lundi 28 mars 2016

Chômage : quand le PS inverse la responsabilité

Le ministre des Finances, Michel Sapin, invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV, a déclaré la semaine dernière qu'il aimerait que "les entreprises tiennent leurs engagements", alors que le Medef avait promis la création d’un million d’emplois. "


De plus,le premier secrétaire du PS a renvoyé la responsabilité du chômage en France sur les organisations patronales, le MEDEF en tête. Pour Jean-Christophe Cambadélis, la population devrait se plaindre, non pas seulement au gouvernement, mais également au MEDEF. Il a déclaré :  "Je constate quand même qu'on interpelle les politiques, on interpelle le Parti socialiste, on interpelle même parfois les syndicats mais on interpelle jamais le MEDEF". Pour le député de Paris, les 40 milliards d'euros de CICE versés aux entreprises auraient dû permettre de créer des emplois :


C'est quand même un peu fort !


D'une part, c'est le Parti Socialiste qui est élu, pas  le MEDEF. 
Gattaz ne s'est présenté à aucune élection. Hollande, si. Et c'est le président Hollande qui a promis l'inversion de la courbe, pas Gattaz, d'ailleurs en espérant un retournement du cycle économique bien plus qu'une action spécifique des entreprises.  



D'autre part, le MEDEF ne représente pas les entreprises. Le syndicat Mouvement des Entreprises de France, non seulement n'est pas aux 3 millions d'entreprises de France ce que le Ministère de la Fonction Publique et Bercy sont à la fonction publique, mais en plus, même si le MEDEF avait le pouvoir d'imposer quoique ce soit à ses membres, alors ses directives ne porteraient que sur 750.000 entreprises, une boite sur quatre.
Même si le MEDEF avait eu un mandat des 3 millions de chefs d'entreprises en France, comment aurait-il pu ensuite imposer des créations d'emplois ? Les entreprises ne créent pas des emplois. pour faire plaisir aux MEDEF, au gouvernement ou aux salariés, mais parce qu'elles pensent que ca les aidera à faire du profit.



Qui plus est, le CICE n'est pas un cadeau, c'est juste un rabais. Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi est, d'abord, un crédit d’impôt. Il n'y a pas de don d'argent aux entreprises, il y a un crédit d’impôt, un rabais sur prélèvements. 
D'ailleurs, ce CICE vient après une énorme hausse des prélèvements obligatoires,commencée sous Sarkozy, et accélérée par Hollande. Il conviendrait donc d'arrêter de présenter le CICE comme un cadeau aux entreprises. C'est juste une ristourne sur la facture finale qui, elle, est très élevée.


Le MEDEF  a eu tort de laisser penser, d'une manière ou d'une autre, qu'il y pouvait avoir une quelconque contrepartie à toutes les mesures gouvernementales. Les emplois ne sont pas un but des entreprises, mais un moyen. D'ailleurs, le Parti Socialiste et le gouvernement en savent quelque chose : combien d'emplois ont été crées à la Poste, plus gros bénéficiaire du CICE ?

Et tout ce que demandent les entrepreneurs, c'est la stabilité juridique et fiscale, pas des "aides". L'environnement pro business est un préalable à l’éventuelle création d'emploi, mais certainement pas une condition de type causale.

1 commentaire:

  1. Allons, 270 milliards d'exo de cotisations sociales en 10 ans et voilà plus de 100 milliards de CICE annoncés et tout ça sans emplois créés ? Qui donc ne fait pas le job ? Qui ne remplit pas sa part du contrat ?
    Je te suggère de la lecture Savez-vous combien coûte l'aide aux entreprises via le CICE et les autres exonérations ?

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