On nous dit souvent que la démocratie est menacée par la poussée de l'extrémisme, de droite notamment. (Les warnings sur l'extrémisme de gauche sont plus rares). Ce qui est vrai, c'est que l'histoire Européenne des années 30 et 40 pousserait effectivement à se méfier (euphémisme) du national socialisme et du du fascisme.
En revanche, on ne parle jamais de la dérive antilibérale des régimes démocratiques. Pire, les français l'acceptent.
La surveillance généralisée des échanges sur Internet, même si elle nuit « gravement » aux libertés individuelles, est « justifiée » pour 57 % des Français à des fins de lutte contre les organisations criminelles, selon le baromètre Orange-Terrafemina diffusé mardi 25 février, nous dit le Monde. Autrement dit, 57% des français seraient o.k. pour que la police ouvre leur courrier dans leur boite aux lettres et mettent des micros et une caméra dans leur salle de bain, pour peu que cela puisse aider à arrêter quelques contrevenants à la loi ?
Ce chiffre est absolument incompréhensible, surtout, justement, au vu de l'histoire Européenne des années 30 et 40.
"Si vous n'êtes pas un délinquant, vous n'avez rien à cacher", disent les politiciens et répètent les gens qui se pensent honnêtes.
Mais ces gens n'ont-ils toujours pas compris que nous ne pouvons jamais être surs de la définition d'honnêteté dans le futur ? Sans même aller jusqu'au cas tragique et extrême d'une police nationale qui poursuit et expulse certains de ses citoyens sur la seule base de leur religion, les millions de français qui ont été impliqués dans des manifestations type "Manif pour tous" et autres mouvements ne voient-ils pas que de simples gens sont toujours susceptibles d'être criminalisés sur la seule base de leurs opinions et activités politiques ?
Dans les dictatures, les honnêtes gens peuvent vivre correctement. Même en RDA, on pouvait trouver la vi agréable, pour peu que l'on soit à 100% aligné avec Honecker. Le leg, théorique, des démocraties, c'est la liberté d'opinion et d'expression, et le droit de se battre pour les préserver.
Si le peuple est prêt à abdiquer, pourquoi les politiciens étatistes, par nature avides de plus de pouvoir, se priveraient ?
Depuis le 11 septembre, alors que l'Occident est engagé dans diverses "guerres pour la démocratie" aux quatre coins du globe, les terroristes sont en train de gagner leur guerre, ici, chez nous, avec notre aide. Quand un pouvoir démocratiquement élu décidera de couper les téléphones portables de tous les citoyens se trouvant dans une rue particulière, dans une manifestation qui déplait, alors il sera trop tard pour se souvenir du poème de Niemoller.
Donc comme dirait Julian Assange : transparence pour l'Etat, protection de la vie privée pour nous autres.
Sur le même sujet : sur le blog de H16 "Les Français aiment tendrement Big Brother"