Dans le cadre de la mobilisation de nombreux citoyens contre le projet de Loi Travail, dit loi El Khomri, les syndicats UNEF - UNL - FIDL - CGT - FO - FSU - Solidaires - FGAF appelent les français à manifester ce jeudi 31 mars 2016.
Le préavis concerne les ports (dockers cégétistes qui coulent la France), la presse (subventionnée, contre le gré des contribuables), et les services publics RATP et SNCF,.
l'impact risque d'être sévère, notamment en ce qui concerne les déplacements en Ile de France.
Dans le métro parisien, 3 rames sur 4 sont prévues en moyenne. Sympa, notamment, pour les usagers de la ligne 13 !
Sur la ligne du RER A, la ligne de train la plus surchargée d'Europe, 1 train sur 2 est maintenu.
Sur la ligne B du RER, il y a également 1 train sur 2 programmé. De plus, il y aura des problèmes d'interconnection, un changement de train est impératif à la Gare du Nord afin de poursuivre un trajet en direction du sud ou du nord, d'après les informations communiquées par la régie.
Sur le RER C, seulement 1 train sur 3 est prévu en moyenne. Concernant le RER D, 1 train sur 2 est prévu, et, cherry on the cake. aucun trafic n'est assuré entre Gare de Lyon et Châtelet-Les Halles. Amis usagers du RER D, passez sur le RER A dans la section la plus chargée de la ligne !
Pour le RER E, il faut prévoir 1 train sur 2 en moyenne.
Sur les réseaux Transilien et TER, 1 train sur 2 est prévu en moyenne, mais les lignes J, R et U risquent d'être un peu plus perturbées.
Et évidemment, comme il y aura l'inévitable défilé syndical, de la Place d'Italie à Nation, en passant par la gare d'Austerlitz et Reuilly Diderot, le trafic des bus sera perturbé,, notamment dans le 12eme.
Jeudi 31 mars, manifestation voie public. pour + d'infos ligne de Bus impactées. cliquer ici https://t.co/BAGR13rd9U
Tout ceci tient vraiment de l'imposture la plus totale !
Les syndicats disent lutter pour le travail, et ils s'apprêtent à pourrir la journée des millions d'usagers des transports qui cherchent, justement, à aller travailler.
Mais cette grève amène aussi quelques questions, à commencer par la plus importante : les fonctionnaires doivent-ils avoir le droit de grève ?
En effet, on nous répète souvent que notre pays se caractérise par l'existence d'un filet social censé aider tout le monde, mais aussi et surtout par la disponibilité permanente d'un service public de qualité. C'est le fameux modèle social à la Française, et les célèbres services publics à la Française.
Question : pourquoi les fonctionnaires font-ils grève sur un sujet qui ne les concerne pas ? Le Code du Travail ne s'applique pas à la fonction publique. Sa réforme non plus, donc.
Est-ce que ça ne devrait pas être les 6 millions de chômeurs, qui devraient s'exprimer, et non pas les insiders retranchés que sont les salariés de la fonction publique ?
D'autre part, quand avons nous oublié que le service public est censé être au service du public, mais qu'en revanche, il n'est pas forcé d'être géré par le secteur public, c'est à dire le gouvernement ? Mais dans la réalité, quel levier possèdent les citoyens, usagers et contribuables sur la fonction publique ? Ce levier est nul, nous le voyons bien un jour comme aujourd'hui. Si quelques milliers de fonctionnaires oint choisi de bloquer l'Ile de France, des millions d'usagers, eux, subissent !
Du coup, se repose la question de la mise en concurrence de la RATP sur son marché clef, l'Ile de France. Et qu'on ne nous dise pas que cela n'est pas possible.
D'une part, la concurrence, la RATP connait, mais à l'étranger, à Londres notamment. D'autre part, le seul fait que la SNCF et la RATP se partagent l'exploitation de lignes de RER en Ile de France montre bien que plusieurs entreprises de service ferroviaire oeuvent bien exploiter une même infrastructure.
A long terme, le monopole ne tiendra pas, de toutes façons. Dès 2020, nous dit-on, les voitures autonomes arriveront, ce qui permettra d"individualiser et de flexibiliser au maximum les déplacements urbains. Mais, en attendant, combien de grèves faudra t-il supporter ?
Comme le faisait très justement remarquer le blog le Taurilon, par la force des choses, on parle plus, en Europe de Donald Trump, Hillary Clinton ou Bernie Sanders que des affaires européennes (1).En effet, le milliardaire new yorkais, l'épouse du 42eme président des Etats Unis (également une multi millionnaire new yorkaise), le sénateur du Vermont ou même le phénomène des Primaires Américaines ne sont-ils désormais pas plus connus, de ce coté ci de l'Atlantique que Donald Tusk (président du Conseil européen), la présidence néerlandaise de l'UE ou Martin Schulz, député (socialiste) Allemand à Bruxelles et président du Parlement européen ?
Ceci est peut être soit la faute aux séries TV type House of Cards, soit celle du focus des journalistes sur les affaires internes aux US (2).
En tout cas, plus personne n'ignore le fait qu'Hillary Clinton sera probablement investie, cet été, par le Parti Démocrate pour les représenter à la présidentielle cet automne, et que l'avance de Donald Trump lui donne de très sérieuses chances de s'imposer aux Républicains.
Oui, ils se connaissent. (Peut-être même qu'ils sont amis)
Une présidentielle Clinton-Trump, c'est mieux qu'un duel Jeb Bush-Hillary Clinton.
Mais la faiblesse de l'offre saute aux yeux.
Hillary Clinton dit de voter pour elle parce qu'elle serait la première femme présidente des Etats Unis, mais même la militante féministe Susan Sarandon hésite à voter Hillary Clinton, même face à Donald Trump (3).
Quand à Donald Trump, le cauchemar américain (4), il propose de voter pour lui "to make América great again", comme si les Etats Unis n'étaient plus la première puissance économique et militaire de la planète.
Il est vrai qu'il y a, au niveau mondial, un constat largement partagé, l'arrogance des élites Davos (5) -Bilderberg, et un phénomène global, la fatigue, pour ne pas dire le vif ressentiment vis a vis de ces mêmes élites ultra interventionnistes. C'est ce que traduit assez justement Charles Gave, de l'Institut des Libertés, qui explique pourquoi Donald Trump a mis le doigt à un endroit qui fait très mal, et qu'il y a un coté réjouissant à cela (6).
