Casse toi, riche con

Casse toi, riche con, vraiment ? 

Cette Une de Libération a vraiment de quoi faire réfléchir, surtout de la part d'un journal (une entreprise, donc) qui ne doit son salut qu'à l'argent public, aux niches fiscales et à l'argent du riche mécène multi milliardaire dont la famille est connue pour les coups boursiers.

En effet, que se passerait-il si de riches cons ne soutenaient pas la presse française, incapable d'offrir un produit susceptible de trouver un public ? Challenges l'affirme : Adoubé par la rédaction de Libération à son arrivée, Edouard de Rothschild a sauvé in extremis le journal. Ces journalistes degôche n'ont pas craché sur les millions de dollars que ce titulaire d'un MBA en finance a glané sur les marchés, à New York. Ces mêmes journalistes n'ont pas tellement critiqué,non plus, l'arrivée de Matthieu Pigasse, un autre millionnaire de la finance, au sein du capital du Monde. 

Ces mêmes journalistes, si dédaigneux de l'argent, on ne les entend pas critiquer. la niche fiscale dont ils bénéficient.

C'est pas un truc de riches, ça, les niches fiscales ?

Sinon, sur le fond, si on pense que la fortune de Bernard Arnault est illégitime, c'est pas Casse toi, riche con qu'il faut écrire, mais 

• est-il logique que la proximité de Bernard Arnault avec le président de la COB en 1989 ait permis au PDG de LVMH de s'en sortir, si on en croit la thèse d'Airy Routier, à bon compte dans ce qui aurait pu être un vrai scandale financier ? (lire l'accès à la puissance économique de Bernard Arnault, 1984-1989) sur le site web des Mines de Paris
• est-il normal que des gens s'achètent des accessoires Louis Vuitton ou Dior? Car la fortune de LVMH vient avant tout de l'argent que ses clients sont prêts à dépenser.
• vaut-il mieux, comme dit Jean-Michel Apathie, 45% de quelque chose ou 75% de rien ? 
• comment se fait-il que le Delanopolis soit le seul média à parler des actions que tous les journalistes trouvent limite en privé mais acceptables en public, comme les travaux du jardin d'Acclimatation ou la rénovation de la Samaritaine ? Est-ce parce que l'un des employés de Bernard Arnault est également un membre de l'équipe de Delanoé ? 

Toutes ces questions, vous ne les retrouverez pas dans les médias car LVMH est l'un des plus gros annonceurs du pays. Il arrose en publicité absolument tous les médias, grace à ses marques surpuissantes (Dior, Vuitton, Celine, Krug, Moet & Chandon, Tag Heuer, Givenchi, Yquem, etc etc). En plus, objectivement, elles ne sont pas laides à regarder. 

Alors, oui, il est plus simple de taper sur un riche que de remettre en question ce capitalisme d"Etat dans lequel le contribuable est régulièrement appelé, malgré lui et contre son gré, à mettre de l'argent dans des boites en faillite parce qu'un socialiste refuse de laisser couler une entreprise. Boussac, il fallait la liquider et la laisser tomber, au lieu de croire aux promesses d'un homme d'affaires et de la subventionner. Maintenant, c'est trop tard pour venir pleurer. De l'eau a coulé sous les ponts et LVMH est devenue l'un des meilleurs protecteurs des métiers artisanaux en France, un gros annonceur, l'employeur préféré des jeunes diplômés, bref, une affaire trop importante pour que les hommes politiques ne s'y intéressent pas.

C'est bien ça qui est dommage avec une certaine presse, c'est que sous prétexte de défendre une certaine gauche socialiste, qui était déjà au pouvoir il y a 30 ans, refuse de s’interroger sur la nature du système interventionniste et ultra étatiste dans lequel nous vivons, et ne comprend pas que le libéralisme pur et dur est le meilleur moyen pour atteindre l'objectif du socialisme de l'excellence, c'est à dire l'élitisme juste. Les milliards de Bernard Arnault, soit c'est le fruit de marques habilement exploitées pour que des clients achètent, auquel cas tout cet argent est légitime et Arnault peut aller les dépenser là où il veut, soit c'est de l'argent volé et alors, que Libé instruise le procès !

Alors, Libé, ravale ta haine des riches et met plutôt ton directeur ou ta directrice marketing au boulot, afin qu'il trace un plan d'expansion des ventes de Libération à Bruxelles ou à Londres, villes françaises !

NB : pendant qu'on parle de LVMH, on ne parle pas des 2 millions d'entrepreneurs qui, au quotidien dans leur PME, font tourner la France !