vendredi 29 juillet 2011

Nos voisins Brits ont le scandale des écoutes ...

... mais nous, nous avons le scandale des sourds !

Comment le Parti Socialiste en premier lieu, et une partie de la classe politico-médiatique en second lieu pense s'en sortir à si bon compte dans le cadre de l'affaire DSK ?
Ne voient-ils donc pas le scandale qui consiste à ouvertement souhaiter un traitement de faveur au profit d'un homme riche et puissant ? La disproportion entre les protagonistes de cette affaire est si forte, si caricaturale, qu'il est quand même étonnant qu'aucun ténor du PS (et ils sont nombreux, les ténors, au PS) ne tienne un discours un peu différent de celui de Valls ou Hollande.

Rappelons quand même qu'un homme sain d'esprit, docteur en économie, ancien élu de la République et anciennement directeur général de l'institution financière la plus puissante du monde (puisqu'elle travaille avec l'argent du contribuable, et non pas l'argent d'un client) est accusé par une jeune femme employée d'hotel de viol. Cet homme habitait Washington, et il avait rendez-vous à Berlin avec Angela Merkel. Il a fait un petit crochet par New York où sa route a croisé celle de Nafissatou Diallo.

Les Etats-Unis sont un pays démocratique et ami de la France. Ils ont une justice qui fonctionne (même si on peut critiquer la peine de mort, qui d'ailleurs n'est pas en vigueur dans l'Etat de New York). Le premier réflexe des socialistes aurait dû être d'affimer leur entière confiance en la justice US. Au contraire, qu'avons nous lu ? Des réflexions partisanes et corporatistes qui ont fait honte à la France et aux français. A titre de comparaison, les socialistes se sont-ils mobilisés pour la libération de Gilles Moreau, français emprisonné au Mexique ?

Les socialistes auraient aussi pu couper les ponts avec DSK et le Président de la République aurait pu exprimer des regrets sur le soutien apporté à la candidature DSK au FMI. Après tout, quand des footballeurs, de jeunes hommes bac -12, avaient été pris dans un scandale de prostitution, que n'avait-on entendu sous prétexte qu'ils étaient censés représenter la France ? 

S'il n'était question que de morale, passerait encore. Après tout nul n'est parfait.  S'il ne s'agissait que de commenter le prix des pates aux truffes à New York, après tout, cela ne regarde que les électeurs socialistes. Non, le sujet est ailleurs. Il s'agit de la passivité de l'ensemble de la classe UMPS, disons le clairement, face aux vissicitudes de certains de leurs membres accusés de faits graves. Quelques journalistes, dont Jean Quattremer, avaient prévenu des risques qui pesaient sur DSK, au vu de son CV, mais globalement cette affaire permet de comprendre que les journalistes de médias mainstream filtrent l'info à un point tel qu'elle en est complètement dénaturée. Comment se fait-il que l'affaire Tristane Banon était connue des internautes ou des rares spectateurs de Paris Première mais qu'aucune grande chaine TV ne l'ait reprise ? Les socialistes ont ensuite beau jeu de parler "d 'opportun déterrage de vieilles affaires infondées". Si ca n'est pas en une du Monde ou de France 2, ca n'existe pas !  

On attend du PS qu'il mette ses actes en conformité avec ses mots. Le Parti Socialiste, qui se présente comme proche du féminisme ! (ils n'ont honte de rien !) devrait commencer par présenter des excuses aux victimes de viol et aux femmes dans leur majorité qui ont très bien saisi le triste message des Valls-Kahn-Lang & co. Ensuite, la majorité présidentielle devrait questionner les qualités de DRH du chef de l'Etat, dont on a du mal à croire qu'il ait pu ignorer les penchants de DSK, alors qu'il a été ministre de l'intérieur. Ca permettrait en plus d'évacuer les ténébreuses théories du complot qui impliquent à tort ou à raison Accor, le NYPD, des stagiaires en com de l'UMP, des "officines" voire la CIA. Enfin, en ce qui concerne les français, eux ont déjà fait leur choix. Ils s'abstiennent de voter.

1 commentaire:

  1. Bravo pour cet article.

    Oui il est effarant de constater qu'il y a une enquete en Angleterre, ou le chef du gouvernement est entendu mais qu'il n'y en a pas en France.

    Les médias, le PS et l'UMP (Sarkozy & Co) sont mouillés dans ce gigantesque scandale DSK.

    Il faut qu'il éclate.

    Il faut que les fautes de chacun soient établies.

    Il faut que le ménage soit fait.

    Si rien n'est fait, le scandale éclatera à l'initiative du FN (qui a TOUT compris) pendant la campagne de 2012.

    On aura alors l'air malin.

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