Qu'Hillary Clinton séduise l'élite américaine, pourquoi pas. Mais il est quand même étonnant qu'une représentante du lobby militaro industriel parvienne au même résultat en Europe.
Hillary Clinton, pour ne parler d'elle, ancienne secrétaire d'Etat sous Obama, c'est à dire ministre des affaires étrangères, n'est-elle pas directement comptable de la guerre des drones lancée par les Etats-Unis contre un certain nombre de pays ? Comment les "humanistes" comme le blogueur "La France centriste" peut-il soutenir Clinton (7) ?
Soutiennent-ils vraiment le droit du plus fort, tel que la "diplomate" Victoria Nuland l'a clairement exprimé (8), sans qu'elle ne se fasse désavouer par Hillary Clinton ?
On ne sait pas ce que Trump ferait, notamment en politique étrangère. Un jour il parle de mur avec le Mexique (mur qui, au passage, existe déjà partiellement), le lendemain il formule l'intéressante idée d'en finir avec le néoconservatisme (9), le surlendemain il formule l'idée que la série 24h constituera une trame pour les interrogatoires.
En revanche, on sait ce que Clinton fera.
Face à cette alternative, heureusement, d'autres options existent. A commencer par le refus de l'enfermement dans le bipartisme.
Par exemple, qui mentionne le fait que Gary Johnson, le candidat libertarien, est à 11% dans les sondages (10) ?
La route est encore très longue jusqu'en novembre 2016. Et bien que Rand Paul ait choisi d'abandonner l'idée de conquérir la Maison Blanche, on voit bien que le courant libertarien jouera un rôle dans cette présidentielle.
Le ministre des Finances, Michel Sapin, invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV, a déclaré la semaine dernière qu'il aimerait que "les entreprises tiennent leurs engagements", alors que le Medef avait promis la création d’un million d’emplois. "
De plus,le premier secrétaire du PS a renvoyé la responsabilité du chômage en France sur les organisations patronales, le MEDEF en tête. Pour Jean-Christophe Cambadélis, la population devrait se plaindre, non pas seulement au gouvernement, mais également au MEDEF. Il a déclaré : "Je constate quand même qu'on interpelle les politiques, on interpelle le Parti socialiste, on interpelle même parfois les syndicats mais on interpelle jamais le MEDEF".
Pour le député de Paris, les 40 milliards d'euros de CICE versés aux entreprises auraient dû permettre de créer des emplois :
D'une part, c'est le Parti Socialiste qui est élu, pas le MEDEF.
Gattaz ne s'est présenté à aucune élection. Hollande, si. Et c'est le président Hollande qui a promis l'inversion de la courbe, pas Gattaz, d'ailleurs en espérant un retournement du cycle économique bien plus qu'une action spécifique des entreprises.
D'autre part, le MEDEF ne représente pas les entreprises. Le syndicat Mouvement des Entreprises de France, non seulement n'est pas aux 3 millions d'entreprises de France ce que le Ministère de la Fonction Publique et Bercy sont à la fonction publique, mais en plus, même si le MEDEF avait le pouvoir d'imposer quoique ce soit à ses membres, alors ses directives ne porteraient que sur 750.000 entreprises, une boite sur quatre.
Même si le MEDEF avait eu un mandat des 3 millions de chefs d'entreprises en France, comment aurait-il pu ensuite imposer des créations d'emplois ? Les entreprises ne créent pas des emplois. pour faire plaisir aux MEDEF, au gouvernement ou aux salariés, mais parce qu'elles pensent que ca les aidera à faire du profit.
Qui plus est, le CICE n'est pas un cadeau, c'est juste un rabais. Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi est, d'abord, un crédit d’impôt. Il n'y a pas de don d'argent aux entreprises, il y a un crédit d’impôt, un rabais sur prélèvements.
D'ailleurs, ce CICE vient après une énorme hausse des prélèvements obligatoires,commencée sous Sarkozy, et accélérée par Hollande. Il conviendrait donc d'arrêter de présenter le CICE comme un cadeau aux entreprises. C'est juste une ristourne sur la facture finale qui, elle, est très élevée.
Le MEDEF a eu tort de laisser penser, d'une manière ou d'une autre, qu'il y pouvait avoir une quelconque contrepartie à toutes les mesures gouvernementales. Les emplois ne sont pas un but des entreprises, mais un moyen. D'ailleurs, le Parti Socialiste et le gouvernement en savent quelque chose : combien d'emplois ont été crées à la Poste, plus gros bénéficiaire du CICE ?
Et tout ce que demandent les entrepreneurs, c'est la stabilité juridique et fiscale, pas des "aides". L'environnement pro business est un préalable à l’éventuelle création d'emploi, mais certainement pas une condition de type causale.
Les images se passent de commentaire, mais on peut parier sur le fait que l'IGPN trouvera des circonstances atténuantes.
Mais ce qu'il y a de navrant, également, c'est les commentaires, notamment de certains à gauche, qui font mine doublier la répression de la Manif pour Tous, comme si la violence policière devait être analysée différemment en fonction du type de revendications défendues par des manifestants.
Cette question, c'est Raul Castro qui l'a posé à Barack Obama, quand le président américain et le dictateur cubain ont eu à répondre, en conférence de presse, sur la question des Droits de l'Homme et sur les prisonniers politiques (1).
Cette question rappelle pourquoi il est important, crucial même, que les démocraties libérales occidentales soient attachées au respect de la lettre et de l'esprit des Droits de l'Homme.
Le terrorisme a frappé Bruxelles hier. Mais l’enquête progresse. Alors que les bruxellois et les belges se recueille, la police belge a déjà identifié des suspects kamikazes. Toute la France soutient la Belgique. Toute ? Pas exactement. A l'inverse de la vaste majorité de la population, les politiciens, socialistes ou nationaux socialistes, y vont de leur commentaire hallucinant, honteux. La Belgique, victime de sa naïveté ? Que devrait-on dire de la France, alors ? En ces temps de Semaine Sainte, peut-être que certains pourraient ré-ouvrir une Bible, au chapitre "parabole de la paille et de la poutre" !?
