vendredi 31 mai 2013

Manif pour tous : questions sur des interpellations



Source : le Point

La police "recoit des ordres" ...

Honnêtement, et quelque soit l'opinion sur la Manif pour Tous, cette situation fait peur. Combien de citoyens sont confrontés, parce qu'ils sont seuls, parce qu'ils sont de la mauvaise banlieue, parce qu'ils n'y connaissent rien en droit, à la toute puissance de la police ?

Est-ce la France apaisée que le pouvoir promettait ?

Il est temps que les citoyens reprennent le contrôle. Bravo à l'avocat !
Quand l'Etat s'absout des règles, c'est effectivement le début du n'importe quoi.


Sur le même sujet 

Ultra étatisme, vous commencez à comprendre, les droitards ?, un post du 16 avril 2013


Si la défense de vos droits contre la police vous intéressent, mettez tous en favori les sites Copwatch et Morsay !

Envoyez DON par SMS au 92200 = 2€ pour la Croix Rouge


mercredi 29 mai 2013

La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire ?

On découvre ce soir avec effarement la petite phrase prononcée par le Président de la République, en réponse aux recommandations de Bruxelles. François Hollande aurait dit "La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire"


Le président français a estimé, ce mercredi 29 mai, que Bruxelles n'a pas à imposer le rythme des réformes à Paris. Des propos qui surviennent après que la Commission européenne a demandé à la France d'engager, dès cette année, sa réforme des retraites (source BFM).

C'est absolument hallucinant. Quel populisme anti européen ! Comment un social démocrate comme Hollande, qui a toujours voté les traités Européens, a pu prononcer une phrase pareille, si ce n'est par populisme, populisme qu'il était par ailleurs prompt à dénoncer (mais ça, c'était avant).

Bien sûr que La Commission a à nous dicter ce que nous avons à faire, tant que nous sommes membres de l'UE !

La Commission de Bruxelles est au coeur des institutions Européennes. 

Et comme on peut le voir sur le schema si dessous, les 27 membres de la Commission Européenne, nommés par les Etats, ont pour mission explicite de faire appliquer les traités, tel que celui de Maastricht, qu'a voté Hollande. 



Quand on voit une telle irresponsabilité budgétaire, on se dit qu'en fait, heureusement qu'il existe encore des institutions Européennes, dernier garde fou. 

Si vraiment le Président de la République pense que la Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire, alors qu'il nous donne le calendrier de sortie de l'Union Européenne, imparfaitement fédérale, et qu'il prévienne nos créanciers d'un prochain défaut sur la dette française. 

Le véritable executif de l'Europe
Et si le gouvernement veut vraiment travailler en partenariat avec l'Allemagne, alors qu'il commence par donner son opinion sur le point de vue d'Angela Merkel sur le SMIC, par exemple. 

Journée nationales de la quête de la Croix Rouge du 1er au 9 juin !


Tout au long de l’année, 53 000 bénévoles et 19 000 salariés de la Croix-Rouge française s’engagent pour venir en aide aux personnes vulnérables et lutter contre toutes les formes de précarité. Cette année encore, ils seront plus que jamais au rendez-vous pour mobiliser le plus grand nombre et recueillir un maximum d’argent.


Pendant une semaine, ils vont tout donner ; faites comme eux, donnez !

Hausse de la précarité, crise économique et financière, vieillissement de la population, affaiblissement des liens familiaux et sociaux, isolement, répétition des catastrophes…, la Croix-Rouge française en particulier est en première ligne pour venir en aide aux personnes vulnérables de plus en plus nombreuses.
Dans ce contexte particulièrement difficile, les journées nationales de la Croix-Rouge française, et leur quête nationale, restent plus que jamais un rendez-vous absolument indispensable pour toutes les délégations et les établissements de l’association.

Il y a plein de possibilités…

Pour ceux qui, par hasard, ne croiseraient pas de bénévoles dans la rue, il existe de nombreux autres moyens pour donner et soutenir les actions de la Croix-Rouge française :


Le Groupe La Poste, partenaire principal de la Quête Nationale de la Croix Rouge française en 2013 !

Du 1er au 9 juin, dans toute la France, c'est la Quête Nationale de la Croix-Rouge française.
A cette occasion, le Groupe La Poste, partenaire de l'association depuis près de 100 ans, s’engage et s’associe à la mobilisation des bénévoles en relayant l'appel à générosités auprès de ses collaborateurs et de ses clients. 

*Disponible uniquement en France métropolitaine pour les clients de Bouygues Télécom, Orange et SFR. Dons collectés sur facture opérateur mobile. Conditions générales d'utilisation

Et les vrais enjeux ?

L'écoute attentive des questions au gouvernement hier permet de confirmer l'intuition d'Autueil : nous assistons manifestement à la mort des partis politiques
Tous les mardis, le pouvoir législatif, les députés, c'est à dire les gens élus par le peuple pour voter le budget de la Nation ainsi que les lois, ont le droit (et le devoir) de contrôler l'action du pouvoir exécutif, le gouvernement. 
Passons sur le trait d'humour du député savoyard Dominique Dord.



Où sont les questions sur les affaires Européennes ? Sur l'engagement des forces armées françaises dans le Monde ? Sur l'orientation de notre diplomatie ? Sur la mission de la police ? Sur les raisons pour lesquelles le gouvernement n'a pas réagi aux propositions de la Banque de France en matière budgétaire ?

L'armée intervient au Niger (source Opex 360) alors que nous n'avons plus d'argent et que le système de paiement de la solde des militaires n'est toujours pas fiabilisé, parait-il, et aucune explication du gouvernement.
La police se montre incapable d’arrêter les émeutiers du Trocadéro, mais embarque des mères de familles qui passaient près du lycée du XVeme arr où le Président de la République faisait un discours ? Silence radio de Manuel Valls. 

Les régimes spéciaux échappent à la réforme des retraites ? (Voir l'Opinion). Bercy est aux abonnés absents. 
La gestion du système éducatif est épinglée par la Cour des comptes ?  (voir Contrepoints)? Vincent Peillon balaye la remarque d'un revers de main. 

On dirait que les hommes et femmes politiques feignent de ne pas comprendre que les citoyens ne sont ni sourds, ni idiots. Le double discours et l'irresponsabilité passent de moins en moins bien. 

Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, pose une excellente question à Atlantico : François Hollande saura-t-il tenir à Paris le même discours qu'à Leipzig? 

En effet, on sait que la France est en mode pilotage automatique : l'administration veille. Elle a beau ne pas savoir quelle est la destination, elle fait tourner les moteurs de l'avion, et ce bien que la jauge de kérozène soit dans le rouge. 

C'est bien aux politiques à fixer un cap, et à parler des enjeux. Dans ce contexte, on ne peut que regretter le fait que le personnel politique ne soit pas plus clair avec lui-même. Opposition Républicaine demande : UMP ! U pour ?????. C'est une bonne remarque. L'UMP n'a pas fait, après la présidentielle, son examen, et ns'est jamais demandé quel devait être son positionnement idéologique. Quel est le lien en terme de filiation philosophique entre Raffarin et Ciotti ? Entre NKM et Peltier ? Entre Novelli et Wauquiez ? Aucun. Si on assiste à la mort des partis politiques, c'est bien parce qu'une partie de personnel politique préfère ne pas faire de choix et encore moins avoir à s'expliquer. Notons qu'à gauche, c'est pareil, les affaires (Guerini, Andrieux, Dalongeville) en plus.

La situation économique actuelle est ce qu'elle est. Les gouvernants, une fois qu'ils ont détourné l'attention du public avec des artifices sociétaux, pensent pouvoir gagner du temps en nous mettant l'Europe sous le nez. On ne peut, comme l'Hérétique, que rire ! L'Europe serait à la fois comme source de blocage (ah oui, ils sont méchants, les allemands !) et facteur d'espoir (il nous faut un gouvernement économique Européen, disent-ils). Jamais, les hommes politiques ne se remettent en cause, ici, chez nous. C'est toujours la force des autres. 

Du coup, on se dit que l'enjeu est sans doute là : s'assurer du fait que ceux qui devraient faire vivre la démocratie représentative assument leur rôle, y compris en construisant des partis aux orientations claires, puisqu'il semble impossible de bâtir un système de majorités d'idées, projet par projet. C'est à nous, citoyens, en direct ou par le biais de sites web comme http://www.nosdeputes.fr/ ou à travers les élections, de s'assurer que les politiciens soient encouragés, mais aussi surveillés et sanctionnés. 

mardi 28 mai 2013

LE KAPITAL. Pour rebâtir l'industrie par Christian Saint-Etienne et Robin Rivaton

Les auteurs, Christian SAINT-ÉTIENNE, professeur titulaire de la chaire d’économie industrielle au Conservatoire National des Arts et Métiers, et Robin RIVATON, consultant en stratégie, reviennent sur les causes du déclin industriel français et mettent en avant ce qui doit constituer la priorité pour restaurer notre puissance économique : mobiliser le « capital », lequel devient ainsi l’outil majeur d’émancipation économique. Cela méritait un petit clin d’œil ironique en forme de « K »

Auto-entrepreneur : Pourquoi vouloir détruire ce qui marche si bien ?



Faisons du régime de l'auto-entrepreneur la norme 



Le gouvernement annonçait hier un "choc de simplification". Aujourd'hui, il veut brider le statut d'auto-entrepreneur mis en place par un ministre libéral, Hervé Novelli. Grâce à lui, les Français créent plus de 5 milliards d'euros de richesses par an et rapportent plus de 1 milliard à l'Etat. La création d'entreprises n'a jamais été aussi élevée et 75 % des ressortissants du régime déclarent qu'ils n'auraient jamais créé d'activité sans son existence.


Une fois de plus, le gouvernement revient sur des mesures qui ont fait la preuve de leur succès.
Obliger ces personnes à se radier du régime après un, deux ou trois ans, c'est les inciter à retourner dans l'informel et, bien plus sûrement, à arrêter toute activité pour retourner dans l'assistanat, les minima sociaux, voire fuir un pays qui les rejette.
Le Parti Libéral Démocrate s'oppose vigoureusement à toute remise en cause de ce statut acclamé par les Français, et propose au contraire une de s'en inspirer pour étendre cette réussite aux autres secteurs. Simplifions de manière drastique le régime des indépendants, actuellement opaque et coûteux.
Diminuons les charges des PME et les réglementations qui les concernent, notamment le Code du Travail. Taxes simplifiées, charges limitées, statut réduit au strict minimum, c'est la solution et non pas le problème.


lundi 27 mai 2013

Videosurveillance, plan Vigipirate et police

L'agression dont a été victime un militaire, la semaine dernière à la Défense, mais aussi les interpellations survenues hier soir en marge de la Manif pour Tous amènent vraiment les simples citoyens que nous sommes tous à nous poser des questions sur la nature du système de sécurité soi-disant mis en oeuvre pour nous protéger. 
Commençons par le plan Vigipirate. Quelqu'un peut-il sereinement dire ce que la mise en oeuvre de ce plan a apporté, aux franciliens notamment, à part la banalisation de la présence militaire sur le sol national ? Qui désormais trouve anormal de voir des hommes lourdement armés en train de déambuler dans une gare ou un centre commercial ? Vigipirate est pourtant un régime d'exception. 

L'interrogation sur la pertinence de Vigipirate n'est pas que purement rhétorique  On l'a vu la semaine dernière à la Défense, les deux collègues qui accompagnaient la victime de l'agression n'ont pas pu déployer de scénario de protection. On peut même aller plus loin et poser une question iconoclaste : est-ce qu'un fusil d'assault Famas est le bon outil en milieu urbain et civil, dans une galerie marchande telle que celle des 4 Temps ? Quel militaire osera tirer au milieu d'une foule, afin de stopper la fuite d'un terroriste ? 

Du coup, on se dit que les moyens technologiques auraient du prendre le relais. Manifestement, ce ne fut pas le cas. Comment se fait-il qu'un endroit aussi videosurveillé que la Défense ait pu permettre à un terroriste de fuir ? N'est ce pas la preuve qu'au mieux, la videosurveillance ne supprime ni la délinquance, ni l'insécurité mais permet éventuellement, pour un coût financier très élevé, de résoudre les affaires, ex post ? 

En revanche, la où la police se montre efficace, c'est face aux manifestants de la Manif pour Tous. Alors que les casseurs du Trocadéro, qui ont gaché la remise du trophée du PSG, ont finalement été peu arretés et condamnés, on apprend que les forces de l'ordre ont procédé à l'interpellation et à la mise en garde à vue de 293 manifestants anti mariage gay. 

