bien sur.

Enfin, la séquence Alain Madelin vs Xavier Mathieu. L'ancien ministre libéral devenu un financier, vs l'ouvrier de Continental Clairoix devenu chomeur. Même en admettant qu'Alain Madelin ait téléphoné à ses homologues capitalistes de la Ruhr pour leur dire de licencier, serait-il pour autant responsable de la situation de Xavier Mathieu  ? Or, Madelin n'a passé aucun coup de fil. Qui est responsable de la mise au chomage de Xavier Mathieu  et de ses ex collegues alors ?
Réponse : une erreur de gestion de la part d'une entreprise + le patriotisme économique que les gouvernements imposent aux entreprises + le comportement des consommateurs.
Continental, c'est un fabriquant de pneus, allemand, concurrent de Michelin. En 2007, est ce que le pneu est un business d'avenir ? Non. La production de voitures plafonne en Europe, et les véhicules qui se vendent sont soit à bas cout (Logan, petites voitures fabriquées en Europe de l'est) soit vendues avec des aides, soit au contraire très cheres (Porsche, BMW etc). C'est à ce moment la que Continental choisit de racheter Siemens VDO. Pourquoi ? Parce que Siemens, empetré dans des scandales de corruption, voit ses clients fuir. Ils doivent donc vendre des pans entiers du groupe, or le gouvernement allemand préfère que le démantelement de Siemens, s'il doit avoir lieu, se fasse entre Allemands. VDO fait des pieces auto, Continental est donc réquisitionné, tout comme la CDC est régulièrement appelée à la rescousse du capitalisme nationaliste français. Le rachat est un échec car trop cher, du coup Continental est la cible d'une offre publique hostile. Seulement, le groupe qui lance cette OPA, Schaeffler, a une bonne idée mais pas les fonds. La restructuration de Continental aidera à payer l'opération. Voila la réalité. Continental a été restructurée parce que le gouvernement allemand n'a pas laissé Bridgestone, Brembo, Valeo ou un autre racheter Conti. De plus, Clairoix a été sacrifiée (tout comme Kléber Toul, groupe Michelin, la même année)  tout simplement parce que les français mettent moins d'argent dans la voiture, roulent moins et plus lentement. Xavier Mathieu cherche un coupable ? C'est le consommateur. Pas Madelin.

En conclusion, en France on a un problème specifique et douloureux, la persistance de la pauvreté et des inégalités dans un pays qui se veut égalitaire. Sortons la tête du sac, abandonnons l'idéal d'égalité, préférons lui celui de l'équité. En attendant, tous ceux qui ont été génés par la désinformation du film de Pierre Arditti peuvent remercier la redevance TV (*) !

(*) bientot redevable si vous avez un téléphone ou un ordinateur ...

3 commentaires:

  1. Un type de Libération, cette semaine aux experts sur BFM Business, a reconnu qu'il s'agissait d'une émission de gauche pour les gens de gauche et qu'il ne fallait pas voir plus loin que cela...

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