Quoi qu'il en soit, c'est le moment où les 577 députés doivent se montrer vigilants. Déjà, les dirigistes de tout poil s'activent, même pas dans l'ombre, pour promouvoir leur agenda liberticide et ultra étatiste. De plus, l'actualité, aussi dramatique et spectaculaire soit-elle, ne doit pas nous faire oublier les problèmes structurels, fondamentaux et franco-français que notre pays doit résoudre.
Dans ce contexte, entendrons nous cette après-midi les questions au gouvernement (#QAG) suivantes ?
Question au premier ministre et conseiller municipal d'Evry, Manuel Valls : Monsieur le Premier Ministre, suite aux attentats de Bruxelles, vous avez répété : "nous sommes en guerre". En guerre ... Ce faisant, vous proposez d'adopter encore plus de mesures liberticides, comme le PNR
- @manuelvalls : "Je le dis au groupe socialiste et écologiste du Parlement européen, chacun doit prendre ses responsabilités !" #PNR#QAG
, après avoir promu la Loi Renseignement ou l'Etat d'Urgence. Expliquez-nous en quoi le PNR, le fichier Passenger Name Record qui fiche les passagers des compagnies aériennes, aurait permis d'éviter les attentats de Bruxelles ? Voulez-vous que le PNR s'applique aussi aux métros ainsi qu'aux taxis entre les centres villes et les aéroports ? Ce PNR, qui existe aux Etats-Unis, a t-il permis d'éviter les attentats de San Bernardino ? En revanche, ce PNR permet de livrer à la CIA et à la NSA les données privées des européens qui prennent un vol transatlantique. Merci, Monsieur le Premier Ministre, de préciser votre analyse, car il semble qu'au regard des objectifs poursuivis, elle soit erronée.
Question au ministre de l'intérieur, Jean-Jacques Urvoas ; Monsieur le Ministre, les grands discours sur la liberté d’expression en janvier 2015 ont été suivis d’arrestations de mineurs pour s’être exprimés d’une façon qui n’était pas suffisamment Charlie aux yeux du pouvoir. Les gouvernements occidentaux sont en pleine hystérie anti-vie privée, et cherchent par tous les moyens à combattre les outils de communication et de stockage chiffrés (2). De plus, votre collègue de l'intérieur a déclaré "l'Etat d'urgence, c’est rassurant, sauf quand on a quelque chose à se reprocher"ou encore que "la question de la déchéance de nationalité est une question de symbole de l'unité nationale". La réaction face à toutes ces mesures liberticides est mitigée. Mais, pire, leur mise en oeuvre, par vous-même et votre gouvernement, correspond exactement aux voeux des terroristes de vouloir atteindre notre mode de vie. Monsieur le Ministre, face au terrorisme, allez-vous, comme le suggère Aurélien Véron, du Parti Libéral Démocrate, céder ni sur notre sécurité, ni sur nos valeurs qui doivent rester plus fortes que la terreur
Nous ne cèderons pas ! Ni sur notre sécurité, ni sur nos valeurs qui doivent rester plus fortes que la terreur https://t.co/SvDGl6DukF
ou bien allez-vous poursuivre les attaques contre les citoyens ?
Question au ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve : Monsieur le Premier Ministre, suite aux attentats de Bruxelles, vous avez annoncé vouloir déployer près de 1600 policiers et gendarmes "supplémentaires" sur le territoire national. C'est surréaliste. Dans le cadre du plan Vigipirate, les forces de police sont déjà employées au maximum. D'où viennent ces 1600 policiers et gendarmes supplémentaires ? Ont-ils vu une autre mission annulée ? Monsieur le Ministre, les citoyens attendent du ministre de l'intérieur un minimum de sérieux, et non pas des propos dignes d'un illusionniste.
Question au ministre des finances, Michel Sapin : Monsieur le Premier Ministre, comment avez-vous pu oser ?
Amis belges, pardonnez-nous d'avoir eu la naïveté de croire que Michel Sapin était digne d'être ministre. pic.twitter.com/5b3xG3M50E
A l'instar du blogueur Maitre Eolas, nous présentons nos excuses aux Belges.
Question au secrétaire d’Etat chargé des transports, Alain Vidalies : Monsieur le Ministre, lundi, une filiale de la SNCF, Keolis, a annoncé être entrée au capital du VTCiste LeCab (2). La SNCF dans les VTC ! Nous ne comprenons pas, Monsieur le Ministre. Votre gouvernement a toujours soutenu les taxis contre les VTC. Y a t-il enfin changement de stratégie ? La SNCF est-elle maintenant à ce point consciente de sa fragilité qu'elle tient enfin compte du réel ? Reste à déterminer si ce nouveau business, Monsieur le Ministre, s'accompagnera de la nécessaire restructuration de cette entreprise qui a perdu des milliards d'euros en 2015, tout en mettant, parfois, en danger ses clients, comme à Brétigny.
Question au ministre de la défense et président du conseil régional de Bretagne, Jean-Yves Le Drian : Monsieur le Ministre, le Premier Ministre, préjugeant de l'issue des procès qui vont probablement bientôt opposer des hommes d'église à la justice, a demandé la démission du Cardinal Barbarin, coupable d'avoir eu sous sa responsabilité des pédophiles. Est ce Manuel Valls a également demandé votre démission, vous qui, Monsieur le Ministre, avez eu sous votre responsabilité des hommes soupçonnés de de viols sur des enfants (3), des pédophiles donc ? Etes-vous plutôt sur la ligne de Jean-Pierre Chevénement, justifier les viols ?
Ou bien, au contraire, pensez-vous que tous les viols sont inacceptables, que l'on soit prêtre ou soldat au services des guerres pour les Droits de l'Homme, et qu'il faut sévir ? Du coup, Monsieur le Ministre, pensez-vous que les propos de Manuel Valls envers le Cardinal Barbarin sont bien inopportuns, voire complètement populistes, pour ne pas dire christianophobes, ou alors ils sont justifiés et impliquent que vous-même envisagiez de démissionner ?