Question : quels sont les principes qui animent les responsables de la sécurité et de la justice ?


dimanche 26 mai 2013

Fête des mères


Il y a 70 ans, la France de Vichy instaurait la fête des mères

La fête des Mères a été officiellement instaurée en France par le régime de Vichy. C’était le 25 mai 1941.

L’événement n’avait rien d’anodin ou d’anecdotique. Dès son arrivée au pouvoir en juin 1940, Philippe Pétain avait placé les Françaises au cœur de la propagande de son régime. Le principal slogan fondateur de Vichy, « Travail, Famille, Patrie », attestait bien de cette volonté de redonner à la France les valeurs destinées, selon Pétain, à raviver la force du pays.

Toute une propagande attribuait la défaite du pays à l’abaissement des valeurs morales et à la chute de la natalité au lendemain de la Première Guerre mondiale. Comme l’écrivent Éric Alary et Bénédicte Vergez-Chaignon dans leur Dictionnaire de la France sous l’occupation*, la Journée nationale des mères de famille nombreuse, créé en 1920, devient « une quasi-fête
nationale à partir du 25 mai 1941 ». Selon les deux auteurs, « le régime de Vichy utilise cette fête pour créer un grand moment de consensus national. En glorifiant les mères, la propagande magnifie la Révolution nationale et son chef, Pétain. 80 000 affiches sont tirées pour cette première ».

Si la mère de famille est célébrée, malheur à celles qui avortent. Vichy transforme la loi sur l’avortement, qui devient « un crime contre la sûreté de l’État » en février 1942. Quelques mois plus tard, le divorce est rendu pratiquement impossible. Alors que des centaines de milliers de Français sont prisonniers en Allemagne, Vichy punit l’adultère commis avec la femme d’un de ces soldats captifs.


Source : Lalsace.fr


Question : comment se fait-il que l'actuel pouvoir, ("degôche-donc-progressiste"), n'ait pas encore supprimé cette fête des mères ? De manière plus générale, pourquoi tant d’éléments législatifs issus de Vichy sont encore en vigueur aujourd'hui ? 

A ce sujet, lire "

L’héritage de Vichy – Ces 100 mesures toujours en vigueur (source Enquête & Débat) 

et 

ce qu'il reste de Pétain, toujours sur Enquete & Débat



Ceci étant dit, bonne fête à toutes les Mamans !

Monaco, son grand prix, son prince, sa Banque de France

Pendant que les pilotes de F1 courent autour du plus beau circuit du monde (les spécialistes ajouteront le circuit de Singapour sur le podium) et que les députés traquent les contribuables, la France, qui officiellement, a décidé d'en finir avec les paradis fiscaux, en hébergent toute une série sur son territoire ou sous sa supervision. 

Double discours, quand tu. nous tiens ...

Les banques monégasques, qui, dit-on, (1), sont des plaques tournantes d'argent plus ou moins "propre", sont sous la supervision directe de la Banque de France, donc de Bercy. 

Tous les beaux discours que l'on peut entendre sont valables pour les citoyens, mais manifestement pas pour
source : Congo Liberty
les amis du pouvoir, dont on attendrait que la presse, degôche donc démocrate, rapporte un peu plus leurs visites jusque sur le perron de l'Elysée.

Du coup, on se dit qu'il est peut-être temps de revoir notre définition de la justice fiscale, et d'adapter notre discours à la réalité ...


samedi 25 mai 2013

Un militaire agressé au cutter à La Défense : Europe at war ?

Un militaire a agressé au cutter à La Défense par, d'après le Monde,un homme de type nord-africain âgé d'environ 30 ans qui  portait un pull beige, et avait la tête couverte d'un bonnet ou d'une calotte blanche. (Mais impossible de dire pour le moment s'il portait ou non une djellaba, comme certains médias l'affirment). 

On fait tout de suite le lien avec l'attentat qui a eu lieu à Londres cette semaine dont , au passage et toujours d'après le Monde, on apprend qu'un des auteurs était en contact avec le MI5, tout comme Mohamed Merah aurait pu, selon certaines sources, être un agent perdu par les services secrets français. 

Quelle est la nature de la guerre que nous menons, si elle existe ? Ne devrions nous pas être au courant des tenants et aboutissants ? Est-ce que certaine idée de l'Europe, de culture chrétienne et à la pratique politique laique, est vraiment en guerre contre un monde musulman qui rejetterait nos valeurs ? Si tel est le cas, qu'est ce que cela signifie pour les musulmans d'Europe ? 

Toutes ces questions sont éminemment complexes. Mais une chose est sûre : comme disait Nick Clegg, des Libéraux Démocrates britanniques, les moyens à mettre en oeuvre pour se prémunir à 100% contre le terrorisme sont de nature à faire reculer de manière sévère les libertés civiles (voir le Télegraph). Sommes nous vraiment prêts à cela ? A chaque fois que nous adoptons un Patriot Act / Plan Vigipirate / Communication Data Bill, les terroristes gagnent leur guerre qui consiste, non pas uniquement à tuer des gens mais surtout à tuer notre mode de vie. 

vendredi 24 mai 2013

Tout le monde a sous-estimé François Hollande

Ce matin, le Président de la République est à la Une de L'Opinion, qui titre "François Hollande face à la rue". 
Force est de constater que tout le monde, ou en tout cas beaucoup de monde, a sous-estimé la capacité politique de celui qui fut l'apparemment insignifiant Premier Secrétaire du Parti Socialiste. On peut dire que ce poste, à la tête d'une organisation contradictoire et ingouvernable, ainsi que son apprentissage auprès de Mitterrand, lui aura appris bien plus que l'on croit. 

En effet, prenons la séquence d'événements qui a conduit le maire de Tulle à devenir président de la République. 

