lundi 26 octobre 2015

Les "contraintes" du budget 2016 de la ville de Paris

Le conseil municipal de Paris discute du budget 2016, et Anne Hidalgo, pour préparer ses électeurs à des lendemains qui déchantent, a envoyé le message suivant : "La situation dans laquelle s’élabore le budget pour 2016 est marquée par des contraintes inédites". Ce message est accompagné de l'infographie suivante :



On croit rêver ! Anne Hidalgo dénonce la "baisse sans précédent des dotations de l'Etat".

Est-ce qu'on parle de la maire socialiste de Paris qui a codirigé avec Bertrand Delanoé la ville, et a donc accepté, non seulement de manière générale le bilan de 12 ans de mandature (2001-2013), mais aussi plus précisément la décision de renoncer à la dette de l'Etat envers la ville de Paris ? (1)
Qu'est devenu le milliard d'euros des parisiens réclamé au gouvernement ? Anne Hidalgo et Bertrand Delanoé n'ont-ils pas explicitement subordonné une dette à une couleur gouvernementale ? 

Qui plus est, cette semaine, on a appris que non seulement, depuis la fin de l'ère Tiberi, l'enveloppe des subventions accordées aux associations a explosé de plus de 60 %, mais qu'en plus, Hidalgo a ainsi distribué 242 millions d'euros en 2014 et 246 millions en 2015 (2). 

Est-ce qu'on parle bien de la ville a qui il manquait 400 millions d'euros pour boucler le budget 2015 (3), et a qui il manque toujours 400 millions en 2016 ? 

Les parisiens ne pourront pas dire qu'ils n'étaient pas au courant. Aurélien Véron, le président du Parti Libéral Démocrate, les avaient prévenu du fait que les finances de la ville étaient en danger (4), contrairement à ce qu'affirmait le pourtant sérieux Institut Montaigne. Les parisiens avaient aussi à disposition les analyses Serge Federbusch, qui note depuis des années que le budget de la ville de Paris, structurellement plombé par le clientélisme immobilier de la mairie, ne repose que sur la bulle immobilière et ses droits de mutations (5). Cette analyse est d'ailleurs corroborée par d'autres observateurs, comme le blogueur Social Nec Mergitur (6). 

N'est ce pas comique ? Afin de lutter contre les baisses de dotations de l'Etat, conséquence directe des besoins croissants de l'Etat en argent public (qui découlent directement de la politique socialiste menée), la majorité parisienne, socialiste, se transforme en promoteur immobilier qui spécule. C'est en effet la dernière option avant la hausse de toutes les taxes possibles, et la baisse des prestations de services publics qui seront rendus. 

Tout en se gardant bien de tomber dans l'anti socialisme primaire, force est de constater qu'avec le socialisme, c'est toujours la même histoire : il fonctionne tant que le mur de la réalité n'est pas percuté de plein fouet. Les excuses, c'est bie, même si il faut aller les chercher du coté du gouvernement duquel on est censé être solidaire, mais assumer sa politique, c'est mieux !
Alors, du coup, anecdotiquement, la ville de Paris va t-elle renoncer à dépenser 60 millions d'euros uniquement pour sa candidature aux JO 2024 ? Et sur le fond, va t-elle abandonner son objectif de soviétisation du parc immobilier ? 




(4) Les Echos Paris, finances en danger, par Aurélien Véron 17 décembre 2013

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