Question à la ministre de la culture et de la communication, Mme Audrey Azoulay : Madame la Ministre, on apprend que vous voulez étendre la redevance TV aux PC, smartphones et tablettes (4). On rappellera, Madame la Ministre, que la contribution à l'audiovisuel public (redevance TV) alimente le budget de fonctionnement France Télévisions et Radio France, ainsi que la société Arte France, de France Médias Monde (France 24, RFI, Monte Carlo Doualiya), de TV5 Monde et de l'INA. On tappelera également, Madame la Ministre, qu'outre la TVA, les smartphones sont aussi soumis à une taxe supplémentaire, la redevance sur la copie privée. Madame la Ministre, si le montant actuel de la redevance TV ne suffit plus à faire fonctionner l'audiovisuel public, pourquoi ne pas envisager de réduire les couts de fonctionnement (dont les couts de production de la grille) de ce même audiovisuel public ? Et si cela ne suffisait pas, pourquoi ne pas envisager de privatiser France Television, voire, si personne n'en voulait, de liquider cette entreprise ?
Question à la ministre de la fonction publique, Annick Girardin : Madame la Ministre, La hausse de 1,2% de la valeur du point d'indice est un mauvais signal pour le pays. Cet achat de votes des 5,4 millions de fonctionnaires concernés, à un an de la présidentielle, sera financé par des contribuables et des PME exsangues, affaiblissant les chances de reprise de l’activité (5). Madame la Ministre, pouvez-vous nous expliquer comment pourra t-on financer une hausse de la rémunération des fonctionnaires, dans le contexte budgétaire qui est le notre ?
Question au ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault : Monsieur le Ministre, "l’UE, compromettant tous ses principes, conforte un régime dont l’autoritarisme grandissant et l’ambiguïté idéologique ne sont pas seulement une menace pour sa population mais pour toute la région et au-delà. Seuls les Vingt-Huit peuvent en effet croire que la Turquie est un pays sûr alors que les actes de guerre, et non de simple police, menée contre les terroristes du PKK provoquent une paradoxale vague de réfugiés kurdes vers le nord de la Syrie, funeste augure d’autres déstabilisations". Qui prononce une telle charge contre l'accord entre l'Europe et la Turquie ? Un obscur blogueur islamophobe ? Non, il s'agit de Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge, président de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE) au Parlement européen (6). Monsieur le Ministre, comment, non pas l'UE fédérale, mais le Conseil Européen, c'est à dire les 28 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne, l'Europe intergouvernementale, a t-elle pu accepter un accord sur les migrants avec la Turquie, suite à un chantage aux finances et aux visas ? C'est hallucinant.
Jamais le gouvernement n'aura paru plus éloigné de ce dont la France et les français auraient besoin. Mais le temps est encore très long jusqu'aux prochaines élections. Alors, en attendant, les députés vont-ils exercer leur mission de contrôle de l’exécutif ?
Toutes nos pensées vont aux victimes.
Hélas, nous sommes très proches du moment où les terroristes vont gagner leur guerre.
En effet, que veulent les terroristes ?
Certes, ils veulent tuer des gens, et ils y parviennent. Mais leur objectif ultime n'est-il pas que nous en finissions avec la démocratie libérale, la liberté de circulation et un haut (mais perfectible) niveau de respect des Droits de l'Homme ?
De Loi Renseignement en PNR, de rétablissement des contrôles aux frontières en déchéance de nationalité, en passant par les fouilles à l'embarquement du Thalys, force est de constater que le terrorisme djihadiste de Daech a déjà eu un impact sur l'Europe.
Vous verrez que dans quelques jours, Sapin ressortira son projet de suppression de l'argent liquide, pour lutter contre le terrorisme bien sûr.
Si ce soir nous pouvions formuler deux voeux, ils seraient : d'une, une pensée pour les victimes, et d'autre part, un appel à la vigilance quand aux dérives liberticides que les politiciens ne manqueront pas de proposer.
En attendant, prions pour la Belgique et pour Bruxelles
Il y a un métier d'avenir pour les agences de communication : la défense des causes perdues, comme le soutien aux habitants du XVIe qui ne veulent pas d'un centre d'hébergement pour SDF près de chez eux (1).
En effet, la révolte de 2000 habitants activistes du XVIe (sur un total de 160 000 habitants) contre le projet d'Anne Hidalgo d'installer un centre d'hébergemement dans le Bois de Boulogne constitue un cas d'école de ce qu'il ne faut pas faire.
En effet, et ce alors que le phénomène Not in My Backyard (NIMBY) touche la France entière, comme le reconnait même la très peu droitière France Culture (2), les activistes du XVIe n'oint-ils pas permis à l’exécutif socialiste parisien de se refaire une virginité à peu de frais ?
Envolées, les images d'un exécutif (socialiste) parisien employant les mêmes méthodes expéditives que la droit, 20 ans plus tôt à Saint Bernard.
Oubliées, les nombreuses destructions de camps de Roms demandées par Anne Hidalgo (comme Aubry à Lille ou Ayrault à Nantes).
Effacé, le nettoyage des Berges des SDF pour cause de Paris Plage.
Le méchant, désormais, c'est l'habitant du XVIe.
Et il faut dire qu'au vu des insultes qui ont fusé lors de la réunion publique qui s'est tenue à Dauphine, il y a des preuves pour en attester.
On se demande même comment un vieux routier de la politique politicienne comme Claude Goasguen a pu tomber dans le panneau.
Bien que les dommages soient faits, il reste quelques options (dont certaines libérales) pour les riverains du Bois de Boulogne, comme Max Guazzini, qui ne veulent pas de SDF en bas de chez eux.
Passons ces options en revue
L'appel au bon sens : contre productif
Anne Hildago et son adjoint communiste au logement, Ian Brossat, celui qui est fier de "créer" des HLM surtout s'ils se situent juste au dessus d'un concessionnaire Porsche (véridique), ont un projet : créer un centre d'hébergement pour SDF dans le XVIe, dans le Bois de Boulogne.
Déjà, le projet a changé. Au départ, il s'agissait d'héberger des réfugiés (3) avant de passer au public des SDF, mais passons. L'executif parisien a changé son fusil d'épaule face à ce que certains appelaient déjà un "Sangatte du Bois de Boulogne".