Fin 2011, alors que DSK est l'archi favori de la gauche, Hollande commence à se préparer (1), au cas où. En effet, tout comme on peut imaginer que Sarkozy pensait peut être gagner sans combattre, une fois que le CV de l'ancien directeur du FMI aurait été révélé, il est possible de penser que Hollande lui aussi, même s'il se défend de jamais n'avoir rien vu, rien su, rien entendu, doutait de la solidité de DSK en tant que candidat. 
De plus, ce fin connaisseur de la géographie électorale du pays a bien observé l'état d'exaspération du pays, tout en ayant probablement objectivement conscience du fait que Sarkozy a fait ce qu'il a pu, dans le respect de l’appétence des français pour l'étatisme et le socialisme, et en tenant compte des contraintes qui pèsent sur le pays. 
On se souvient de l'arrogance du discours "Moi, Président de la République" et du fait que, bien qu'il n'avait pas plus de solution contre la crise, Hollande a surtout reproché à Sarkozy le fait qu'il se réfugie derrière la "conjoncture internationale" pour expliquer son échec notamment.

A présent, Hollande est Président de la République. Il y a été porté par une coalition d’intérêts hétéroclites et de votes divers, de gauche, d’extrême gauche (Front de Gauche) et du Front National (2). Il a donc bien conscience de la fragilité de sa majorité. Il a bien réussi à museler l'opposition interne à la gauche (les Verts d'EELV sont portés disparus) et à corneriser Mélenchon, dont le discours se rapproche de plus en plus de celui de Marine le Pen. Et maintenant ? 

Partons donc de l'hypothèse que le seul moteur d'action de Hollande est la conservation du pouvoir. Alors constatons qu'en réalité de ce que l'on peut penser, il s'en sort très bien. Le disciple de Mitterrand a bien appliqué le principe de "diviser pour mieux régner". 
Que se passe t-il depuis l'automne dernier ? 
Hollande n'a aucune prise sur l'économie. On peut même clairement dire que les décisions du gouvernement détériorent la situation. Par contre, il a un levier énorme sur le sociétal, et sur la possibilité de diviser les français. Le mariage gay a été une pièce maîtresse dans ce dispositif. D'abord, il s'agit d'une revendication communautariste portée en France par des mécènes du PS (Pierre Bergé) et par, disent les instituts de sondage, des électeurs socialistes. De plus, il s'agit d'un projet auto proclamé "progressiste" (alors qu'il est conservateur car quoi de plus classique que le mariage  ?). Et surtout, il s'agit du projet parfait pour diviser la droite, qui non seulement n'a toujours pas défini de ligne politique, mais se voit influencée par ses éléments les plus conservateurs (au sens politique du terme). 

Toute la stratégie de Hollande vise à réveiller les mouvements qui caricaturent la droite morcelée ou le catholicisme, pourtant religion ultra minoritaire en France (4.5% des français sont catholiques) afin de créer un point de fixation des médias. Comment interpréter le fait que Najat Belkacem, pourtant connue à la fois pour ses propos scandaleux tenus au sein de la fac de Lyon sur la traite négrière (3) ou pour son silence vis à vis de la politique anti-gay du Maroc (4), soit désignée pour aller célébrer les fêtes de Jeanne d'Arc à Rouen (5) ? Comment interpréter les propos de Manuel Valls sur les incidents du Trocadero ? 

Les raisons pour se sentir agressé par le gouvernement sont nombreuses, quand on est de sensibilité non socialiste, et la stratégie d'enfumage fonctionne à plein. Et pendant que le peuple va manifester contre une loi déjà en vigueur, le gouvernement poursuit son travail de restriction des libertés civiles. C'est bien de se battre pour le droit d'enfants qui n'existent pas encore, mais ne serait-ce pas plus intelligent de protester contre : 
  • les lois de finance, spoliatrices
  • le tour de vis sécuritaire et fiscal qui va bientôt s'appliquer à l'Internet (lutte "anti terroriste" et "anti piratage")
  • le statut fiscal du Président de la République et de sa compagne, sur leur ISF, notamment
  • l'unilatéralisme du droit public qui désavantage les usagers face à l'administration
  • la persistance des fichiers de police hors de contrôle, type STIC ou FNAEG 
  • l'usage par le fisc de pratiques théoriquement répréhensibles, telles que le recel de fichiers volés
  • les délais de paiement de l'administration vis a vis des PME 
  • la volonté d'imposer à nos partenaires Européens notre vision de l'harmonisation fiscale
  • FATCA, la nouvelle législation fiscale américaine, de portée mondiale
  • l'écrasement planifié des petits pays (Suisse, Luxembourg)

Ce qui se passe en ce moment, c'est que bien que les Etats aient prouvé leurs limites, surtout depuis le début de la crise en 2008, ils se comportent comme des animaux blessés, très dangereux. Avec un ultra étatiste intelligent et sous estimé à la tête d'un pays comme la France, le cauchemar est d'autant plus grand. Les hochets sociétaux qu'il envoie dans le débat public ne doivent pas faire oublier qu'il fera tout pour s'accrocher au pouvoir. Dommage qu'il n'y ait pas d'opposition pour le signaler. Cette dernière est sans doute trop occupée à courir après la Manif de dimanche, quand elle ne se bat pas sur des débats d'idées mais de personnes. 

Hollande face à la rue ? Mais il n'attend que ça, histoire de montrer qui commande. Ce n'est pas le peuple qui commande, manifestement. Pour les libertés, on repassera. 

(1) Hollande : "Aucun sondage n'a élu un candidat" TF1, le 7 septembre 2011
(2) Hollande s'adresse aussi aux électeurs du FN, le JDD du 23 avril 2012
(3) Najat Belkacem chahutée sur l'esclavage, Lyon Capitale du 18 avril 2009

jeudi 23 mai 2013

L’autonomie scolaire contre l’échec de l’Education Nationale

L’autonomie scolaire contre l’échec de l’Education Nationale, un communiqué de presse du Parti Libéral Démocrate



