samedi 5 septembre 2015

Réfugiés : le Parti Socialiste place de la République, la palme du ridicule

Cette après-midi, un peu partout en Europe, de Dublin (1) à Zurich (2), des citoyens manifestaient pour :
  • dire aux réfugiés, de Syrie notamment, qu'ils étaient les bienvenus en Europe ("refugees : welcome")
  • dire que les politiques répressives anti immigration n'étaient pas conduites en leur nom ("not in our name").
En ce qui concerne Paris, la manifestation se tenait place de la République et elle devait être apolitique

Or, à cette manif, qu'y avait-il ?





Certes, il y avait des citoyens non encartés, comme des avocats pro droits de l'homme par exemple, ou des gens proches du mouvement "no borders", mais il y avait aussi des militants politiques, de l'extrême gauche anti libérale aux centristes du Modem, en passant par les écolos et ... des socialistes !



Oui, vous ne revez pas, des socialistes, élus pour certains, manifestaient autour des mots d'ordres mentionnés plus haut !! Et puis si on peut tweeter en rappelant qu'il y a des élections régionales à la fin de l'année, c'est encore mieux.

Rappelons quand même que le Président de la République, le ministre de l'intérieur, le premier ministre, le président de l'Assemblée Nationale sont membres du même parti qu'eux . En théorie, ces manifestants soutiennent la politique gouvernementale, notamment celle qui consistait à refuser la proposition européenne de répartition des migrants par pays de l'UE, en fonction de la population et de la richesse de celui-ci (3). 

Rappelons quand même que ce Parti Socialiste, il y a moins de 3 mois, a approuvé une opération policière digne de Pasqua consistant à démanteler des campements sauvages de migrants sans papiers ou clandestins ou en attente d'asile, en plein Paris.




Il parait que contrairement à "la droite", le PS agit avec "humanité". Croyons les, puisque c'est la gauche ...


La situation dramatique des migrants de Méditerranée, cela fait des mois qu'elle existe. Cela fait des mois que les citoyens s'organisent entre eux, et que des mouvements comme l'Eglise Catholique agissent.
Alors qu'aujourd'hui, le sénateur parisien (PS) David Assouline ou la conseillère régionale Ile de France (PS) Marie-Pierre de la Gontrie manifestent, c'est quand même un peu fort de café. 
Comme le note un twittos, pourquoi manifester ?


Pourquoi ne pas plutôt passer un coup de fil à Valls ? Quel était le but de la participation d'élus socialiste à cette manifestation ? Peser pour que le PS, au pouvoir, abolisse enfin les lois Pasqua-Debré ? Amener à modifier les conditions de demande d'asile au sein de l'Union Européenne ? Demander au PS, au pouvoir, de ne plus envoyer les forces de police contre les migrants ? Promouvoir la liberté de circulation des personnes au sein de l'espace Schengen, qu'elles soient migrantes réfugiées, riches entrepreneurs fuyant le fisc français ou travailleurs détachés roumains ?

Il y a enfin une question que les manifestants, socialistes notamment, n'ont pas posé : est-ce que le premier ministre socialiste Manuel Valls suivrait l'exemple de son homologue libéral de Finlande ? Ce dernier propose d'héberger des migrants chez lui, dans sa maison.


Peut-être que nos manifestants socialistes français ont eu peur de la réponse potentielle de Valls, ayant en tête sa supposée aversion, (selon le Canard Enchainé) envers les SDF et autres Roms qui saliraient les rues du 11eme arrondissement  (4) ? 





4 commentaires:

  1. Ce que je trouve surtout sidérant c'est de voir défiler dans les rues des gens d'extrême gauche qui sont farouchement opposés à la libre circulation et qui manifestent pour la libre circulation… Décidément, le socialisme c'est magique.

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  2. C'est là qu'on s'aperçoit que nos politiques dépensières et improductives qui cassent l'emploi, découragent le logement etc...nous laissent sans aucune marge de manoeuvre pour avoir des projets d'avenir ou simplement répondre à la plus élémentaire hospitalité. Il serait possible d'accueillir ces migrants, à condition de changer complètement de politique dans un sens plus libéral.

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