jeudi 6 janvier 2011

Croire en l'Etat nuit à la santé

L'actualité de ce 6 Janvier 2011 illustre à merveille cette maxime à priori typiquement libertarienne : il n'y a rien à attendre des Etats, ces organismes dépassés donc agressifs, et ce quelque soit la latitude. Decryptage.



Nouveau pays émergeant : la FIFA
Qu'est ce qu'un Etat ? La définition classique dit qu'un Etat se caractérise par trois élements : un territoire, sur lequel une population (parfois une nation, parfois non), exerce un pouvoir délégué par le biais d'une forme ou d'autre de Gouvernement. Le pouvoir définit la souveraineté, par le biais d'une administration qui fait appliquer les lois.

En France, nous partageons cette souveraineté à 27 à 28. Vingt Huit. Vous ne le saviez pas ? Non pas que la Suisse ait rejoint l'U.E, c'est bien la dernière chose qu'on lui souhaite. Mais par contre, la FIFA a du pouvoir sur les membres de l'UE. Est ce que la Fédération internationale de football association se contente, depuis Zurich, de valider la notion de match de football ? Non, elle donne des conseils sur les championnats, et va même jusqu'à négocier des amendements à la souveraineté lors des événements planétaires que sont les Coupes du Monde.  Les Russes n'ont-ils pas suspendu l'obligation de demander un visa pour les supporters qui acheteraient en avance des billets pour la Coupe du Monde de 2018 ?

En France, afin de préparer 2016, les contribuables seront soumis à l'impot UEFA, levé en toute transparence depuis Nyon, afin de rénover les stades.

En 2011, les Etats sont challengés par des organisateurs de match de football sur tous les plans : adhésion, attachement, capacité à gérer des projets.

République bananière : Marseille
Wikileaks 13, vous connaissiez ? Maintenant, certainement. Les pouvoirs publics gérant les collectivités territoriales de PACA ne pouvaient pas mieux attirer la lumière sur leurs pratiques qu'en cherchant à sanctionner Philip Sion, fonctionnaire du Conseil Général des Bouches du Rhône. Il faut dire qu'à Marseille, il se passe de droles de choses. Entre Sylvie Andrieux (députée membre du Parti Socialiste) mise en examen pour détournement de 700 000 euros au profit d'associations présumées fictives, les perquisitions au domicile d'Alexandre Guerini (frère du président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône) et les problèmes de gestion des déchets, on peut dire que la région avait vraiment besoin d'outils favorisant la transparence.

Les milliards d'euros que les contribuables de PACA versent en taxes, impots et charges diverses doivent être mis en perspective des histoires non résolues que sont

- l'affaire Robert Boulin (ministre du Travail sous Valery Giscard d'Estaing)
- les dénonciations d'Arsène Wenger vis à vis de l'OM

En 2011, on se rend enfin compte que donner plus (de taxes, charges et impots) ne sert pas à produire des services publics plus efficaces.

Océan d'inefficacité : le controle aéroportuaire

Bientot, on ne se souviendra plus qu'il y a 15 ans, les sacs n'étaient pas fouillés à l'entrée des bibliothèques et qu'une bouteillle d'eau mettait difficilement en péril un avion. On aura aussi rapidement oublié que l'adoption progressive (mais rapide) des scanners corporels s'était faite non pas suite à un attentat réel mais suite à ce qui peut être soit le fruit d'un exercice d'un service secret n'ayant pas prévenu les autres agences, soit une possibilité d'attentat poursuivie dans le but de ne pas compromettre une autre investigation. On ne se souviendra plus que le fait qu'un Etat délègue à des agents fonctionnaires ou privés le droit de peloter d'autres hommes et d'autres femmes, pour raison de sécurité, sans parler de cette mesure disproportionnée qui consiste à exclure les liquides de tous les vols. .

L'Etat fonctionne sur une illusion, celle d'un possible controle de la part de ses citoyens, et sur une réalité, son accaparement par les politiciens, avides de pouvoir, quelque soit leur couleur politique. Seul un Etat minimal  est en mesure de garantir les libertés civiles des citoyens. Chaque dose d'ultra étatisme supplémentaire n'est jamais abandonnée par la suite.


Les Etats, concurrencés par des acteurs plus séduisants, tentent et tenteront, par tous les moyens possibles et par le biais de leurs représentants non libéraux, de préserver ce statu quo autorisant la corruption et le controle des citoyens. A ces derniers de déterminer dans quel monde ils veulent vivre.

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