La Cour des comptes pointe la « mauvaise organisation » du système éducatif français. Quasiment 63 milliards d’euros sont engloutis chaque année dans une bureaucratie scolaire pléthorique. Le fonctionnement technocratique et centralisé de l’Education Nationale bloque toute évolution. Il engendre une baisse dangereuse du niveau d’enseignement et une crise des vocations dans le secteur éducatif. La réponse existe déjà. L’Ifrap a montré en 2011 qu’un élève dans une école publique coûte 30 à 40% plus cher que dans une école privée sous contrat, sans que les enseignants y soient mieux rémunérés. Et pourtant, les résultats du secteur privé surpassent dans tous les classements ceux du public à origine sociale comparable.
Pire encore, malgré 6% du PIB investis dans l'enseignement, l'OCDE a constaté que le salaire statutaire des enseignants du primaire ou du secondaire est inférieur à la moyenne de l’OCDE, aussi bien pour les enseignants débutants, que pour ceux qui ont 10 ou 15 ans d’expérience professionnelle. Le problème de motivation du corps enseignant est évident. Nous ne sommes plus à l'époque des hussards noirs de la République et on ne peut demander aux professeurs d'être des saints. 
Les établissements publics n’ont pas de moins bons enseignants, loin de là. En revanche, l'organisation de l'ensemble du secteur est clairement en cause. Le PLD propose d’instaurer une autonomie pleine et entière des établissements scolaires. Confions aux directeurs d’établissement la véritable responsabilité de l’embauche et du management des équipes enseignantes. Un professeur ne doit plus être un fonctionnaire anonyme mais un acteur intégré à une équipe, correctement rémunéréen fonction de son talent pédagogique et de son implication dans le projet de l'établissement.
Nous proposons aussi de faciliter le conventionnement de nouveaux établissements en échange de la suppression de la carte scolaire. L'apparition de nouveaux établissements permettra de mettre en œuvre des pédagogies différenciées, adaptées à la diversité des talents de nos enfants. Le secteur éducatif doit retrouver une liberté de fonctionnement pour être à nouveau au service de l’intérêt des familles plutôt que soumis à une idéologie faussement égalitariste, dévastatrice pour tous ceux qui n'ont pas la chance d'être des initiés du système.

mercredi 22 mai 2013

Quand les salariés se battent pour travailler le dimanche



Il est temps de laisser ceux qui le peuvent et ceux qui le veulent choisir librement quand et comment ils veulent travailler.
En tant que clients, on aime tous trouver des magasins ouvert le dimanche. Ne parlons même pas des touristes qui visitent la Capitale.

Sur le même sujet 

Les socialistes d'accord avec l'Eglise quand ils veulent, un post du 5 décembre 2012

Sunday's closed, un post du 27 février 2011
Travail dominical ? un post du 3 juillet 2011


mardi 21 mai 2013

Il va y avoir des surprises aux municipales en 2014


Quelle surprise de découvrir que @affreuxdroitard, bien connu de la Twittosphère, pour son engagement anti mariage pour tous, n'est pas un blond aux yeux bleus comme Jean-Luc Mélenchon dit les détester (lire 
Nazi, blond aux yeux bleus ?
Dérapage : Mélenchon pire que Le Pen ? sur Agoravox) , et qu'il n'a pas une tête de nazi, puisqu'il parait que Sihem Souhid (la directrice de cabinet de Najat Belkacem) n'a vu que ça dans les Manifs Pour Tous (voir le post d'Un Raleur de Plus). Non, cet affreux droitard, apprend-on grâce à Jean-Luc Romero, est un trentenaire parisien, noir d'origine familiale congolaise, au profil conservateur (militant UNI puis UMP dans l'est Parisien, voir le site de l'UMP Paris). 

NB : au passage, notons que Jean-Luc Romero dit n'importe quoi puisque c'est la police qui a attaqué le manifestant et non pas l'inverse, voir le post d'Extreme Centre " soutien à affreux droitisant, mais passons.

Qu'est-ce que nous prouve cette histoire ? Déjà, que la thèse selon laquelle la gauche représente bien les arabes et les noirs de France tient vraiment de moins en moins. A ce niveau, le réveil va être violent pour la gauche socialiste et communiste en 2014 pour les municipales au delà du Périf'
Même sur les aspects qui ne concernent directement que certains des arabes et les noirs de France, il est désormais prouvé que l'UMP et le PS, c'est pareil. Même sur les procédures administratives les plus simples à supprimer comme les contrôles d'identité au faciès, Hollande a montré tout son conservatisme

Ensuite, second point, il semble vraiment que cette affaire de mariage pour tous soit vraiment plus qu'un casus belli pour toute une partie du peuple de France. Les socialistes ont vraiment eu tort de s’accrocher à cette promesse débile et incomplète au lieu de suivre les recommandations des libéraux : supprimer le mariage civil. Pourquoi débile et incomplète ? Parce que, comme prévu (lire Refus de la polygamie : le visage d'une gauche raciste et incohérente ?, un post du 31 janvier 2013), des manifestants en faveur du mariage polygame se réveillent (voir Causeur : Mariage gay et polygamie: à Mayotte, le débat est rouvert - Les supporters inattendus de la loi Taubira). Qu'aurait-il fallu faire ? Laisser chacun signer des contrats privés avec la ou les personnes qui lui chantent, bien sur. De quel droit l'Etat et la Loi définissent-ils qui peut se marier, et comment ?

On ne peut que cependant se marrer en entendant l'UMP prétendre maintenant proposer des idées sur le mariage. En 2008, des citoyens ont proposé à Nicolas Sarkozy la pétition suivante "Pour la suppression du mariage civil par voie référendaire.". Où étaient-ils les Copé, les Boutin et tous ceux qui maintenant réclament un référendum ?

En ce qui concerne les municipales, il est dommage de constater que la clarification idéologique qui
Vraiment  à droite ?
aurait pu avoir lieu à droite et au centre après la Présidentielle de 2012 n'a pas eu lieu.
Elle s'est effacée derrière l'opportunisme des uns et des autres. Prenons NKM. Que fait-elle à l'UMP, comme se demandait Ecologie Libérale ? Faute de clarté sur ses propres valeurs, elle risque de se faire blackbouler à la primaire de l'UMP, dixit le Monde.  Ce faisant, Anne Hidalgo, dont le bilan est désastreux (voir Dossier qui fache : le milliard d'euros des Parisiens sur le blog Municipales 2014 à Paris) et dont le programme tient en un slogan (votez pour moi, Paris mérite une femme comme maire), risque de passer quand même !

Il est vraiment possible que, comme le note Nouvelles de France, il se passe quelque chose de très profond au sein du peuple conservateur. Face à cela, comment réagit le PS, qui détient pour les pouvoirs (Elysée, Matignon, Intérieur, Bercy, Paris, Lyon, Lille, Nantes, la majorité des Régions et départements, 95% des médias) ? Interdire des tractages. Oui, vous avez bien lu.  On  a franchi encore un cap, en Normalie, avec la décision du maire de Noyon de n'interdire de tractages que les gens défavorables au Mariage Pour Tous (voir le blog de Corto 74). 

