Jean-François Copé, président de l'UMP, était invité, ce dimanche, à répondre aux questions d'Apolline de Malherbes, sur la Syrie et les violences à Marseille.
Une fois de plus, le dirigeant de l'UMP, celui qui trouverait minable les parlementaires qui se contentent de moins de 5000 euros par mois, a fait un grand spectacle.
Selon Jean-François Copé, l'UMP a pour responsabilité de préparer l'avenir des français, de préparer un chemin d'alternance, et de ne pas laisser le débat démocratique se réduire à un dialogue entre la gauche et l’extrême gauche, d'un coté, et l'extrème droite de l'autre coté.
Toujours selon Jean-François Copé, l'UMP est dépositaire d'un héritage historique, celui de la droite et du centre.
Permettons nous de contredire Jean-François Copé sur ces deux points. D'une part, l'UMP n'est pas dépositaire d'un héritage historique, celui de la droite et du centre. L'UMP est un grand parti de droite, et le centre, c'est l'Union des Démocrates et Indépendants (UDI).
L'UMP est le parti conservateur, à l'instar de la CDU allemande ou des Tories britanniques, tandis que l'UDI est le parti centriste, libéral démocrate, à l'image du Freie Demokratische Partei FDP allemand ou du LibDem anglais.
D'autre part, l'UMP n'a aucune responsabilité. Si le parti de Jean-François Copé avait disparu, alors le créneau de la droite française aurait été occupé par de nouvelles formations, tout simplement. François Fillon a crée Force Républicaine, par exemple, et l'ancien premier ministre semble, idéologiquement parlant, vouloir se positionner sur les traces de l'ancien RPR. La fin de l'UMP ne signifierait en rien la fin de la droite. Il est d'ailleurs étonnant, au passage, que des gens de droite continuent à militer pour l'UMP, un parti politique qui, pendant 5 ans au moins, a ouvertement soutenu une politique de socialisme de droite, keynesienne et ultra interventionniste au plan économique, et ouvertement hostile à certaines libertés civiles.
Le point positif dans l'interview de Jean-François Copé réside quand même dans le rappel fait par le président de l'UMP de l'illégitimité du PS à critiquer un penchant pour les voix de l'extrême droite, alors que le PS a accepté sans sourciller les voix d'extrême gauche.
En dehors de cela, la confusion que Copé cherche à entretenir est regrettable. Elle témoigne du manque de clarification de la ligne politique de l'UMP.
Christian Saint-Etienne, UDI Paris |
En tout cas, l'UDI est prévenue. Leurs "partenaires" et "amis" de l'UMP, qui cherchent à préempter le patrimoine culturel du centre (le fédéralisme Européen, le libéralisme, la démocratie chrétienne), ne laisseront pas les centristes agir sur un pied d'égalité. Dans ce contexte, le candidat centriste à la Mairie de Paris, Christian Saint-Etienne (UDI), a raison de proposer une offre politique alternative à celle de l'UMP. L'alternance au PS pourra donc passer éventuellement par l'UMP, ou sinon par l'UDI.
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