Comme le rappelle Contrepoints, les commémorations du 8 mai 1945 sont toujours l'occasion de rappeler que les guerres et les crimes les plus atroces ont toujours été perpétrés par des Etats et au nom d'une idéologie : fascisme, socialisme, national-socialisme, nationalisme, communisme, etc. Défendre l'individu contre les folies collectives qui émergent régulièrement, c'est lutter pour la paix.
Mais en ce 8 mai 2013, jour de commémoration de la fin de la 2eme Guerre Mondiale, il convient aussi de rendre hommage aux armées alliées qui, en 1945, ont permis de défaire les forces armées des Nationaux Socialistes allemands, et de rendre leur souveraineté à la France, notamment, mais également à toute l'Europe de l'Ouest.
Tous ces jeunes gens venus d'Angleterre, du Commonwealth, des Etats Unis d'Amérique, d'Afrique ont prêté un concours plus que décisif aux quelques français qui avaient pu ou voulu choisir la Résistance plutôt que la Collaboration.
On ne soulignera jamais assez à quel point la France de 1939 a été victime d'une conjonction de facteurs : le pacifisme lié au souvenir de 14-18, la maturité des esprits favorables à la "Révolution Nationale" des forces pétainistes, la participation active de socialistes ambitieux comme Darlan ou Laval au gouvernement de Vichy, l'antisémitisme "naturel" de l'ensemble d'une grande partie du pays d'avant-guerre, le double jeu de personnalités comme François Mitterrand, le soutien des communistes au pacte Germano-Soviétique, il n'y a pas de cause unique.
Par contre, il y a eu ce personnage unique : le Général de Gaulle. Suite à l'Appel du 18 Juin, des français ont
crée une Résistance à Londres, à ses cotés, attendant que les forces alliées prennent la décision de débarquer sur les plages Normandes pour refouler puis défaire les forces Nationales Socialistes.
Le rôle du personnage est encore sujet à étude. Mais le génie qui a consisté à ramener la France dans le camp des vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale soit vraiment être souligné.
Rappelons quand même qu'en 1940, Churchill n'accordait à De Gaulle aucun crédit, et ne voyait pas en lui le quelconque représentant d'une France dite libre. Il y avait un chef de l'Etat en France, légalement adoubé par l'Assemblée Nationale, et il s'appelé Pétain. Quand aux Américains, leurs plans pour la fin de la guerre consistaient, non pas à installer De Gaulle au pouvoir, mais à administrer directement la France en mettant en place un AMerican Gvernement of Occupied Territories, tout comme l'Allemagne avait été administrée par les alliés après la guerre.
Toutefois, la restauration de la souveraineté de la France par De Gaulle a eu un coût majeur pour les français : le compromis avec les communistes a directement modelé la nature des difficultés que nous connaissons actuellement. La Sécurité Sociale, fondée sur des hypothèses démographiques erronées, la distribution du pouvoir syndical, l'organisation de la fabrication et de la distribution de la presse, les nationalisations, on peut dire que les erreurs auront été nombreuses. Elles ont toutes un driver commun : l'abandon de pans entiers de l'économie et du pays aux forces communistes, par souci de "paix sociale" et de "concorde nationale". Les communistes ne sont pas les seuls à avoir bénéficié de la volonté du Général De Gaulle de tourner la page : les collaborateurs d’extrême droite, eux aussi, ont su s'engouffrer dans la brêche, au delà des personnes dont le sort a été réglé par l’Épuration.
Alors que le Général De Gaulle était plutôt libéral (voir Enquête & Débat), cf le plan Rueff, et en tout cas foncièrement anti socialiste, les circonstances historiques ont poussé le pouvoir en 1945 à accepter que les communistes prennent le pouvoir. Cela a évité à la France de se poser des questions sur son rôle dans la Seconde Guerre Mondiale. Au bénéfice de la France peut-être mais au détriment des français certainement.
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