Tous les ans, à l'occasion de la fête du travail, dont on ne rappellera jamais assez qu'elle est d'origine pétainiste (1), on assiste à la même pièce de théâtre, dans laquelle les mêmes acteurs jouent le même scénario.
D'un coté, on a l'extrême droite, qui, débarquée des 4 coins de France, hurle en plein Paris, entre le Louvre et la place de l'Opéra "on est chez nous", et de l'autre, on a l'extrême gauche, celle qui a pris en otage le pays en 1945, qui crie du coté de Bastille-République-Nation "gardons notre modèle social"
En fait, ils jouent le même sketch, d'autant plus surréaliste que la scène n'est pas adaptée.
Prenez le Front National (FN). De quel "nous" parlent-ils ? De la France de la bière, ou de la France du vin ? De celle du beurre, ou celle de l'huile d'olive ? De celle de la langue d'oc, ou celle de la langue d'oil ?
Cette propension à fantasmer la concordance de la vision jacobine et de la réalité un peu plus complexe qu'est la France réelle est toujours fascinante, surtout chez des gens pour qui le substrat historique de notre pays est soi disant important.
Et prenez, identiquement, le Front de Gauche (FDG). Quand ils réclament plus de social, plus d'intervention de l'Etat, plus de dépense publique (comme leurs alter ego du FN qui partagent le même programme économique et social) ou quand ils se réclament de l'exception française ou du programme du conseil national de la résistance, quand admettrons t-ils que bien loin de nous protéger, le système social français n'est qu'un dommage de guerre qui nous plombe, y compris et surtout "les plus faibles" que la gauche dit protéger ?
Cet argument qui se veut final : "Ca vient du CNR en 1946".
Oui, ce système social est un dommage de guerre que nous payons encore.
— Bastiat2022 (@Bastiat2022) 9 Octobre 2014
Dans ce match extrême gauche - extrême droite, l'une de deux parties bénéficie quand même d'un sacré désavantage : elle joue le role du méchant. L'autre, en revanche, se voit pardonner ses petits écarts, surtout quand ils ne collent pas avec le script.
Il y avait deux infos, hier, qui auraient dû faire l'objet d'un traitement médiatique au moins équivalent.
D'une part, une série d'incidents ont émaillé le défilé du FN (intrusion des Femen place de l'Opéra, qui ont fait le salut nazi et prise de bec entre un élu FN et des équipes de Canal +).
D'autre part, une agression antisémite s'est produite dans le 11eme. Deux juifs tabassés par des colleurs d’affiches du NPA, qui est au FDG ce que le Parti de France est au FN, l'extrême dans l'extrême.
Nous condamnons l'agression de deux jeunes hommes de confession juive par des colleurs d'affiche du NPA ce matin sur le bd Voltaire (Paris).
— CRIF (@Le_CRIF) 1 Mai 2015
Comment se fait-il que cette agression n'ait pas fait l'objet d'une couverture médiatique large et de condamnations unanimes, notamment de la part des anti racistes professionnels (SOS Racisme & co). Et où sont tous ceux qui, comme Anne Hidalgo, Julien Dray ou David Assouline, passent leur temps à combattre la résurgence du racisme ? Ils sont gênés par leur sympathie pour l'extrême gauche ?
Quand est-ce qu'on va enfin mettre sur le même plan extrême droite et extrême gauche ? C'est la même haine, des deux cotés.
(1) Contrepoints Le 1er Mai, héritage du pétainisme 1er mai 2015
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