La vraie question est : en dehors du fait (non négligeable) d'avoir un endroit où s'abriter et habiter, est ce que des SDF au RSA ont envie d'habiter entre la Porte de la Muette et la Porte d'Auteuil, loin de tout métro et de commerces aux prix abordables ? Car, oui, 25 ans après le Auteuil Neuilly Passy des Inconnus et leur "pas un arabe du coin ni un Euromarché", force est de constater que le quartier où Hidalgo prévoit d'implanter son centre n'est pas très bien fourni en quoi que ce soit.
La logique voudrait que les SDF, comme les migrants, ne soient pas logés ensemble dans des Algéco, (quelque soit le quartier) mais au contraire, dispersés et fondus dans la population et sur le territoire, de façon à s'intégrer.
Mais face à cet argument, l’exécutif parisien répondra "solidarité obligatoire du XVIe !". Il ne sert donc à rien.
Le combat juridique : perdu d'avance
Face à ce projet, une autre réponse logique serait de s'engager dans le combat juridique. Après tout, le Bois de Boulogne est inconstructible. Mais, pourtant, c'est perdu d'avance.
En effet, à l'occasion d'autres projets qui lui tiennent à coeur comme l'extension du stade de Roland Garros au détriment des Serres d'Auteuil, ou la construction du musée d'art moderne de la fondation Louis Vuitton (oui, tout ça c'est dans le XVIe), la mairie de Paris ne s'est-elle pas assise sur les recours en justice, y compris en foulant aux pieds l'opinion de ses alliés d'Europe Ecologie les Verts ?
Anne Hidalgo, au pouvoir à Paris depuis 2001 puisqu'elle était 1er adjointe de Bertrand Delanoë, a toujours privilégié son alliance avec, curieusement, le très Grand Capital de LVMH ou celui de la Fédération Française de Tennis, contre les intérêts des petits capitalistes du XVIe.
On a donc bien compris que pour le centre d'accueil des SDF comme pour les autres sujets, le droit saura se plier à la raison du plus fort, celle de la Mairie de Paris.
Après tout, n'oubliez pas : quand la Mairie de Paris (comme les autres collectivités) est engagée dans une action en justice, c'est avec l'argent des contribuables qu'elle joue, pas avec celui des élus.
Ca aide à prendre de la hauteur et à laisser le temps au temps.
L'action directe et médiatique type ZAD (zone à défendre) : peu réaliste
Et si les habitants activistes du XVIe se muaient en véritables ZADIstes, comme à Notre Dame des Landes ? Après tout, le projet d'Ayraulport est devenu un véritable bourbier type Vietnam pour le gouvernement (4) ?
Et il existe d'autres foyers de cristallisation dans le XVIe, à savoir le stupide projet d'extension de Roland Garros qui va détruire une partie des Serres d'Auteuil sans constituer une solution de long terme pour le tournoi de tennis de la Porte d'Auteuil, beaucoup plus petit que Flushing Meadow ou Wimbledon.
Seulement, l'idée est peu réaliste. Notre Dame des Landes, Sivens ou même les Serres d'Auteuil bénéficient du soutien d'une partie de la population qui n'est pas directement concernée par ces projets car ils constituent tous, à divers degrés, des aberrations écologiques et financières. Le centre d'hébergement pour SDF dans le XVIe ne correspond pas à un grand projet inutile. Il ne mobilisera donc jamais au delà du N.A.P.
La comparaison avec d'autres arrondissements : pas mobilisatrice
Les habitants du XVIe opposés au centre d'hébergement pour SDF dans le XVIe pourraient alors montrer, à juste titre, qu'à aucun moment il n'a été envisager de construire ce centre dans le bien plus sympathique quartier du jardin du Luxembourg, dans le VIe arr, en plein coeur de la capitale, ou du coté de l'Avenue Gabriel, dans les jardins qui se situent entre le Palais de Elysée et l'avenue des Champs Elysées.
Ce faisant, ils oublieraient juste une chose : les politiciens, de droite comme de gauche, vivent dans ces quartiers. Eux sauront activer leurs relais pour tuer dans l'oeuf tout projet de ce type. Après tout, n'a t-on pas un premier ministre (socialiste) qui a su faire appel à la police pour débarrasser de sa rue les SDF qui incommodaient la vue de sa violoniste d'épouse ?
Il faut, par exemple, s'appeler Edith Cresson, ancienne première ministre (socialiste), pour pouvoir tenir des propos douteux les gens du voyage sans que cela ne déclenche un scandale.
La grève de la solidarité : à manier avec précaution
Dans le XVIe, c'est un fait, il y a un peu plus, en moyenne, d'argent qu'à la Courneuve. Et qui dit argent dit deux formes de solidarité : forcée, ou volontaire.
Pour la solidarité forcée, no comment. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Il y a 160 000 habitants dans le XVIe, 2.2 millions de parisiens, 11 millions de franciliens et 66 millions de français.
Les franciliens représentent 17% de la population française mais 43% de l’impôt sur le revenu payé en France. Et les habitants du XVIeme arr paient 20% de l'impôt sur le revenu payé dans Paris pour 7% de la population parisienne.
Autrement dit, les habitants du XVIe sont "naturellement" solidaires.
Mais c'est sans compter la vie associative, ou encore les dons aux associations.
Échapper au fisc, c'est difficile. Même expatriés, même morts, les français sont harcelés par Bercy.
En revanche, décider d'une grève de la solidarité, c'est possible. Seulement, les conséquences d'une grève de la solidarité réelle ne seraient pas les mêmes que celle d'une hypothétique grève de l’impôt. Dans un cas, l'Etat français serait obligé de balancer moins de bombes sur des pays lointains pour cause de guerre contre le terrorisme et le président Hollande aurait à lever le pied sur les voyages avec Air Sarko One, dans l'autre, les bénéficiaires des solidarités seraient directement affectés. Est-ce bien le but ?
La sécession avec Paris : difficile à imaginer
Puisque Anne Hidalgo a le pouvoir sur Paris, et que son pouvoir s'impose à celui des maires d'arrondissement, une autre option consisterait à se séparer définitivement de Paris.
Après tout, 160 000 habitants; n'est ce pas bien plus que l'immense majorité des communes françaises ?
En revanche, si on a déjà vu des communes fusionner, on n'a pas encore assisté à des splits de villes. Tout est donc à écrire en la matière.
