lundi 14 mars 2011

Taxe sur les transactions financières : bon courage !!

Qu'est ce qui rassemble le président de la République Française, Nathalie Kosciusko-Morizet, une Euro Députée Socialiste Grecque, Damien Abad, eurodéputé français du groupe PPE ? L'accord sur une taxe sur les transactions financières. 

Créer une taxe, ca n'est jamais une bonne idée. On sait qu'une taxe appelle une autre taxe, on l'a vu avec la taxation de la copie privée puis celle sur Internet. Mais taxer les transactions financières, kesako ? 

Les députés Européens tentent de mixer deux objectifs contradictoires : fournir du rendement, et sanctionner un comportement. En effet, la taxe vise à générer des fonds pour le développement, donc l'intéret est qu'il y ait un maximum de transactions et de volumes à taxer, pour qu'un maximum de rentrées fiscales abondent les caisses pas si vide que ca du fisc. Mais la taxe vise aussi à freiner les comportements "spéculatifs". Il faudrait savoir !

avant, 1987
Après, 2009
Ce qui va se passer, c'est qu'un nombre accru de transactions ne passeront tout simplement plus par la bourse. 

Pour s'échanger des actions, il existe plusieurs technologies en dehors du "appelle ton broker". 

Dans le futur, même eBay servira de plate forme d'échanges d'actions ! Si les législateurs n'ont jamais entendu parlé des ECN (aussi appelés "Dark Pools") ou de l'internalisation des ordres, qu'ils envoient un email à leliberal@hotmail.fr pour une mission d'expertise.

9 commentaires:

  1. Bjr, Où peut on se renseigner pour en savoir plus sur ces méthodes alternatives ?

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  2. Patrice Legoux, Investopedia est un bon site
    http://www.investopedia.com/university/electronictrading/

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  3. Décidément, l'analyse néolibérale est bien simpliste, je plains les pères du libéralisme ( ceux de la philosophie libérale bien sûr, pas de l'économie...) de vous avoir comme prétendu héritiers.

    "Créer une taxe, ça n'est jamais une bonne idée"... Inutile de rappeler la position de Kant à ce sujet.

    Deuxièmement, s'il semble y avoir deux objectifs contradictoires à cette TTF, c'est que les partis en question n'ont apparemment pas saisi, ou mal précisé le but d'une TTF, car je ne doute pas que votre pertinente grille de lecture vous ait mis sur de faux pas (Serait-ce de la mauvaise foi ou de la naïveté teinté d'idéologie/d'utopie ? Certainement un peu des deux.

    Alors je vous expose les propositions que nous prônons depuis plus de 13 ans, propositions que raillait une large part de la classe politique avant d'en reprendre (ou détourner) l'idée il y a peu.
    Premier objectif : limiter la formation de bulles spéculatives en freinant les transactions à valeur uniquement spéculative, qui alimentent trop souvent les bulles financières. Deuxième objectif, secondaire, mais qui reste important : les revenus dégagés grâce à cette taxe permettront de remplir les objectifs du millénaire pour le développement, de financer la transition écologique de l'économie, les déficits des états, que sais-je encore.
    Évidemment, les transactions à valeur uniquement spéculative (la majorité des transactions en réalité) seront réduites, puisque celles ayant un rendement inférieur à la taxe ne seront plus rentables. Une telle taxe, rendant inutile les transactions à tout va, stabilisera les mouvements de capitaux qui aujourd'hui se déplacent de places boursières en places boursières, de pays en pays, les menaçant à chaque instant d'un retrait massif de capitaux. Les capitaux seront désormais dissuadés de réagir au quart de tour aux moindres sursauts de leur économie. La souveraineté économique des états (argument si cher au défenseurs des paradis fiscaux), sera en partie protégée de l'humeur changeante des marchés .
    Cependant, les transferts de capitaux liés à l'économie réelle ne seront pas affectés par cette taxe infinitésimale. La taxe limitera donc la spéculation débridée (censée être utilisée à bon escient). Les revenus de cette taxe seront générés par la persistance des transactions, quelles soient à finalité spéculative ou non.
    Il s'agit d'empêcher les comportements dangereux tout en génèrant des revenus, à l'image des radars qui visent à dissuader les conduites excessives, tout en rapportant un beau pactole . Il serait tout aussi absurde d'affirmer que l'Etat ait intéret à ce que les chauffards continuent à dépasser les limites de vitesse pour la seule raison que ça lui rapporte des revenus !

