vendredi 22 mars 2013

Chypre : un petit feu de broussaille par temps sec

Chypre est en crise. O. K. Comme le note l'Hérétique, quoi de plus mortel que les déficits et la dette

Chypre, c'est tout petit. On pourrait donc se désintéresser de ce qui s'y passe, aussi injuste cela puisse être. Mais Stéphane Soumier, le journaliste de BFM, a eu une bonne expression ce matin : un petit feu de broussaille par temps sec (avec tous les risques d'extension que cela implique ...).

Nous sommes vendredi, soit 5 jours après le jour d'après dont parle Philippe Herlin, le jour où les dirigeants Européens aient, en toute inconscience (enfin, Vlad, un Raleur de plus, pense que c'était en toute conscience), choisi de faire supporter les difficultés macro économiques de Chypre par les épargnants de Chypre, sous le prétexte implicite qu'une grosse partie d'entre eux soit des "mafieux russes".

Vincent Bénard, sur le blog Objectif Eco, le rappelle simplement : "Dans la plupart des pays civilisés, en cas de faillite bancaire, on commence à faire prendre les pertes aux actionnaires, puis, lorsque les pertes excèdent les fonds propres, on pénalise les créanciers. La morale voudrait que les créanciers professionnels (BCE, interbancaire, détenteurs d’obligations) soient considérés comme “moins prioritaires”par rapport aux déposants. Or, dans le cas de Chypre, le plan de l’UE prévoyait que les épargnants “rasés” devaient se voir remettre... des actions des banques renflouées, sans que les actionnaires existants ne soient évincés du capital, et sans que les créanciers senior (et peut être junior) ne soient impactés !"

Le tabou de la protection des dèpôts a été brisé, note la Main Invisible, et ce au titre du fait que Chypre devrait payer pour : 

  • son secteur bancaire soi-disant hypertrophié (500% du PIB)
  • sa fiscalité accommodante
  • son accueil de fonds russes dits-douteux

On ne peut que partager les inquiétudes de l'Amiral Woland, quand ne semble plus si sûr du fait que l'Europe ne sera pas en paix durant 1000 ans. Comme nous l'écrivions Lundi, l'Europe a fait une déclaration de guerre, dimanche dernier, sans s'en rendre compte. 
Pourquoi ? Parce que, comme prévu, les Russes réagissent ! Le pouvoir russe demande à ses ressortissants expatriés ou titulaires de comptes à l'étranger de sortir leurs fonds des institutions financières non russes. (source : Wall Street Journal). 

NB : Notons qu'à Bruxelles, il y a encore quelques élus qui pensent qu'en autorisant le gouvernement chypriote à taxer d’office les dépôts bancaires des épargnants notamment modestes, les autorités internationales viennent de tirer une balle dans le pied des européens. Ce sont les propos de Jean-Marie Cavada, le député centriste.

Les Bretons de Réseau Liberté ont définitivement raison : il faut s'intéresser à ce qui se passe à Chypre. 

Ne comptez pas sur la presse française pour vous informer. Ils préfèrent s'occuper de la mise en examen de Nicolas Sarkozy. C'est vrai, c'est plus important que la spoliation d'épargnant, la remise en cause du droit de propriété, le respect du principe de subsidiarité et nos relations avec un pays qui ne nous veut pas du bien, la Russie. 



Sur la crise chypriote, voir aussi la revue de presse de Lupus

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