De plus, n'oublions pas que la ville de Paris n'évolue pas, seule en apesanteur, mais, au contraire, est insérée dans un mille feuille administratif de plus en plus épais. L'intercommunalité du Grand Paris vient de rajouter une énième strate (5) au maquis, avec le soutien des Républicains comme du PS. Dans ce contexte, qui peut imaginer une quelconque sécession ? Anne Hidalgo, Maire de Paris, est aussi 1ère vice-présidente de la Métropole du Grand Paris ...
La privatisation du Bois de Boulogne : la vraie solution
En 1852, la propriété du Bois de Boulogne a été cédée par Napoléon III à la ville de Paris, qui voulait l'aménager sur le modèle des parcs londoniens. Entre 1852 et 1929, bien que propriété de la ville de Paris, le Bois de Boulogne est resté administrativement rattaché aux communes de Boulogne-Billancourt et Neuilly-sur-Seine jusque dans les années 1920. Il a été officiellement annexé par la ville de Paris par le décret du 3 avril 1929 pour la partie boulonnaise et par le décret du 18 avril 1929 pour la partie neuilléenne. Le Bois de Boulogne est devenu rattaché au 16e arrondissement.
Actuellement, donc, le Bois de Boulogne est la propriété de la Mairie de Paris, qui en assure l'entretien, la "propreté", les plantations d'arbres et décide des concessions (hippodromes avec France Galop, Roland Garros et la FFT, le Racing Club de France, le Tir aux Pigeons, des restaurants et bâtiments.).
Est ce que cette propriété publique est satisfaisante ? Non, évidemment.
D'abord, chacun sait que la gestion du Bois de Boulogne souffre de la schizophrénie de l'Etat qui, d'un coté, par exemple, lutte contre la prostitution, mais d'un autre coté, en tire profit.
On n'entend guère la Mairie de Paris, officiellement abolitionniste, protester contre ce qui se passe dans le Bois de Boulogne la nuit. L’enchevêtrement des responsabilités entre l’État et la ville, dans ce domaine comme dans d'autre, mérite un sérieux démêlage.
D'autre part, est-il logique que la Mairie de Paris organise l'entre-soi des clubs privés du Bois de Boulogne, et touche sa commission sur leurs business ? Chacun pourra juger de l'hypocrisie qui consiste à dénigrer les riches mais à bénéficier quand même de leurs dépenses.
Pour info, si vous voulez nager à la Croix Catelan, ça coutera un peu plus que dans une piscine municipale classique.
Le fait est que la proximité du Bois de Boulogne est un vrai plus, comme disent les agents immobiliers, sur la valorisation des appartements situés à proximité. (On s'étonne, d'ailleurs, que la Mairie de Paris, pourtant accro à la bulle immobilière, ne soit pas sensible à cet argument. Sans doute le faible niveau de transactions immobilières dans le quartier concerné par le projet de centre d'hébergement dans le XVIe joue en défaveur des opposants ?). Si le Bois de Boulogne est un plus, ne seraient pas aux riverains à assumer les charges liées à ce plus ? De la sorte, ils seraient en mesure d'influer sur l'usage de l'espace.
A Paris, la propriété privée (collective) des parcs et jardins n'existe pas. A Londres, elle est monnaie courante. Certains parcs et jardins de la capitale britannique, les locked gardens, ne sont en effet accessible qu'aux riverains qui possèdent une clef. Pourquoi les parisiens du XVIe, qui disent être attachés à la propriété privée, ne tenteraient pas une telle expérience ? Pourquoi ne pas privatiser le Bois de Boulogne ?
Certes, le Bois de Boulogne et ses 846 hectares (8,4 millions de mètres carrés) sont un gros morceau, et à 500 euros le mètre carré, c'est 4,2 milliards d'euros qu'il faudrait débourser, ou 26 000 euros par habitant du XVIe.
Cette somme, il faut la relativiser. 26 000 euros, c'est juste un peu plus de 3m² de logement habitable. Et avec un peu de chance, racheter le Bois de Boulogne permettra de défiscaliser (L'intérêt d'investir dans la forêt ne réside t-il pas, outre l'amour du bois et du vert, dans l'existence d'une exonération successorale et d'ISF ?)
Alors, habitants du XVIe ? Et si vous vous montriez proactifs ? Anne Hidalgo, elle, a décidé qu'elle fera son centre d'hébergement de SDF.
On voit déjà le prochain reportage de Zone Interdite, de Bernard de la Villardière : "le Bois de Boulogne dans le XVIe : sa drogue, ses prostituées, ses SDF, ses milliardaires".
Décidément, ce gouvernement Valls ne cessera de nous faire rire.
Au début du mois d'avril, le gouvernement lancera une campagne de "testing" pour mesurer le taux de discrimination à l'embauche (1) ?
Comment enfoncer des portes ouvertes, tout en se tirant une balle dans le pied.
Annoncer à l'avance des tests surprises ?
Quand au processus de recrutement, il est, par définition, une discrimination : il s'agit, à partir d'une pile de cv, de choisir avec qui on a envie de travailler.
Mais que l'initiative de ce testing soit gouvernementale, la, c'est franchement gonflé.
En effet, face aux juges de la Cour de Cassation, l'Etat n'a t-il pas justifié le contrôle au faciès au prétexte que Noirs et Arabes sont les "seuls susceptibles d'être étrangers" (2) ? Notons que Zemmour ne dit rien de fondamentalement différent ! Alors, la police qui discrimine, c'est bien, les recruteurs, c'est mal ?
Quand on a un chef de gouvernement, ex maire d'une commune de banlieue, qui demande à ce qu'il y ait un peu de plus de white, de blancos sur le marché de sa ville, est-on le bon interlocuteur pour donner des leçons aux méchants patrons qui ne recrutent que des white, des blancos ?
Quand les résultats de ce testing seront connus, et ils seront sans doute similaires à ceux de l'étude de l'Institut Montaigne de 2015 (4), il faudra enfin qu'on nous explique ce que c'est, un cv identique, surtout après qu'on ait abandonné le cv anonyme (comme si un cv pouvait être anonyme).
Même à "diplôme égal", nous sommes tous différents.