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  4. Troisièmement, une TTF ne peut réussir si l'on modifie au préalable les règles du système financier, par exemple en supprimant les paradis fiscaux, trous noirs de la finance . Il faut tout simplement interdire (et non pas se contenter de les encadrer, puisque l'ingéniosité des produits financiers contournera les tentatives de régulation) les ECN et dark pools, (ou les futures plates formes comme e-bay), véritables marchés gris de la finance, légalisés en UE en 2007 sous la pression d'une armée de lobbyistes, 20 ans après leur apparition aux États-Unis. Le marché des biens et services obéit à des règles simples, est soumit à un impôt autrement plus élevé qu'une taxe à 0,05%, et se porte pourtant très bien.
    Enfin, je m'étonne que vous n'avancez pas l'argument habituel d'une fuite massive de capitaux des pays imposant une TTF. Argument qui naturellement ne tient pas la route : les places boursières anglaises et allemandes ( où transitent 90% des transactions financières dans l'UE) offrent des services et des infrastructures dont ne peuvent se passer les marchés financiers ( toutes les activités qui tournent autour de la finance ne quitteront pas la City, qui offre un environnement bien trop propice aux affaires, en raison d'économies d'échelles externes).
    Si le Royaume-Uni et l'Allemagne trouvent un accord pour taxer les transactions financières, tout en les limitant au strict cadre des bourses traditionnelles, l'éventualité d'une telle TTF deviendra plus que réaliste.

    Ces deux conditions sont peut être difficiles à mettre en œuvre, mais il n'appartient qu'à nous de répondre à l'habile propagande du lobby financier, que vous tentez de relayez ( avec peu de succès, car la médiocrité de cet article contraste avec leurs arguments habituels, un peu près défendables)


    Attac Sciences Po

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  5. "Créer une taxe, ça n'est jamais une bonne idée"... Inutile de rappeler la position de Kant à ce sujet.
    ==> classer Kant dans le panthéon des auteurs libéraux, il fallait oser ! Attac l'a fait

    de remplir les objectifs du millénaire pour le développement, de financer la transition écologique de l'économie, les déficits des états, que sais-je encore.
    ==> c'est bien un problème de plus, vous ne savez même pas ce que vous voulez en faire !

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  6. J'ai bien précisé que je me referais aux philosophes libéraux, et non aux économistes. Et si Kant n'est pas considéré comme un penseur libéral, je m'en excuse, je ne suis qu'en première année. Et dans tous les cas, Kant a exercé une grande influence sur les penseurs du libéralisme, vous ne pouvez donc l'ignorer.
    Et encore une fois, vous, qui vous revendiquez du libéralisme, n'avez rien compris à la pensée original des penseurs libéraux (qu'ils soient philosophes ou économistes : Si Smith ou Ricardo vivaent aujourd'hui se seraient rendu compte de leurs erreurs, en totale contradiction avec le véritable libéralisme).
    A ce propos, je vous invite à lire "Quel role pour l'Etat ? " (50 pages), de N Chomsky, qui dénonce l'imposture des pseudos-libéraux actuels.
    Enfin, le "que sais je encore" est plus un effet de style (certes mauvais) pour montrer qu'il y a une multitude de solutions envisageables. Ne vous inquiétez pas, on saura utiliser cet argent à bon escient.

    Par contre, j'aimerais que vous avanciez de réels contre-arguments. J'imagine que vous savez faire face à une réponse d'un étudiant en première année, qui l'a rédigée en une heure
    ?