Récession, chômage, bavures policières, riches surtaxés et sur le départ, grève des entrepreneurs, mauvaise météo qui fait exploser les factures énergétiques, mauvaises récoltes et hausses de prix des biens alimentaires, scandales autour de Jérome Cahuzac, de Gérard Dallongeville et de Sandrine Andrieux, TrierweilerGate, Notre-Dame-des-Landes et maintenant le mariage pour presque tous. Qui peut simplement croire que le 14 Juillet 2013 sera célébré par Normal 1er Hollande ? 

En tout cas, pendant que Hollande a divisé le peuple, le matraquage fiscal, combiné, en toute logique, à un fort niveau de dépense publique, continue. Quel dommage que nos amis conservateurs n'aient pas mis autant d'énergie à soulever des Manifs contre le fisc, contre le socialisme, contre l'ultra étatisme et contre le vote de budget en déficit que celle qu'ils ont déployé contre le Mariage pour (presque) Tous. De toutes façons, pour le fin observateur de la vie politique qu'est Laurent de Boissieu, les choses sont maintenant pliées (lire Mariage pour tous: jusqu'où les opposants peuvent-ils s'opposer?). Alors revenons à l'essentiel y compris au niveau de l'actualité : transparence du patrimoine de Hollande et Trierweiler, cause de l'explosion du missile au large de Brest, mensonges de la guerre du Mali, niveau de la dépense publique, et bien sûr, la commission d'enquête sur l'affaire Cahuzac menée par le député UDI Charles de Courson.


Egalement sur Agoravox 







Sur la suppression du mariage civil, lire

Le blog Thomas More du 27 janvier 2012 faut-il supprimer le mariage civil ?
La Vie du 5 décembre 2012 : Dépasser le mariage au profit de "l'union civile"
Pataxagore du 24 novembre 2012 Pour la suppression du mariage civil
Les Maquizards du 25 février 2013 Et si nous supprimions le mariage civil 
Alain Cohen-Dumouchel sur Contrepoints du 24 janvier 2012 Mariage homosexuel, la gauche aveuglée par l'État

dimanche 19 mai 2013

Le féminisme à géométrie variable, ça suffit !

Il y a quelque chose de comique chez les féministes : c'est leur vision à géométrie variable de ce qu'est le féminisme, de la nature de ce qu'il devrait combattre et des contradictions sur les méthodes. 

Prenez Marie-Ségolène Royal, qui sort un livre ces jours-ci, accompagné d'un gros plan de com chez les medias mainstream type le Huff Post. Ne trouvez-vous pas insupportable de lire que, selon Ségolène Royal, si elle n'a pas été soutenue par le PS et élue par les français en 2007, c'est parce qu'elle était une femme ? Quelle arrogance de la part de cette Enarque ancienne ministre,  vis-à-vis de tous les hommes et femmes politiques qui n'atteindront jamais son niveau de pouvoir. N'est-elle pas présidente de conseil régional ? 
Ce qui est drôle avec les féministes de gauche, c'est que, quand ils échouent, c'est forcément de la faute à la société, jamais de la leur.
Si le brave Olivier Falorni a gagné en 2012 face à Marie-Ségolène Royal, c'est, non pas parce qu'il était un homme, mais parce qu'il était un petit, un sans grade face à a toute puissance d'une personne soutenue par l'état major socialiste.

A droite aussi, la notion de féminisme n'est pas très claire. Déjà, on cherche toujours à savoir si les conservateurs défendent la thèse essentialiste (les femmes ont des qualités intrinsèquement liées à leur sexe) ou non. Ensuite, on aimerait bien que l'UMP explique comment on peut défendre un idéal de parité alors que la vie politique française est dominée par le scrutin majoritaire à deux tours. A moins que l'on ne mette que des femmes en candidate, il n'y a par définition aucune garantie pour que des élections fassent élire 50% de femmes, c'est de la pure logique.

Des femmes au pouvoir, il y en a eu, et il y en a. Toutes n'ont pas eu besoin de quotas. Sauf
preuve du contraire, Margaret Thatcher s'est imposée à la tête des Tories puis du Royaume Uni à la force de son seul mérite, et par les idées. Maintenant, si les féministes à géométrie variable veulent vraiment aller jusqu'au bout de la logique des quotas, qu'elles s'attendent à trouver sur leurs routes les minorités qui seraient elles aussi éligibles à de tels dispositifs. Si, par exemple, le seul argument d'Anne Hidalgo, la candidate à la mairie de Paris, est "il faut une femme à la tête de Paris, nous sommes 53% de la population de la ville", très bien, mais dans ce cas, que propose t-elle pour qu'on soit sûrs que le personnel politique parisien reflète vraiment la sociologie de la ville, dans toutes ses dimensions (économiques, ethniques, raciales, religieuses) ?

Face au féminisme de quotas, il y a le féminisme de promotion de l'Humanité toute entière, comme le montre
l'action de femmes telles que Christine de Saint Genois, qui a reçu fin 2012 les palmes de l'excellence, pour sa carriere exceptionelle et sa lutte pour la liberté et la dignité des femmes dans le monde (voir le communiqué de presse d'Alternative Libérale).






Sur le même sujet 

samedi 18 mai 2013

Paris, l'Ile de France et la question racaille

Pourquoi la plus belle ville du monde voit sa qualité de vie dégradée par le phénomène des bandes de jeunes délinquants, et comment y remédier ? 

Comment se fait-il qu'à chaque manifestation de masse, la Techno Parade, le titre de champion du PSG, le 14 Juillet, on se retrouve avec les mêmes bandes de quelques dizaines d'individus, tous de sexe masculin, très souvent arabes ou noirs, la plupart du temps au look typique et caricatural des jeunes racailles de banlieue ? Est ce que ce phénomène est évitable ? 

Depuis les incidents, dramatiques pour l'image de Paris, du Trocadéro, où, rappelons le, les riverains ont vu leurs voitures détruites et des touristes ont vu leur bus dévalisé (lire Vu du Trocadéro : l'Etat n'est vraiment plus la solution, il est le problème !), les explications raciales resurgissent, à droite et au sein de l’extrême droite. A gauche, quand on ne parvient pas à faire porter le chapeau sur les "Identitaires" ou les "Ultras", on mentionne en filigrane l'influence arabe du Qatar. 