Le seul moyen d'en finir avec les discriminations à l'embauche, c'est la libéralisation de l'économie et une politique pro business qui permettra d'intégrer tous ceux qui veulent participer au marché de l'emploi. Un peu du genre de celle que mène le gouvernement britannique, en fait. Et il n'est pas interdit non plus de respecter ses promesses de campagne, comme l'abandon des contrôles d'identité au faciès.
C'est d'autant plus une bonne chose qu'il a été arrêté vivant. A la différence du GIGN français, la police belge tire dans les jambes, afin que le suspect appréhendé puisse être amené devant un tribunal, et jugé.
Le procès de Salah Abdeslam permettra, on l'espère tous, d'avoir des réponses sur ce qui s'est exactement passé le 13 novembre.
Notons également, comme le remarque le blogueur Maitre Eolas, que la Belgique a arrêté Abdeslam et 4 autres personnes, et tout ça sans état d'urgence, ce régime d'exception adopté par la France et qui donne plus de pouvoirs à la police, au détriment de la justice.
La Belgique a arrêté Abdeslam et 4 autres personnes, et tout ça SANS ÉTAT D'URGENCE. À croire qu'on a des leçons à en tirer.
Maintenant, en attendant que les justices belges et françaises fassent son travail, si on se repenchait un peu sur l'intervention militaire française en Syrie ?
Tout comme W. Bush avait choisi, suite aux attentats du 11 septembre, d'envahir l'Irak, François Hollande a décidé de bombarder Raqqa, en Syrie.
Notons bien : la France n'a pas reconnu l'Etat Islamique en Irak et au levant (Daech) comme étant un vrai état. Donc quand nous bombardons Daech, c'est bien en Syrie que nous sommes impliqués.
Et si nous bombardons en Syrie, c'est parce que "L'attentat a été organisé, pensé, planifié depuis la Syrie". C'est Manuel Valls, premier ministre, qui l'a déclaré.
Depuis le début des bombardements en Syrie, l’enquête a progressé.
Les quelque 6 000 procès-verbaux de l’enquête sur les attentats du 13 novembre, dont Le Monde a pris connaissance, ont, par exemple, permis de retracer avec une grande précision la préparation et le déroulement des attaques. Ils ont révèlent surtout, toujours d'après le Monde, que les trois commandos du 13 novembre ont été coordonnés en temps réel depuis la Belgique (2).
Un article du quotidien le Parisien (qui ne passe pas non plus pour un obscur blog conspirationniste) du 9 janvier 2016 nous explique également que "la galaxie terroriste qui a planifié la tuerie ou aidé les assassins du 13 novembre 2015 est basée en Belgique" (3). Du coup, puisque la politique de la France est, si on suit bien l’exécutif, de bombarder les endroits où se trouvent des gens qui s'attaquent à la France et aux Français, faudra t-il reconsidérer la demi-plaisanterie du polémiste Eric Zemmour, à savoir bombarder Molenbeek ?
Vous direz : il y a une différence entre la Syrie et la Belgique. La Belgique est notre alliée, notre amie et notre partenaire au sein de l'UE et de l'OTAN et sa justice et sa police collaborent avec les nôtres.
C'est vrai.
Mais la Syrie n'a t-elle pas cherché à collaborer, également, avec la France ?
Yves de Kerdrel,directeur de la publication de Valeurs actuelles, a interviewé Bernard Squarcini. ancien directeur de la DCRI. Cet ancien des renseignements affirme que les services secrets syriens ont la liste des combattants djihadistes français opérant en Syrie et que Manuel Valls a refusé de la prendre en compte.
Vous l'aurez bien compris : la question n'est pas de bombarder Molenbeek. La question, c'est la guerre contre le terrorisme dans laquelle l'executif français nous implique.
Sommes-nous vraiment en guerre, et si oui, contre qui ? Contre d'autres français (comme Brahim Abdeslam), ceux qui ont choisi de tuer des français le 13 novembre ? Contre les opposants à Bachar el Assad qui ont été nos alliés, comme remarquait Claude Goasguen ? Avons-nous vraiment envie, nous français, de nous engager dans la voie suivie par W.Bush et Obama ? Bombarder à l'étranger, nous engager dans une politique ultra sécuritaire et liberticide de surveillance généralisée et qui fait passer le Patriot Act pour un brouillon ?
L'arrestation de Salah Abdeslam montre que la prétendue war on terror guerre contre le terrorisme passe avant tout par le respect du travail des forces de police et de renseignement, pas par l'escalade technologique liberticide (5) et inefficace (6) ou par les régimes d'exception.
Encore bravo à la police belge, et que nous en tirions des leçons, ici, chez nous,en France.
D'abord, parce qu'il y a a eu cet appel de 136 députés allemands (1) appelant à respecter la liberté de la presse en Turquie, appel relayé par la Maison Blanche (2).
Dans ce domaine comme dans d'autres, la Turquie prouve qu'elle n'adhère pas au corpus des valeurs démocratiques Européennes, et que, donc, sa candidature à l'adhésion à l'UE est peu légitime (euphémisme).
Ensuite, parce que, dans le cadre de la 27eme édition de la semaine de la presse et des médias dans l’école, organisée par le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (le Clemi, une administration de l’Éducation Nationale), les jeunes plancheront sur le sujet de "la liberté d'expression".
Pendant cette semaine, qui débutera le 21 mars, divers colloques se tiendront, dont la conférence d'Eric Fottorino, ex-directeur du journal Le Monde, sur le thème « Liberté de la presse : où en est-on ? » mardi 22 mars à La Ferté-Macé (3).
Or, s'il est normal que nos amis allemands ou les américains dénoncent ce qui se passe au pays de Midnight Express et du génocide (nié) des arméniens, il serait encore plus utile qu'ils alertent sur la situation française. Après tout, c'est nous, les français, le pays des Droits de l'Homme, pas la Turquie. Et c'est nous qui envoyons nos armées se battre aux quatre coins du monde au nom de la démocratie et des Droits de l'Homme.
Et le fait est que la situation n'est pas bonne. Certes, en matière de liberté de la presse, la France n'est pas la Turquie. Mais elle n'est pas, surtout, le Benelux, la Scandinavie, le Canada ou l'Allemagne.
