dimanche 16 septembre 2012

Le socialisme est forcément nationaliste

Ce soir, Montebourg nous révèle enfin le fond de sa pensée, et il est cohérent : le nationalisme est de retour.

bientôt nationalisé ?
Montebourg a commencé par un avertissement : PSA Peugeot est un bien national, a t-il affirmé. Quand on sait ce que sont les biens nationaux (et nul doute que Montebourg l'avocat littéraire connait l'histoire de France, et celles des biens nationaux), il y a de quoi s'inquiéter si on est un actionnaire de PSA : la nationalisation confiscation est proche ! 

Les français doivent rouler et se vêtir Made in France. C'est le message de Montebourg. Va t-il l'adresser à ses camarades communistes qui roulent en Logan ? (lire Le marché, c'est vous, c'est moi, c'est nous tous, un post du 27 juillet 2012)

rouge de rage
C'est tout le paradoxe : comment peut-on chercher à bénéficier de la mondialisation (c'est à dire acheter des produits à nos partenaires qui fabriquent soit mieux soit moins cher, tout en vendant des produits que nous fabriquons soit mieux soit moins cher) et ne même temps chercher à favoriser le protectionnisme économique ? Mystère. le fait est que les français votent tous les jours en faveur de la nationalisation, puisqu'ils achètent des fraises d'Espagne, des voitures assemblées en Roumanie, de l'uranium du Niger ou des ordinateurs sans clavier de Californie (assemblés en Chine).

Quelque part, Montebourg a raison. Si on veut une économie socialiste, alors il faut forcément fermer les frontières. Et il faut accepter de faire comme en RDA, de vivre dans une frugale autarcie.

En attendant, Montebourg ne peut rien contre la réalité économique. Les ventes de Peugeot plongent depuis des années, donc le groupe est contraint de fermer des usines. Est ce que ça veut dire que la France fabriquera moins de voitures dans le futur ? Pas forcément. Nos voisins britanniques ont peut être vu Rover fermer, Lotus partir, Rolls se faire racheter par les allemands et Jaguar et Land Rover passer aux indiens, il se trouve que le Royaume Uni produit maintenant plus d'automobiles qu'à la fin des années 80, y compris de Peugeot, des Ford, des Nissan etc. Pour cela, le Royaume Uni a accepté de flexibiliser son économie, et même Tony Blur Blair n'a pas remis en cause le gros du Thatcherisme. Il s'est contenté de dépenser les bénéfices du dynamisme retrouvé.


Quand est ce que les hommes politiques comprendront que lutter contre les fluctuations économiques est vain, et que la seule simplification du cadre législatif et fiscal serait déjà une bonne chose ? 

Sinon, sur le plan symbolique, puisque Montebourg aime tant l'automobile, pourquoi ne suggère t-il pas à ses collegues ministres de tout faire pour que la France soit l'autre pays de la voiture qui fait rêver, comme chez nos voisins allemands : flexisécurité (qui a aidé Volkswagen), pas de limites de vitesses sur certaines portions d'autoroutes (un bon point de départ pour développer des Audi, BMW et Mercedes surpuissantes), pas de stupides lois anti publicité pour le tabac (un bon point pour attirer des grands prix de Formule 1 comme Hockenheim), pas de jacobinisme (ce qui fait que la Bavière et le Bade Wurttemberg sont de grosses régions productrices) et promotion de l'apprentissage technique (ce qui fait que le PDG de Audi ou celui de VW sait construire une voiture).

3 commentaires:

  1. pas trop d'accord avec votre analyse pour une fois.

    vous semblez dire que :
    1. puisque le socialisme c'est pourri
    2. puisque le protectionnisme c'est pourri
    3. additionnons les deux et le pourri s'annulera (ou se dissipera)

    sauf que socialisme + protectionnisme ça fait juste Cuba ou DPRK
    pas sûr que les conditions de vies soient préférables

    "Quelque part, Montebourg a raison. Si on veut une économie socialiste, alors il faut forcément fermer les frontières. Et il faut accepter de faire comme en RDA, de vivre dans une frugale autarcie."

    oui mais justement la RDA a tenu moins longtemps que nos social-démocrassies.

    le libre-échange c'est la voie de sortie du socialisme, si on supprime ça on risque de ne jamais voir le bout du tunnel.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis evidemment pour le libre échange, et contre le socialisme et le protectionnisme. Ce que je veux dire, c'est qu'on ne peut pas faire de socialisme en économie ouverte.

      Supprimer