vendredi 4 mai 2012

Bayrou se trompe

Pauvre François Bayrou ! Finir par soutenir une majorité de gauche et d’extrême gauche, parfait symétrique d'une partie de la coalition de droite et d’extrême droite, ultra interventionniste et ultra étatiste qui s'apprête à soutenir le Président sortant.

Voir Bayrou tomber dans le piège de la bipolarisation (et tomber du pire coté, en plus) est d'autant plus navrant que, sans même mentionner le fait que les centristes ont toujours gouverné à droite, ce qu'on reproche sur le plan politique ou personnel à Sarkozy est aussi présent chez Hollande, en pire.


Sur le plan politique 
 - course aux extrêmes : tout comme Sarkozy fait une honteuse et regrettable course aux extrêmes, Hollande va s'appuyer sur les détestables voix de Mélenchon (dont les partisans appellent au retour de la guillotine et à la fin du droit de propriété), de Montebourg (qui pense que les principes de respect des lois sur le recel valent moins que les résultats de chasse aux contribuables) et aussi de la fille à papa de Saint Cloud (Hollande a déclaré "nous devons entendre les électeurs du FN" source l'Express. Ah bon ? Ce ne sont pas des racistes, extrémistes ?)
- valeurs de Nicolas Sarkozy : on sait qu'elles sont fluctuantes. Mais quelles sont celles de François Hollande, un homme frappé d'amnésie face à une femme agressée par l'un de ses amis politiques (cf affaire Tristane Banon, source Rue 89) , un homme qui ment à son propre parti et à ses électeurs puisqu'il affirme ne pas être lié au CAC 40, ce qui est faux ? 


Sur le plan du comportement personnel  : on reproche à très juste titre l'affaire de l'EPAD, l'affaire du scooter du prince Jean et autres dérives. Est ce que François Hollande va regretter publiquement que la police ait mis en oeuvre des moyens disproportionnés dans l'affaire du scooter de Thomas Hollande ? 
Va t-il expliquer ses montages fiscaux à base de SCI dans tous les sens alors qu'il serait si simple de faire des chèques à Bercy, lui qui est fan de la dépense publique ? 
Va t-il dénoncer ses amis de gauche qui bénéficient du bouclier fiscal ?


Maintenant, sur le fond, est ce que Bayrou a entendu François Hollande parler d'Europe fédérale avec un président de la confédération élu au suffrage universel direct ? A t-il entendu parler de recentrage de l'Etat sur ses seules missions régaliennes, le autres fonctions pouvant être privatisées ou dévolues aux ONG ? A t-il compris comment Hollande allait équilibrer les comptes publics ? A t-il seulement compris quel était le projet de Hollande en matière d'éducation, au sens de vision, derrière les 60 000 recrutements de profs annoncés ?  

Rien n'est joué. D'ici dimanche, une surprise est encore possible. Mais le geste de Bayrou vis a vis des valeurs centristes, libérales démocrates de l'ex UDF, qui aurait du pousser le béarnais à se prononcer en faveur du vote blanc ou du vote en faveur de Frédéric Bastiat, restera dans les mémoires.

Comment peut-on, à juste titre, refuser d'être associé à la fille à papa de Saint Cloud, à Patrick Buisson ou à Guillaume Peltier, à juste titre, et de retrouver à soutenir un candidat entouré par Jean-Luc Mélenchon (protectionniste),  Manuel Valls (qui veut plus de blancos, de white à Evry) ou Najat Belkacem (lire Najat Belkacem chahutée sur l'esclavage - Lyon Capitale) ? Comment peut-il soutenir ce fils de poujadiste élevé à Neuilly ? Comment peut-il vouloir voter pour celui dont l'ex-compagne affirme qu'en 30 ans de vie commune, il n'a jamais pris une seule décision ? 

Belle ironie de l'histoire : si Hollande est élu, avec les voix du FN et de Mélenchon, donc, nous aurons à la fois
- plus d'Etat, et ce à un moment où la technologie (Hadopi, Loppsi, carte d'identité biométrique, vidéo surveillance) et le droit légal (secret défense, lois anti terroristes) ou le droit du plus fort (police, fisc) rendent la matrice plus puissante que jamais
- la concentration totale des pouvoirs (Elysée, régions, départements, Paris, Lyon, Sénat ...)
- des ultra étatistes, anti européens et protectionnistes convaincus, au sein des palais nationaux. 


Pour toutes celles et tous ceux qui refusent cet étatisme de gauche ou de droite qui nous promet toujours plus d'impots, toujours plus de lois, toujours moins de libertés, les libéraux (Alternative Libérale, Gauche Libérale, Nouveau Centre, les libéraux du Modem, les Réformateurs, Parti Libéral Démocrate) seront toujours le Nord de la boussole d'un paysage politique français définitivement calé sur l'anti libéralisme économique et sociétal à rebours de tout ce qui est fait partout ailleurs dans le monde.

4 commentaires:

  1. Effectivement, Bayrou se trompe...

    S'il était vraiment centriste (ce dont je doute), il voterait Morsay. Ou pas du tout.

    Mais Hollande, Sarko, Le Pen, Melenchon... c'est bonnet blanc, blanc bonnet. Ou plutôt bonnet rouge, rouge bonnet en l'occurence.

    Mais ça ne m'étonne pas de Bayrou, vu que lui même trouvait qu'il y avait trop d'ultra-liberalisme en Europe.

    Votons Morsay.

    pour ceux que ça intéresse,
    http://www.youtube.com/watch?v=Y179K4aJWa4

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  2. interessant, Morsay. Dommage que ca vienne si tard ... le 2eme tour est demain ...

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  3. Article plus que partial. Bayrou a refusé de donner crédit à un mec qui a attisé les plus bas instincts humains entre les 2 tours et tenté de ramener à lui non pas les électeurs du FN qui protestent contre les délocalisation, les licenciements (purs produits de votre idéologie ultra libérale) mais les pires, ceux qui ont peur de l'étranger, islamophobes, racistes.
    Pour le reste Mélenchon n'est pas l'extrême gauche. L'extrême gauche c'est le NPA et LO. Mélenchon ne prône pas la fin de ma propriété privée, ni le retour de la guillotine, contrairement au FN qui veut le rétablissement de la peine de mort.
    Arrêtez de dire n'importe quoi votre idéologie est responsable de la crise et de millions de nouveaux pauvres.

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  4. bonjour cher lecteur.
    merci pour vos commentaires.
    le libéralisme, actif en Suisse ou au Canada, mais aussi au Ghana ou en Inde, sort des milliards de gens de la pauvreté, tandis que l'ultra étatisme, en vigueur en Corée du Nord, à Cuba ou en France, crée de la pauvreté.
    La crise, de quelle crise parlez vous ? la crise des finances PUBLIQUES ?

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