Il n'est évidemment pas possible (et encore moins souhaitable) de mettre un policier derrière chaque jeune de banlieue montant dans un RER. La vérité, c'est que le phénomène racailles, c'est ce que veulent presque tous les français. 
Combien de fois voit-on des adultes, normalement constitués, baisser les yeux devant un gamin de 14 ans en train de fumer à l'intérieur d'une rame du métro ? 

La théorie, c'est que l'ensemble de la machine, à commencer par la famille, puis le système scolaire, aurait dû parvenir à faire intégrer à tous, outre des connaissances de base (savoir lire, écrire et compter), des habitus acceptés et partagés par tous, pensait-on. Ne pas cracher par terre, se découvrir la tête dans des lieux clos, parler à voix raisonnable sont autant de valeurs qui sont certes relatives mais qui font partie du savoir vivre français classique. 

Il est manifestement trop tard pour un certain nombre d'individus, mais on sait également que le système carcéral est la pire réponse possible. En effet, la prison est aux petits délinquants ce que les MBA sont aux cadres sups du CAC 40 : des accélérateurs de carrière. Il faut donc explorer le champ des peines alternatives. 

Clairement, un changement de système s'impose, et il est temps de sortir du relativisme culturel lié à la prégnance des valeurs de gauche. Les racailles jouent sur la culpabilité française vis-à-vis de la en quoi les français de 2013 sont-ils responsables des choix répressifs de François Mitterrand, ministre en 1954 ? 
colonisation, algérienne notamment ? Mais
Le système scolaire n'est pas adapté aux individus les plus violents (voir l'excellent : la journée de la jupe,. avec Isabelle Adjani). Pourquoi continuer à maintenir la fiction de l'école unitaire, égalitaire donc inéquitable ? 


C'est en réalité très simple, de lutter contre le phénomène racailles. Comme nous l'écrivions le 20 Juillet 2010, Vive la délinquance des racailles ! Les racailles sont en réalité le miroir grossissant de tous les travers socialistes et ultra étatistes de notre pays. Tant qu'on acceptera que des agriculteurs, des chasseurs, des pécheurs, des syndicalistes ou des ouvriers de Continental cassent, brûlent et détruisent, sans sanctions, pourquoi voulez-vous que des jeunes à la dérive se comportent mieux ? 
Tant que la justice ne sanctionnera jamais les politiciens qui couvrent du sang contaminé, de l'amiante, des bavures policières ou des bombardements meurtriers au Mali, pourquoi voulez-vous que la culture du silence
disparaisse des "quartiers" ?
Tant que les étudiants constateront que, quoi qu'il se passe, les enfants de profs réussissent systématiquement mieux que tous les autres, y compris les enfants de cadres sups du privé ou de commerçants  pourquoi voulez-vous que ceux qui se sentent mal à l'aise à l'école ne cherchent pas à perturber les cours ?  
Tant que des familles observeront qu'en cumulant tout, des aides aux HLM, il est possible de vivre mieux que si on se levait chaque matin pour aller travailler, pourquoi voulez-vous que les racailles intègrent la culture du travail ? 
Tant que, grâce à la guerre contre la drogue qui rend le travail des dealers toujours plus rentable, un jeune de 12 ans peut gagner plus que son père de 40, pourquoi voulez-vous que le trafic diminue ? 

Pour reconstruire un pays où chacun pourrait vivre à peu près paisiblement, il faut commencer par supprimer cette culture typiquement française d'un pays qui a tous les droits mais aucun devoir. 

Si vraiment les politiciens voulaient lutter contre le phénomène racaille, voila ce qu'ils feraient :

  • rendre le travail payant et la vie aux crochets des autres impossible
    • privatisation des HLM
    • suppression des minima sociaux
    • suppression du concept d'allocations familiales
  • faciliter l'accès au travail en Ile de France
    • faire rouler les RER 24h/24
    • supprimer l'autorisation préalable du STIF pour l'ouverture de lignes privées de bus
    • alléger le code du travail pour encourager la liberté contractuelle
  • fin de l'intervention publique dans l'histoire du pays
    • suppression des lois mémorielles, qui entretiennent les revendications
    • débat sur la guerre d'Algérie et les guerres coloniales 
  • Fin de la France-Afrique 
    • transition énergétique pour moins dépendre de l'uranium et du pétrole
    • fermeture d'ambassades en Afrique 
  • Arrêt de la guerre contre la drogue
    • dépénalisation de la possession, de la consommation et de l'échange de produits stupéfiants
  • Autonomie totale des établissements scolaires du pays, qui deviendraient libres de faire leur pédagogie, leurs recrutements et leurs diplômes
  • Recentrage de l'Etat sur ses seules missions régaliennes (police, justice, armée et diplomatie) afin de faire moins mais mieux, et notamment, faire appliquer des lois simples et compréhensibles
  • Alignement du droit public sur le droit privé, afin qu'il soit possible d'être sur un pied d'égalité dans un procès contre la police ou la Sécurité Sociale
  • Election au suffrage universel direct des commissaires de police, qui seraient élus après une campagne, afin que les citoyens soient associés aux choix politiques de la police 
  • Inversion de la charge de la preuve dans les cas de légitime défense des citoyens et allègement des restrictions au port et à l'usage d'armes à feu
Au vu de cette liste, qui peut croire que la lutte contre la petite délinquance liée au phénomène des racailles
soit une priorité en France ? Tant que l'UMP et le PS privilégieront, pour diverses raison,  le dirigisme et l'étatisme, rien ne changera. Tant qu'on créera les conditions de formation d'un ressentiment contre la société, au lieu de faire notre les propos de Margaret Thatcher ("il n'y a pas de société, il n'y a que des individus"), alors il se trouvera des racailles qui voudront s'en prendre à la "société". 

La banlieue n'a surtout pas besoin de social. Par contre, les habitants de la banlieue, comme tous les habitants de ce pays, ont besoin d'une politique tournée vers les gens.

vendredi 17 mai 2013

Le soldat de l'an II


Le soldat de l'an II, c'est le titre super guerrier que Libération a choisi pour qualifier ce qu'ils perçoivent de
François Hollande. Il se voulait sans doute à la fois drôle et emphatique. Il est on ne peut plus approprié. 

