mardi 3 septembre 2013

L'Amérique de Bush n'a rien à voir avec celle d'Obama #Pompili

Vous avez entendu cette petite phrase, hier ? L'Amérique de Bush n'a rien à voir avec celle d'Obama, signé Barbara Pompili, députée EELV de la Somme.
Barbara Pompili,
députée EELV

La cécité qui peut parfois caractériser des responsables politiques qui savent pourtant lire est surprenante. 

Que l'on déteste W. Bush, un fils à papa qui a fait fortune dans le pétrole, pourquoi pas. Mais qu'on définisse tout un pays fédéral, composé de 50 Etats, par le profil sociologique de son président, faut-il aller jusque là ? 
De même, on peut être admiratif du symbole Obama, ou même de son parcours qui l'a mené de Harvard à la Maison Blanche, faut-il pour autant penser que le Président des Etats Unis d'Amérique fait l'Amérique ? 

Obama a eu un prix Nobel de la paix, certes le prix Nobel le plus prestigieux, mais dont il se serait bien passé. En effet, le Président des Etats Unis, une nation qui était en guerre en 2008 et qui l'est toujours, ne pourra jamais être (en tout cas dans un futur proche) Jésus. Il sera toujours, au mieux, Ponce Pilate, à moins qu'il adopte une politique activement isolationniste, comme Ron Paul le proposait, ce qui lui sera du coup reproché par le monde entier. 

Est-ce que le Président Obama a fermé la base militaire de Guantanamo Bay ? Non. A t-il aboli le
Président des Etats-Unis, avant tout
Patriot Act ? Non. A t-il infléchi le programme de drones tueurs de gens, y compris potentiellement américains, sans procès ? Non. 
Que faut-il pour que les gens comprennent qu'on peut être un ancien travailleur social dans les quartiers défavorisés de Chicago et pour autant ne pas hésiter à faire espionner les diplomates de l'ONU ? 

On se doute que quand la gauche oppose "l'Amérique de Bush à celle d'Obama", elle oppose en réalité la France de Sarkozy à celle de Hollande. En Juillet dernier, alors que Hollande était au pouvoir depuis un an, le gouvernement Ayrault n'en n'était-il pas réduit à sortir son fameux CEstLaFauteASarkozy, lors des séances de questions au gouvernement notamment, pour justifier ses propres échecs ?

Ce faisant, Barbara Pompili et les autres oublient deux choses. D'une part, en France comme aux Etats-Unis, le bipartisme a des limites, et la moitié de la population ne vote pas et/ou ne se reconnait pas dans le concept de gauche/droite. D'autre part, un pays, n'importe lequel, est le résultat du travail de ses habitants, le politicien n'étant qu'un facilitateur ou un organisateur. C'est d'autant plus vrai de l'Amérique. Les Etats-Unis, ce sont les gens qui ont bâti ce pays, pas juste Obama (ou Bush, à l'époque). La révolution énergétique ? Elle est menée par des raiders, des capitalistes qui, comme T Boone Pickens, investissent leur propre argent.



La révolution des transports ? La Tesla a été crée par une entreprise privée californienne, pas par un politicien de Washington.



On pourrait multiplier les exemples à l'infini, tant dans le coté positif que du coté négatif. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il serait bon de sortir de l'admiration béate que certains portent aux Etats Unis au même type que du Amérique bashing. 

Ainsi, on pourrait réfléchir calmement à la nature des relations diplomatiques et commerciales que nous souhaitons entretenir avec les Etats-Unis, mais aussi au type de politique économique et sociale que nous souhaitons mener ici, chez nous, en Europe et à la façon dont la politique, en appliquant par exemple la devise des libéraux démocrates allemands (So viel Staat wie nötig, so wenig Staat wie möglich!, autant d'Etat que nécessaire, aussi peu que possible) pourrait redonner du pouvoir aux gens. 

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