Selon l'indice de Reporters Sans Frontière, la France, en 2015, se classait au 38eme rang mondial des pays dans le Monde, en matière de liberté de la presse. Sur 180 pays analysés, c'est bien, mais par rapport à une majorité des membres de l'Union Européenne, nos partenaires, c'est très perfectible.
Du coup, quand on lit que dans le cadre des discussions entre l'UE et la Turquie (4), le président Hollande se permet de déclarer « Il s’est produit en Turquie un attentat qui a fait de nombreuses victimes, mais si l’on peut comprendre que la Turquie veuille se protéger du terrorisme, il ne peut pas être accepté des entorses aux droits de l’homme et aux droits de la presse », on croit réver !
De quel droit, nous, Français, pouvons nous, en ce moment, donner des leçons en la matière ?
Rappelons-nous. En 2009, le Parti Socialiste faisait des reproches envers l'ancien président de la République, dont la nomination du président de France Télévision par le chef de l’Etat, la saisie des relevés de communication d'un journaliste du Télégramme de Brest pour obtenir ses sources dans une affaire de meurtre, la garde-à-vue de Guillaume Dasquié pour «compromission du secret défense, la plainte de Frédéric Lefebvre au PDG de l’AFP pour se plaindre du traitement des communiqués de son parti ou la proximité de Sarkozy avec plusieurs patrons de groupe de presse (5). Le Parti Socialiste avait bien sûr raison d'être vigilant sur la liberté de la presse.
Ce genre d'images, un journaliste de Reuters empêché de filmer par la police française, est indigne de notre pays.
En 2012, le candidat Hollande déclarait : Moi président de la République, je n'aurai pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publique, je laisserai ça à des instances indépendantes.
Mais depuis, que s'est-il passé ? L'actuelle majorité a t-elle été plus respectueuse de la liberté de la presse que la précédente ? A t-elle hissé la France au premier rang en la matière ? Hélas, non.
Passons sur la conjugaison des phénomènes d'autocensure, de mimétisme et de conformisme dans les médias français, qui fait qu'une faute dans une dépèche AFP se retrouve diffusée dans l'ensemble des médias
ou que des opinions pas forcément minoritaires ne sont jamais mentionnées dans les journaux. Après tout, il s'agit de choix éditoriaux, que les clients valident ou pas.
Voyons plutôt le fond, la nature des interventions du pouvoir sur la presse.
D'abord, contrairement à ce qu'il avait promis, le Président Hollande a procédé à des nominations partisanes dans les médias publics.
Après avoir imposé sa candidate à la tête de l'agence de l'Audiovisuel Extérieur de la France (AEF) (6), la président Hollande a nommé le nouveau président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) (7), avant de prendre en main la nomination du président de l'ORTF France Télévisions (8). Le Président Hollande a donc menti. L'audiovisuel public n'est pas indépendant, il est toujours sous tutelle de l'Elysée.
D'autre part, le maintien en vie des canards boiteux de la presse, par le biais des subventions (9), et l'interventionnisme étatiste en matière de structure de revenus et de couts sur les entreprises de média, induit un sérieux biais quand à l'indépendance des journalistes. Par exemple, à quel moment la subvention au quotidien d’extrême gauche l'Humanité, par le biais de l'abandon par l’État de créances détenues sur le quotidien à hauteur de 4 086 710 euros, a t-il fait l'objet d'un débat public ?
Le public, c'est à dire les clients, a jugé que l'Humanité pouvait disparaitre, puisqu'il ne l'achete pas. Pourquoi l'Etat nous force t-il quand même à financer ce journal ?
Qui plus est, la liberté de la presse en France n'est pas seulement limitée par l'interventionnisme public, mais aussi par les dérives du capitalisme de connivence. On le sait, la possession de certains médias par des grands groupe de maroquinerie, de logistique, de banque ou de BTP peut poser problème. Enquêter sur Merci Patron quand on est journaliste au Parisien (LVMH), sur le Credit Mutuel quand on travaille pour Canal Plus (Bolloré), ce n'est pas évident. Mais heureusement, le net et la blogosphère apportent une réponse à ce problème.
Enfin, en France, nous ne nous contentons pas de nommer le top management des entreprises publiques de médias, ou de subventionner. Il faut aussi qu'il y ait des interventions directes dans les rédactions, et la chasse au politiquement incorrect. Ainsi, comment analyser le licenciement de Philippe Verdier, ex présentateur météo de France TV, viré non pas parce qu'il aurait détourné de l'argent public ou mangé un chaton cru en direct à l'antenne, mais parce qu'il a osé écrire un essai non pas clairement à 100% climatosceptique, mais remettant simplement en perspective les hypothèses sur le réchauffement climatique (10).
Au passage, puisque suite à cette affaire, on a appris que Philippe Verdier avait un époux, notons le silence de la gauche d"habitude plus prompte à défendre les minorités. On ne transige pas avec les vérités révélées du clergé médiatique ! Il faut que les fantassins de base du journalisme public appliquent les directives des généraux de l'Elysée ! Le public n'a surtout pas le droit de savoir qu'il y a un débat scientifique !
Oui, la France a mille fois raisons de défendre la liberté de la presse. Mais avant d'aller faire des blagues en Chine (11) ou des remarques (justifiées) sur la Turquie, peut être pourrions-nous améliorer ce qui se passe, ici, chez nous, par exemple faire en sorte que la police ne tire pas sur des journalistes pendant des manifestations (12), que la liberté d'écrire des livres existe aussi pour les employés des médias publics ou que le Président de la République respecte ses promesses en matière de nominations. Oserait-on, également demander que les médias puissent librement informer sur les guerres du François W. Hollande sans que le ministre de la défense et président du Conseil Régional de Bretagne menace de plainte pour violations du secret défense (13), ou que le ministre de l'Intérieur ne se mèle pas de la polémique qui oppose Apple au FBI ? Pourrait-on, enfin, rappeler que toutes les récentes mesures anti terroristes votées par la France menacent toutes les libertés, y compris celles de la presse ? Si les journalistes ont compris la problématique des IMSI catchers ou celle des métadonnées, alors ils savent de quoi il en retourne
C'est à l'express condition d'exemplarité que nous pourrons donner des leçons crédibles à la Turquie.