vendredi 22 juillet 2011

La France, l'Allemagne et l'Euro sont dans un bateau

La France et l'Allemagne balancent l'Euro à l'eau, Qui reste dans le bateau ?

Facile ?

Alors pourquoi la France et l'Allemagne triomphent aujourd'hui ?

Petit retour en arrière. Pourquoi a t-on construit l'Euro ? Réponse : pour créer des solidarités entre pays voisins telles qu'ils ne seraient plus amenés à se faire la guerre, parce que si on se souvient, la WWI et la WWII sont quand même à la base des conflits entre pays Européens.

Et l'Euro, alors ? Les Pères Fondateurs de la CEE, Monet et Schuman, ont pensé que le commerce est le meilleur moyen de créer des solidarités de fait. Pour échanger, il faut de la sécurité, et de l'échange nait le contact puis la connaissance. Or, au bout d'un moment, une fois qu'on a construit le marché commun (1957) puis le marché unique (1986) et qu'on s'est élargi de 6 (1957) à 12 (1986), on se dit que sur le plan pratique, avoir à gérer 12 monnaies c'est pas facile. Et puis on se dit aussi que la monnaie est peut être un moyen de rendre tangible ce marché unique, duquel doit découler une nation Européenne un jour.

Problème : une monnaie, ça n'est pas qu'un stock de pièces et billets. C'est en fait tout un référentiel donc la valeur, vis à vis de l'extérieur, doit refleter les perspectives d'évolution économique, synthétisées par notamment : le taux d'inflation. Pourquoi ? Parce que la monnaie est un crédit (c'est à dire un droit actuel ou futur de pouvoir acheter un bien ou un service sur un marché donné). C'est pour ca qu'on a inventé les critères de Maastricht. Il fallait s'assurer qu'au delà de la volonté politique, chacun des particopants marchaient à peu prêt dans le même sens. Quand en 1997, les autorités ont regardé qui était éligible à l'Euro ou pas, il "semble" qu'on ait fermé les yeux sur le cas Grec pour des raisons politiques. La Grèce étant un petit pays mais archi symbolique, il était envisageable d'être plus flexible.

La crise de l'Euro, la faute à la crise et aux spéculateurs ? Explication pratique mais fausse. Au début des années 2000, toute l'Europe est dominée par les socialistes (source : Citizen Land). Jospin, Blur Blair, Schroeder, d'Alema, Papandreou, Guterres, vous pensez qu'ils auraient pu profiter de la bulle Internet et des 3 à 5% de croissance pour baisser la dépense publique ?
Non, au contraire, on crée les 35 heures, on fabrique des Stades de Foot pour l'Euro ou on achète les Jeux Olympiques d'Athènes. Voir l'analyse d'Alain Madelin à ce sujet, datant de Juillet 2003.  

On a eu une première alerte en septembre 2004. Il faut savoir qu'en cas de déficit excessif, le traité de Maastricht prévoit des sanctions financières. Problème : Bruxelles n'a ni police ni armée. Les Etats peuvent toujours appliquer le droit du plus fort vis à vis des lois qu'ils adoptent, surtout si ce sont des grands Etats. Regardez un peu ce tableau publié sur le site du Sénat. On voit que trop d'Etats sont dans le rouge. Quand c'est la France et l'Allemagne qui sont menacées de sanctions, que fait-on ? On torpille "assouplit" le pacte (voir le commentaire du Trésor). L'U.E. avait pourtant écrit texto  "En ce qui concerne l'Allemagne et la France, la probabilité de ramener les déficits en dessous du seuil de 3% du PIB en 2004 était très faible au regard des projets de budget présentés en 2003. "  sur le Site de la Commission. Pourtant, Six pays ont défendu le respect "sans discrimination" du pacte de stabilité (source : Le Temps / fonjallaz.net)  . Probleme : ils étaient un peu trop petits, (Portugal, Espagne, Pologne, Italie, Estonie et Pays-Bas) pas assez axe franco-allemand.

On a un peu beau jeu de venir maintenant clamer victoire et en appeler au respect des règles que nous avons nous même amendé. On voit aussi que les messages germanophobes qui se multiplient dans la classe politique française n'ont pas lieu d'être. L'Allemagne a le même Euro que nous. Au lieu d'être jaloux de leur compétitivité, que les socialistes de gauche ou de droite créent ces fameuses PME/Mittelstand dont la France manque.
Quelle solution pour l'Euro, alors, pour peu qu'on veuille conserver ce symbole politique ? "Simple". Appliquons les textes, laissons la BCE poursuivre son mandat au lieu de lui faire jouer un rôle de prêteur en dernier ressort, laissons les marchés créer de la discipline budgétaire en proposant des taux aux Grecs tels qu'ils n'ont pas d'autre choix que celui de gérer un budget en équilibre, et surtout dépossédons les Etats de leur pouvoir budgétaire, ce qui passe par la privatisation de l'ensemble des services publics non régaliens, et la gestion au niveau fédéral de l'armée, la justice et la diplomatie.

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