La conf de presse de Hollande ? C'était deux heures pour ne rien dire. Le président de la République Française avait prévu les choses en grand, comme quand on joue à domicile : 2 500 et quelques journalistes, salle des fête de l'Elysée et blagues pourries. Certes, il n'avait pas oublié d'arriver en retard, et il n'avait toujours pas ajusté sa cravate. Mais pour le reste, Hollande a fait preuve d'une auto satisfaction étonnante. Plus que le soldat de l'an II, Libération aurait du titrer le général de l'armée des Indes. 

Comme le note la journaliste du Monde, Françoise Fressoz le feu couve : la France est entrée en récession, le président de la République a perdu la confiance d’une grande partie de son peuple. Il a intérêt à réagir vite s’il ne veut pas être catalogué comme le président qui aura sous estimé la crise. Il se devait donc de parler, surtout après sa journée à Bruxelles avant hier. 

Hollande a fait le constat suivant : pendant l'An I de son quinquennat, il s'est penché sur les points suivants : 
  • défense de notre souveraineté
  • remise en ordre de notre économie
  • sauvegarde de notre modèle social
  • réparation des injustices

Nous ne pouvons qu'exprimer notre étonnement. Déjà, qu'est ce que ça veut dire, réparer les injustices. Ensuite, grace au célèbre CEstLaFauteASarko, Hollande s'est attaché à nuancer chacun de ses propos. Du coup, Hollande est passé aux propositions. Citons en quelques unes :
  • ordonnances pour accélérer les processus législatif
  • habilitations sur la simplification administrative
  • plan public d'investissement portant sur les transports, le numérique, la santé et la transition écologique
  • extension du programme d'emplois d'avenir au secteur privé
  • propositions de gouvernement économique Européen 
Tout est dit. Le logiciel de Hollande n'a pas changé. Le Président de la République ne raisonne qu'à travers le prisme de l'action publique ultra interventionniste et de l'ultra socialisme. Qu'est ce que ces que ces propositions ? En dépit de leur caractère saugrenu, notons qu'elles ont quand même un avantage : le moment venu, Hollande pourra expliquer ses échecs par le fait que d'autres ont bloqué ses réformes. C'est malin ! 

La proposition la plus comique est certainement celle d'un gouvernement économique Européen. Déjà, rappelons que nos principaux partenaires sont gouvernés par des gouvernements libéraux démocrates (Mark Rutte au Pays Bas, Donald Tusk en Pologne) ou conservateurs,  en coalition avec des libéraux (Angela Merkel en Allemagne, David Cameron au Royaume Uni) ou pas (Mariano Rajoy en Espagne, Enrico Letta en Italie). Avec qui Hollande compte t-il discuter ? Le maire de Tulle, que l'on entend jamais parler autre chose que socialisme, en français de préférence, se montre incapable de faire respecter les critères de Maastricht, mais il voudrait une étape fédérale de plus en Europe ? 
Va t-il suggérer à son ministre des affaires étranges étrangères, Laurent Fabius, de démissionner, pour que Lady Catherine Ashton supervise notre politique étrangère, comme cela devrait être le cas dans un vrai état fédéral ? 
Non. Hollande est un malin. Comme il voit que ses plans de reprise de l'économie tombent à l'eau, il sort un va tout de sa manche en relancant cette vieille idée d'Europe française. Mais Hollande n'est pas De Gaulle. Il est juste un type qui ne fout rien (source : Martine Aubry) et quelqu'un qui ne prend jamais de décisions (source : Marie-Ségolène Royal).




Parfait pour diriger Tulle, déjà un peu moins pour superviser le Parti Socialiste, en encore moins un pays. Pendant que François Hollande fronce le sourcil pour montrer à ses compatriotes qui est le chef, Sylvie Andrieux, la députée marseillaise mise en examen pour possible détournements de fonds publics, continue à siéger à l'Assemblée Nationale, et Gérard Dalongeville attend que l'ex premier secrétaire du PS vienne témoigner dans le Pas de Calais. Pendant que Moi Présiflan de la République entonne des discours martiaux, la guerre civile se poursuit au Mali et des soldats français restent en Afghanistan. Pendant que l'hôte de l'Elysée parle de moralisation, il ne revient pas sur l'absence de transparence de son patrimoine (Rappelons : 
  • soit on considère que Mme #Trierweiler n'est ni pacsée ni mariée, et à ce moment-là il y a détournement de fonds publics pour son usage personnel (logement, nourriture, entretien, déplacements, six experts à l'Elysée chargés de sa communication...) 
  • soit on considère qu'il y a concubinage notoire et à ce moment-là il y a fausse déclaration de patrimoine (largement au-dessus des sommes déclarées et assujetti à l'ISF), ce qui annule l'élection et rend M. Hollande inéligible.
Une plainte a été déposée par un vrai soldat kamikaze, le soldat Xavier Kemlin, elle suit son cours. 

Hollande n'est pas un révolutionnaire. C'est le gérant d'un syndicat de faillite, qui profite du chaos pour s'en mettre un peu plus plein les poches, lui et ses amis. L'ultra étatisme et l'ultra socialisme, pratiqué par l'UMP et par le PS en France depuis les années Mitterrand, depuis qu'aucun budget public n'a été voté en équilibre, ont mis l'entreprise France dans le rouge. Tant que le pouvoir politique ne s'attaquera pas au périmètre de l'Etat, toutes les sorties se feront sur un air de pipeau. Nous ne sommes pas en 1792, nous sommes en 1788. Hollande n'écoute pas vraiment les entrepreneurs (lire Sophie de Menthon sur Atlantico). Au lieu d’annoncer des coupes budgétaires, il ménage la chèvre et le chou (lire Marc Crapez sur Contrepoints). en fait, bien qu'il ait admis qu'il y ait une sévère récession, il joue encore à cache cache avec la réalité (lire Dominique de Montvallon sur l'Opinion). 
Les révoltes urbaines, l'explosion du prix des biens alimentaires, les conflits localisés (Notre-Dame des Landes, la Manif pour Tous), le maintien du chômage à un niveau élevé, les marchés financiers et la pression de nos partenaires Européens nous promettent un très dur retour à la réalité. 



Edit 10h14  

Le blogueur H16 propose une autre Une 




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