jeudi 3 février 2011

Seine-Saint-Denis, une jeunesse sacrifiée ?

Le Nouveau Centre du 93 organise une table ronde sur le sujet Seine Saint Denis, une jeunesse sacrifiée ? ce vendredi à Drancy. Les sujets sont nombreux : Transport, logement, vie étudiante ...
Question : comment interpréter les difficultés de la jeunesse, notamment en Seine Saint Denis ?

C'est vrai qu'il y a un problème. Le taux de chômage en Seine Saint Denis est deux fois plus élevé que celui des Yvelines ou celui de Seine et Marne, nous dit l'INSEE. Particulièrement chez les jeunes hommes actifs, le taux de chômage atteindrait 43%.


Toute la question est de déterminer pourquoi le taux de chômage est aussi élevé. Or, pour faire baisser le chômage, il faut que des employeurs recrutent des gens désireux de travailler. Il faut donc que, concrètement, des employeurs aient à la fois le besoin et la possibilité de recruter et que, d'autre part, des gens aient le besoin et la volonté de travailler.

Pourquoi le chômage est aussi élevé en Seine Saint Denis ? Pour trois raisons.

- raisons macro économiques : le chômage est élevé en France alors la discrimination est utilisée pour gérer la pénurie d'emplois
- raisons intrinsèques : les habitants de Seine Saint Denis sont peu qualifiés, ou alors sur le départ (mobilité résidentielle)
- raisons micro : un recrutement (et une erreur de recrutement) coutent cher en France, donc les employeurs minimisent leur risque en employant ce qu'ils semblent connaitre

Pourtant, des expérimentations étatistes, il y en a eu. Plan ceci, dispositif machin, rien n'a vraiment changé la donne.

En réalité, il n'y a pas besoin de ministre de la Ville, ni de droit du travail, ni même de discrimination positive et surtout pas de label diversité. Il y a juste besoin d'une (non-)politique de construction d'un environnement favorable au business. le rôle du politique doit se borner à faire respecter les droits de propriété et à faciliter l'embauche des gens. Les barrières censées protéger les employés en poste, comme les délais de licenciement ou le SMIC se retournent contre les salariés, tout comme les protections du locataire aboutissent à rigidifier le marché du logement.

Les difficultés auxquelles font face les jeunes de banlieue n'ont en fait rien de spécifique.
La France entière est discriminée. Dans un pays qui paye les femmes 25% de moins que les hommes à poste égal, il se trouve qu'il existe un idéal type, un homme qualifié de Bac + 3 à Enarque, auvergnat de type Européen, de 25 à 45 ans, duquel se dérive un continuum de discriminations, rationnelles ou pas.
De cet idéal type sont plus ou moins éloignés les hommes qualifiés mais handicapés, les femmes qualifiées, les qualifiés auvergnats mais de type arabe ou autre, les non qualifiés, les vieux etc.

Voulons-nous résoudre les problèmes de Seine Saint Denis ? Résolvons ceux de la France dans son ensemble, c'est à dire libéralisons son économie. A court terme, que les jeunes qualifiés qui ne trouvent pas de travail explorent des solutions alternatives mais individualistes : expatriation, construction de son réseau personnel, création d'entreprise (comme Aziz Senni, auteur de Monte ton biz et membre du Nouveau Centre), recherche d'emploi en PME par le bouche à oreille et non pas en grand groupe sur Internet. Et qu'ils arrêtent de croire que le diplôme sert à trouver un emploi. 40% des jobs ne passent pas par le marché. S'ils lisent le témoignage de ce jeune lyonnais diplômé d'une école de commerce parisienne, au chômage, ils verront que le problème ne leur est pas spécifique.

Didier Salavert, Porte Parole d'Alternative Libérale, résume le propos dans ce débat sur France 24 survenu fin 2009. Il n'y a pas de problème de banlieue, il y a un problème de dynamisme économique.



(cliquez sur l'image pour accéder au site de France 24)

Quand aux autres problèmes que le Nouveau Centre évoquera, transport, logement, vie étudiante , la encore, certes il semble plus facile de marcher 5 km pour rejoindre une gare RER de Seine Saint Denis (pour peu que les cheminots ne soient pas en grève) que de devoir marcher 20 km à mi chemin entre ailleurs et nulle part en Lozère ou en Correze. La Seine Saint Denis est quand même connectée à Paris par les lignes  B et D de RER et par les metros 3, 5, 7, 9, 11 et 13. Mais le Nouveau Centre du 93 posera sans doute la question de la création non libre de lignes de bus (tout exploitant privé doit demander l'avis du STIF, syndicat où la SNCF et la RATP sont majoritaires) ou celle des retards dans la libéralisation du rail (RFF ne semble pas prêt de réhabiliter la ligne des docks Saint Ouen - La Plaine - Gare du Nord).

Enfin, certes la fac de Villetaneuse a de bonnes formations comme des masters financiers reconnus sur le marché, mais le Nouveau Centre du 93 conseillera sans doute aux Jeunes Centristes désireux de faire des études de sortir de la mystique jacobine française qui veut que tout se passe à Paris pour étudier les alternatives que sont
- l'Université d'Orléans et son excellent département histoire dirigé par le Pr Jean Garrigues (loyer mensuel du deux pieces orléanais : 350 euros)
- l'Université de Perpignan et son son excellent département histoire dirigé par le Pr Jean-Louis Caccomo  
- la célèbre Université Paul Cézanne d'Aix Marseille et son département économie où enseigne Jacques Garello

Bon débat à nos amis du Nouveau Centre !

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