samedi 1 mai 2010
Fête du Travail : incohérence socialiste
1er Mai 2010.
Paris est sous un soleil timide.
Toute la France profite de ce jour chômé.
Toute ? Non. Chauffeurs de bus, policiers, pompiers, controleurs aériens, ainsi que quelques commercants restent aux commandes.
Mais la n'est pas l'essentiel.
Ce que fêtent les Français aujourd'hui, c'est bien la célébration de la conquete par le mouvement ouvrier d'améliorations des lois relatives au travail et de leur formalisation politique par l'Internationale Socialiste.
Le 1er Mai a eu jusqu'à présent un caractère relativement sacré. Il est en effet admis que, quelques jours par an, on peut se passer de faire commerce, et le 1er Mai, au meme titre que le jour du shabbat ou le Vendredi Saint, dans un ordre d'idées voisins, fasse partie de ces jours.
Or, on assiste à une remise en cause de ce principe. Ne lit-on pas ici ou la que telle ou telle supérette reste ouverte tout le dimanche ou préfère même tenter une ouverture du 1er Mai ?
Alors, que disent les libéraux ?
Ils répondent : oui, pourquoi pas dans le respect du libre choix de chacun, et ils ajoutent aussitôt : le consommateur est une force qui s'ignore.
Revenons sur les deux points, à commencer par le libre choix.
On le sait, dans un monde idéal (mais ennuyeux), l'Homme (donc les hommes et les femmes) satisferaient leurs besoins tels que décrits par Maslow (avoir un toit, manger, etre en sécurité, etre reconnu et apprécié, etc etc) simplement en se promenant dans la nature et en se baissant pour ramasser ce dont ils auraient besoin. Pour x raisons, ca n'existe pas donc les gens travaillent. Au final, toute l'économie est une réponse (imparfaite, certes) aux besoins des Hommes, et le monde du travail resulte de cette confrontation (très imparfaite, on en convient) entre la demande de compétence et l'expression des besoins du consommateur.
Alors, première question concrète : comment accepter le cas des caissières à temps partiel "forcées" (ou très fortement incitées, car nous ne sommes quand même pas en régime d'esclavage) à travailler le dimanche, au détriment de leur vie familiale ?
Réponse libérale : il devrait etre possible de recruter une personne, le jeune du quartier avec un peu de temps libre, tres facilement, pour UNE journée, sans paperasse inutile. Abolissons donc les 29 contracts de travail différents existant en France, au profit d'un contrat librement négocié (salaire, durée, modalités de rupture) entre l'employeur et l'employé (proposition Alternative Libérale). Ainsi, la mère de famille pourra prendre son dimanche ou son 1er mai, et le petit jeune du quartier disposant de quelques heures de libre pourra travailler, sans que l'ultra administration investigue le cas.
Deuxieme probleme : le consommateur. Car il ne faut pas l'oublier, nous avons le choix. Un commerce ne fonctionne que si les clients viennent. Banalité à rappeler.
Si les consommateurs décident de ne pas cautionner le travail du dimanche, le travail du 1er Mai, ou même, dans des genres différents, l'importation de biens fabriqués par des gamins en Asie, des véhicules made in Roumanie plutot que montés à Flins, à Sochaux ou à Valenciennes, bref si ils exercent leur pouvoir de consommateur, soyons surs que le commercant changera très vite son fusil d'épaule.
On voit dans l'actualité des maires s'émouvoir du menu de leurs restaurants fast food, des syndicalistes regretter la mise au chomage d'usines entières, des associations pro palestiennes dénoncer la présence de produits provenant d'Israel dans les supérettes, mais quid du meilleur vote qui soit, le vote avec le porte monnaie ?
