dimanche 12 janvier 2014

Quand un élu Lyonnais fait du populisme anti-suisse

Étonnant que Romain Blachier, un élu socialiste à Lyon, d'habitude pondéré et mesuré (il est protestant (1) et travaille pour une boite du CAC 40), se lance à son tour dans le genre de petites phrases qu'Arnaud Montebourg (2) ou Yann Galut (3) pourraient prononcer.




Denis Payre, le. fondateur de Nous Citoyens a t-il pris de la drogue pour dire que la Suisse ne vit plus grâce à sa banque ?
S'il y a bien des personnes qui devraient pouvoir répondre, ce sont les Rhonalpiens, dont les centaines de milliers de Frontaliers ne sont pas tous des traders ou des spécialistes du private banking.

En fait, c'est même l'inverse. Alors que la Suisse est un pays à l'économie diversifiée, dont une forte base industrielle, la France, à commencer par Lyon, dépend de plus en plus de la banque.

 En 2011, la finance Suisse employait 145 000 personnes.
C'est 5,1% des emplois Suisse, dont 3.1% pour les banques stricto sensu.

Assurances comprises, le secteur financier global avait apporté une contribution de 11,5% à la création de valeur (PIB) en 2011, dont 6,1% pour les banques stricto sensu (4)

Quand à l'industrie, elle représentait 25% du PIB Suisse en 2010 (5). Quelle industrie ? Les Toblerones ? Pas seulement. La Suisse ne fabrique pas que des montres, du chocolat ou des comptes à numéro mais aussi des ascenseurs (Schindler), des chaussures (Bally), des produits chimiques et pharmaceutiques (Novartis), de l'électricité, du ciment ... Les banques y sont donc un acteur parmi d'autre

En revanche, en France, 1 million de personnes travaillent dans une profession financière et 600 000 personnes pour des banques stricto sensu, soit 3.8% (Suisse : 3.1%)

En France, le secteur financier global avait apporté une contribution de 11,4% (6) à la création de valeur (PIB) en 2010 (Suisse 11,5%)

Quand à l'industrie, elle représentait 19% du PIB Français en 2010.


Autrement dit, ceux qui vivent des banques depuis des années, c'est nous ! On a pas entendu grand monde, en 2007-2008, protester contre le fait que les 5 plus grandes banques françaises contribuaient à hauteur de 18% de tout l'IRPP collecté en France.

De plus, quand on est Lyonnais, cadre du CAC 40 ou grosse fortune, pourquoi aller en Suisse alors qu'on a une flopée des banques (7) lyonnaises (CIC Lyonnaise de Banque, Banque de Vizille, etc ) en bas de chez soi ? Pourquoi planquer son argent en Suisse alors qu'on peut le mettre aux Antilles françaises (Pons, Girardin) ou dans l'immobilier local ? Et quid des paradis fiscaux français, Monaco et Andorre, dont Hollande est le co-prince ?

Et si on cessait de stigmatiser notre voisin, surtout si on cherche  lui vendre des Rafale ou à faire baisser notre taux de chômage, triple en Rhone Alpe par rapport à la Suisse ? 





NB : en France aussi, théoriquement, on a droit au secret bancaire (8). Ce n'est pas parce que Bercy le viole qu'il n'existe pas. Quand au secret bancaire suisse, il a été, à la base, crée pour les français (9) pour atténuer l'impact de l'intolérance religieuse au XVIIeme siècle. Comme quoi ...



(3) Les Observateurs Yann Galut veut harceler les Français en Suisse 28 Février 2013
(8) article L. 511-33 du Code monétaire et financier
(9) Gouverner.net Les origines du secret bancaire suisse 24 Juillet 2009

1 commentaire:

  1. Si dire que le secteur bancaire est important en Suisse est anti Suisse, il n'y a que des anti-Suisse au monde. Merci pour votre pub malgrè ce billet plein d'excès.

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