Très fort quand même, le président Hollande.
En un geste aussi critiquable qu’illogique, il vient de remettre une pièce ans la machine de la concurrence mémorielle.
Il faut dire que nous ne sommes pas pris par surprise. François Hollande avait déjà prouvé sa capacité à concilier les contraires, tel que le fait de rendre hommage à Jules Ferry tout en faisant mine de dénoncer le racisme.
Mais avec l'inauguration dimanche 10 mai à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le Mémorial ACTe, ou « centre caribéen d'expressions et de mémoire de la traite et de l'esclavage » (1), le président Hollande a encore franchi un pas dans le cynisme.
Cynisme car, d'une part, les élus Guadeloupéens d'extrême gauche comme Elie Domota ne voulaient pas de la dépense qu'a entraîné ce mémorial mémorial (83 millions d'euros, dont 37 financés par le conseil régional), ni même de l'exploitation de la traite et de l'esclavage à des fins politiciennes internes au Parti Socialiste (2).
Cynisme car les communicants de l'Elysée, en organisant un bain de foule avec des militants pro Hollande, auront réussi à obtenir cette photo de guadeloupéennes souriantes, photo qui colle parfaitement avec les opinions rousseauistes de la gauche française.
En Guadeloupe, Hollande dit la "nature irréparable du crime" de l'esclavage - de notre envoyé spécial @davidrevdal http://t.co/Zk5meSlIh3
— Thomas Wieder (@ThomasWieder) 10 Mai 2015
En effet, si l'objet de la visite de Hollande en Guadeloupe était la mémoire de la traite et de l'esclavage, comment expliquer ces sourires ? Imagine t-on de pareils visages à l'issue de la visite d'un camp de concentration national socialiste ?
Cynisme car Hollande, finalement, accrédite l'idée qu'il existe plusieurs types de crimes contre l'humanité : d'une part, ceux qui donnent droit à des réparations, y compris par une entreprise publique française qui cherche à obtenir des contrats aux Etats Unis, et d'autres, qui génèrent des dettes morales mais rien de plus. Comme le président Hollande est loin d'être stupide, on peut donc imaginer que ce distinguo, et les polémiques qu'il va entraîner, est voulu. En effet, en socialie, le pouvoir a besoin d'une figure du mal, un Emmanuel Goldstein ("ironie" : le Goldstein de Hollande et Valls n'hésite pas à faire savoir sa haine des juifs).
Cynisme car Hollande, finalement, accrédite l'idée qu'il existe plusieurs types de crimes contre l'humanité : d'une part, ceux qui donnent droit à des réparations, y compris par une entreprise publique française qui cherche à obtenir des contrats aux Etats Unis, et d'autres, qui génèrent des dettes morales mais rien de plus. Comme le président Hollande est loin d'être stupide, on peut donc imaginer que ce distinguo, et les polémiques qu'il va entraîner, est voulu. En effet, en socialie, le pouvoir a besoin d'une figure du mal, un Emmanuel Goldstein ("ironie" : le Goldstein de Hollande et Valls n'hésite pas à faire savoir sa haine des juifs).
Cynisme enfin car le président Hollande élude une partie de l'histoire, en zappant le rôle des arabo-musulmans dans la traite et l'esclavage. Il ne faudrait pas que la lumière portée sur l'histoire de France éclaire la France actuelle !
Il apparaît néanmoins que si les français compatissent sincèrement, pour la majorité d'entre eux, à tous les génocides qui ont émaillé l'histoire du monde, ils sont cependant fatigués de la repentance, mâtinée de la hiérarchisation des crimes contre l'humanité et de l'inévitable concurrence mémorielle qu'elle entraîne.
Question : quand cesserons-nous d'être comptables des crimes commis par les générations précédentes ? A quand l'abolition de TOUTES les lois mémorielles ?
Question : quand cesserons-nous d'être comptables des crimes commis par les générations précédentes ? A quand l'abolition de TOUTES les lois mémorielles ?
(1) Le Monde En Guadeloupe, Hollande rappelle la « nature irréparable du crime » de l'esclavage 10 mai 2015
(2) Métro Visite aux Antilles : Elie Domota étrille François Hollande 10 mai 2015
Bouana est également venu s'assurer le soutien des colonisés pour les prochaines élections. Ces derniers auraient pu lui demander pourquoi leurs chômeurs étaient toujours exclus des statistiques officielles du chômage.
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