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  7. Puisque personne ne semble tenter de répondre à tout cela, je vais le faire.
    Cher Attac ScPo, votre argumentation serait tout à fait acceptable si elle ne reposait sur certains pré-supposés et contradictions.
    Vous dites :
    "limiter la formation de bulles spéculatives en freinant les transactions à valeur uniquement spéculative, qui alimentent trop souvent les bulles financières"
    Mais comment distinguez vous les transactions à valeur purement spéculatives d'autres transactions ? A moins de mettre en place un gigantesque conseil composé d'experts pour analyser chaque transaction ... à supposer que cela soit seulement possible, cela revient à donner la responsabilité de l'économie mondiale à l'arbitraire d'un seul aéropage ...
    Je saisis alors votre argument selon lequel la taxe distinguera les transactions à valeur spéculatives des autres. Mais cela entre en contradiction complète avec un autre de vos points :
    "cette taxe infinitésimale"
    Alors là je vous pose la question : comment, si elle est infinitésimale, peut-elle freiner un tant soit peu les transactions ? A supposer qu'elles les freinent et qu'elle ne conduit pas tout simplement à un simple renchérissement des transactions, et des primes de risque, pour compenser ...
    Mais si elle n'est pas infinitésimale, il faut alors la calibrer de façon à ce qu'elle bride la spéculation sans gêner l'investissement pur : comment diable trouver ce bon calibre ? C'est là que se trouve ce que je considère comme la plus grande erreur d'ATTAC : il n'y a pas d'un côté les transactions financières spéculatoires et les transactions saines ... toute transaction est spéculatoire, et pour cela je vous renvoie à l'étymologie de ce simple mot, toute transaction s'inscrit dans un spectre qui va de ce que VOUS (au nom de votre idéologie, de ce que vous jugez bon, et c'est bien en ça que vous n'êtes pas libéral : un libéral n'a pas la prétention de savoir ce qui est bon et ce qui ne l'est pas) jugez correct et de ce qui ne l'est pas. Ou mettre la barrière ? C'est impossible, et votre taxe, si elle veut parvenir à brider la spéculation, influera forcément sur l'avancée de l'économie mondiale. Or, c'est bien de cette avancée de l'économie que dépend le développement des pays que vous désirez aider de par les revenus de cette taxe.
    Voilà donc le présupposé : on pourrait parfaitement distinguer spéculation et le reste. Or c'est impossible. Je vous renvoie à Hayek (car pas de bons commentaire libéral sans citation d'Hayek :)
    "L'étonnant objet de l'économie est de montrer aux hommes le peu de choses qu'ils connaissent vraiment sur ce qu'ils s'imaginent pouvoir planifier".

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  8. Par ailleurs, il est assez délicieux de voir que vous osez parler dans un temps de souverainisme des pays et que dans un autre temps vous déclarez la guerre aux paradis fiscaux (car il s'agit de cela, au final). Autant pour les îles Caïmans vous ne devriez pas avoir trop de problème dans votre croisade, autant pour la Suisse et le Luxembourg, j'aimerais savoir comment, s'ils refusent de se mettre à VOS normes vous les convaincrez ...

    En parlant de Suisse et de Luxembourg, par ailleurs, ces pays disposent des infrastructures semblables à celles de la City et pourraient, à terme, accueuillir ses activités. Et si ce ne sont pas eux, ce seront d'autres. Un capital qui veut s'échapper d'un pays où les taxe sont de trop le fera, des City à la londonienne il en émerge de plus en plus ...

    Dès lors il faudrait que votre initiative soit internationale, que chacun adopte la TTF. Ce qui me fait revenir sur mon point précédent : n'osez pas parler de souveraineté des pays quand votre objectif final est de leur imposer à tous cette taxe.

    Et c'est alors en ça que, effectivement, créer une nouvelle taxe n'est jamais une bonne idée, et spécialement dans ce cas : elle nécessitera pour être efficiente toujours plus d'intervention, toujours plus de réglementation, toujours plus de planisme, et ainsi toujours plus d'arbitraire. Et si elle n'est pas efficiente, elle est inutile.

    Cordialement,
    YouplaBoum

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  9. bon commentaire de Youplaboum. La prétention des ultra étatistes à vousloir imposer aux autres le contenu de leur legislation est hallucinante.

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