... si vous le souhaitez, chers Parisiens !
C'est vrai que si vous lisez Metro, Libération ou Rue 89, vous pouvez avoir l'impression que les jeux (pas Olympiques, c'est Londres qui les a eu) sont fait. Paris est socialiste. Anne Hidalgo sera investie par le Parti Socialiste. Le prochain maire de Paris sera donc Anne Hidalgo. Clap de fin de l'histoire. Vraiment ?
Non, bien sur.
Déjà, Paris n'est pas socialiste, même si elle a majoritairement à gauche. La capitale est libérale libertaire au fond de son coeur, ce qui est aux antipodes de la culture politique d'Anne Hidalgo, socialiste canal historique, dirigiste et autoritaire (lire : Autoritaire, voire sectaire, celle qui brigue aujourd'hui la mairie de Paris a su s'imposer comme l'héritière de Delanoë, sur lepoint.fr). "Amis" socialistes, celle qui prétendra vous représenter fait partie de cette gauche archaique dont Françoise Fressoz parle dans son post "Ayrault et la guerre des deux gauches".
Ensuite, pour les arrondissements soit-disant acquis à la gauche, rien n'est joué. Les électeurs, scrutins après scrutins, montrent bien qu'ils préfèrent Cécile Duflot et les idées écolo qu'Anne Hidalgo et sa vision Delanoesque des choses. Anne Hidalgo, interviewée par Europe 1, se sent obligée de parler de Cécile Duflot comme une partenaire qu'elle respecte (lol) et ajoute même "Cécile Duflot est ministre. Elle est en charge d'un dossier important". Soit c'est du wishful thinking, soit Anne Hidalgo nous prend pour des benêts. Pense t-elle vraiment que le catastrophique gouvernement Ayrault survivra jusqu'en 2014 ? Et si par magie tel était le cas, imagine t-elle qu'on puisse hésiter longtemps entre la Mairie de la plus belle ville du monde et un ministère de "l'égalité des territoires et du logement" (rien que l'intitulé est grotesque, il ne peut pas y avoir d'égalité entre territoires, c'est d'ailleurs ce qui le rend intéressant, ce territoire de France).
De toutes façons, comme le rappelle notamment le Delanopolis (lecture obligatoire pour tous les Parisiens !), le bilan de Delanoé (et donc d'Anne Hidalgo) n'est pas bon.
Certes, tout n'est pas de sa faute. Le maire de Paris n'a, par exemple, qu'un pouvoir limité en matière de sécurité, puisqu'il a à ses cotés un préfet de police. De plus, sur certaines de ses missions comme la propreté, si les Parisiens nous n'y mettons pas du notre, tous les efforts de la Mairie ne serviront à rien. Par contre :
- la hausse, que disons-nous, l'explosion des impots locaux (1)
- l'extension de la video surveillance (2) qui ne fait pas baisser la délinquance (3)
- la chasse aux SDF pour faire place nette pour Paris Plage (4)
- les bizarreries urbanistiques comme la place de la République ou le Boulevard de Magenta (avec son couloir de bus en zigzag) (5)
- les clefs de la ville données à LVMH et le conflit d'intérêt dans lequel Christophe Girard se trouve (6)
- le double discours comme l'accueil favorable de la révolution tunisienne vs la chasse aux réfugiés tunisiens (7)
- l'éloignement vis-a-vis de la laïcité affichée (rupture du jeune musulman rituel à la Mairie) (8)
- le tram plutôt que la Petite Ceinture (9)
- le Pass navigo RFID (big brother award) (10)
- l'absence de réaction quand Jean-Paul Huchon est condamné par la justice (11)
- les arrangements avec la Chiraquie et la droite old school (12)
Tout ceci, il faudra bien en parler aux Parisiens qui travaillent plus et paient plus pour avoir moins.
Du coup, on se dit qu'entre quatre candidats étatistes (Brossat le communiste, Hidalgo la socialiste, Duflot l'écolo et Fillon l'UMP conservateur), il y a de la place pour un ou une candidat(e) centriste, libéral démocrate, qui fera de Paris une ville moderne et ouverte sur un avenir qui reste à écrire.
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