Alors, un message à nos amis socialistes, plutot que d'user vos baskets entre Bastille et République cette apres midi, ce qui contribuera à renouveller la demande en Made in China que vous dites détester, faites plutot campagne auprès de vos amis pour qu'ils se chaussent français et fassent vivre les villes de Mauleon (espadrilles), Limoges (Weston), Saint-Pourçain-sur-Sioule (Louis Vuitton) et bien d'autres encore. Dans la satisfaction du besoin de se chausser, l'alternative est simple : pays low cost avec tout ce que signifie (travail des enfants, horaires fous, inhalation de vapeurs toxiques) ou pays high cost.
Il n'y a aucune incompatibilité à promouvoir un certain mode de vie et à assumer le libéralisme, c'est à dire l'exercice de sa liberté dans le respect de celle d'autrui. Le tout est juste d'etre bien conscient. Nos voisins Suisses ou Allemands, pourtant pas spécialement ultra socialistes, ont longtemps considéré qu'ouvrir des hyper marchés jusqu'à 22h était une herésie culturelle. Comme quoi tout est bien relatif.
Petit jeu : retrouvez sur la photo du haut
* les lunettes de soleil fabriquées dans une usine de Shenzhen
* les clefs de la Dacia Logan dans la poche
* dans l'autre poche, le téléphone portable pas fabriqué en France (sinon Sagem irait mieux) et dont la facture mensuelle amoindrit serieusement le pouvoir d'achat
* les autocollants, à base de petrole saoudien ou lybien, et de colle pas très ecolo
* le quota de 35 heures au boulot explosé pour préparer la manif
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Vous avez entièrement raison d'affirmer que "le monde idéal où tout le monde vivrait de cueillette dans la nature" serait ennnuyeux ! Et de toute manière il serait par excellence "l'absence du choix et de la satisfaction des goûts personnels" ! En effet, si on impose à tout le monde le même mode de vie, "quelle possiibilité de satisfaire ses goûts" ? Entre une existence à la campagne et une existence à la ville à la production de sensations "radicalement opposées", chacun a au moins "la possibilité de choisir l'un ou l'autre" et celui qui fait le choix de la ville a l'immense chance de pouvoir connaître "la pleine abondance économique et culturelle". "Mais mieux vaut qu'il ne la connaisse pas, car c'est un mal de l'apprécier", affirment nos anticapitalistes ! Ou du moins prétendent-ils que "ça n'est pas naturel" (soit-disant). Et bien supposons que ce soit la vérité (si tant est qu'il existe une vérité en ce domaine......), pourquoi serions-nous obligés de nous y plier ? Si le Bien (toujours "dans la conception qu'ils en ont"....) est imposé, alors où est la LIBERTE ? L'analyse est donc on ne peut plus simple : ils REFUSENT cette liberté aux citoyens dès lors qu'ils considèrent ce fameux "Bien" prioritaire pour l'individu !
RépondreSupprimerEt bien moi personnellement, je me permets sans culpabilité de REFUSER ce bien-là et de préférer ma LIBERTE de choisir "où et commment je veux vivre" ! Et "je préfère la vie urbaine", je l'ai toujours préférée, depuis mon plus jeune âge (alors que paraît-ils "tous les enfants préféreraient de manière innée la nature ??.......). Parce que la ville a "de la vie et de l'abondance", du choix tant matériel que culturel, et aussi......sa propre "esthétique". On dit que la ville a un aspect "moche" ? Pas d'accord ! Son aspect est seulement "différent" de celui de la nature et tout n'est qu'une affaire de "goût".
En tout cas ça fait bien plaisir de voir qu'il y a encore des gens comme vous présentant encore l'image de la "véritable" AL, c'est à dire celle du mélange du bleu et du rouge, en le symbole de "la violette" ! Et peut-être est-ce rassurant devant cette tendance actuelle se dessinant vers "un virage centre-droit à la feu Démocratie Libérale".......Ce n'est "pas le projet d'AL à l'origine" !
RépondreSupprimerJe compte sur vous pour "vous faire entendre" avec tous ceux, bien trop discrets, qui souhaitent "un retour rapide et authentique aux vraies sources aéliennes" (telles que nous les avons tant aimées à la création de ce parti) !
La même anonyme" que celle du commentaire précédent.