mardi 18 janvier 2011

100 000 postes de fonctionnaires en moins ?

Décidemment, le Monde est un adepte des titres chocs ces jours ci.

"Fonction publique : 100 000 postes supprimés d'ici à 2013"

 Ca c'est pour le gros titre, car juste en dessous il est écrit : " le ministre du budget et de la fonction publique, François Baroin, a confirmé que la politique de non-remplacement d'un départ sur deux dans le secteur public se poursuivrait au rythme de 100 000 départs non remplacés en trois ans." 

Sur la forme, sympa les voeux ! En termes de gestion des ressources humaines ,et, disons le, de respect des gens, on a rarement vu pire, surtout pour une annonce choc qui n'a aucun impact financier réel.

 

Sur le fond, c'est triplement n'importe quoi.

1. Ca n'est pas assez au vu des enjeux financiers. 100 000 fonctionnaires c'est 1,1% de l'ensemble des 9 millions (NEUF MILLIONS) de francais sont fonctionnaires centraux, territoriaux ou hospitaliers et militaires, actifs ou retraités de la fonction publique. Un actif sur trois est lié à l'Etat. Or l'Etat dépense 50 cents quand il dépense 1 Euro. (148 milliards de déficit pour 325 milliards de dépense).

2. Ne pas renouveler, c'est bien, mais pour quelles missions, quelle réfléxion autour du périmètre de l'Etat ? S'achemine t on enfin vers un Etat qui ne s'occupe que de justice, armée et diplomatie ? Va t-on arréter de professer un enseignement uniforme d'un bout à l'autre du territoire ? La loi doit-elle réglementer le moindre aspect de la vie quotidienne ? La police doit-elle consacrer 40% de son temps à la lutte contre le trafic de drogue ? A t-on les moyens de mener de front trois conflits de haute intensité ("guerres", en français) ? Les régimes spéciaux ont-ils une quelconque légitimité ? 

3. Annoncer des plans qui s'étalent jusqu'en 2013, soit un an après des élections importantes, est une ficelle un peu grosse qui indique à quel point le plan est crédible. 



L'affaire Zoé Shepard a montré qu'il existe, au choix, soit une énorme poche de productivité des services  publics, soit, plutot, une énorme source d'économies potentielles. 

Renvoyons tous notre cv au ministre du budget pour proposer nos services de cost killing, parce que la, il est loin du compte. Pendant ce temps, la dette publique continue d'exploser !

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