samedi 22 août 2015

Thalys : si vis pacem, para bellum ?

Deux militaires américains qui voyageaient dans un Thalys entre Amsterdam et Paris ont réussi à désarmer un présumé terroriste et à empêcher ce qui aurait pu être un véritable carnage.

Si tout ceci se confirme, cela montrera deux choses.

D'une part, la loi renseignement, liberticide, ne sert à rien pour lutter contre le terrorisme. Chaque jour, des centaines de trains, des RER aux TGV, circulent en France. On ne pourra jamais surveiller toutes les cibles potentielles des terroristes.

D'autre part, il semble que l'utilité des compétences militaires soit établie. Mais si nous sommes en guerre, au lieu d envoyer des troupes au Mali, et si nous devenions, à l'instar de nos amis Suisses ou Israéliens, un pays de gens (mieux) formés aux problématiques d'auto défense, armée ou non ? Sans forcement rétablir le service militaire, il ya une réflexion urgente à  mener.

Bref, et si nous préparions la guerre, afin d'avoir  la paix ?
La pire réaction possible aux incidents survenus hier dans le Thalys serait une annonce du renforcement des moyens alloués a la police. La meilleure serait la promotion des techniques de self defense, assortie d'une réflexion sur la "guerre contre le terrorisme" de Hoĺlande. Qu'on ne vienne pas nous dire qu'il faille des contrôles d'identité ou des détecteurs de métaux dans les Thalys la où nous avons juste besoin de plus de citoyens aussi affûtés et réactifs que les deux Marines d'hier.


1 commentaire:

  1. Il est clair qu'une formation au combat maximise les chances de survie ou permet de l'emporter sur un agresseur armé, ce qui a été le cas ici (et bravo!).

    On a donc très envie de former le maximum de gens.

    Problème: et si dans le lot il y a de futurs terroristes? Au premier attentat, les cyniques diront que les terroristes français n'ont même plus besoin d'aller à l'étranger pour se former, et qu'en plus ça s'est fait avec l'argent du contribuable!

    L'autre problème est plus banal: former des gens à la violence, c'est aussi prendre un risque social d'augmentation des violences. Après les guerres, dans les stats de délinquance, on observe souvent un pic qui correspond au retour dans la société civile des soldats démobilisés. Certains d'entre eux sont très aguerris et appliquent dans la vie civile ce qu'ils ont appris sur le champ de bataille: cogner vite et fort.

    C'est peut-être une fausse bonne idée...

    A y regarder de plus près on peut aussi se demander si le type dans le Thalys était entrainé et déterminé, et je pense que non. S'il avait été, je crains que nos deux courageux Marines y auraient laissé la peau.

    Ce qui veut donc dire qu'une bonne formation aide sans doute, mais ne permet pas de faire face à une menace de plus grande intensité. Si on hiérarchise les menaces, en mettant en niveau 1 le type armé, déterminé et entrainé, en niveau 2 le type armé, déterminé mais non formé, et en niveau 3 le type armé, mais ni déterminé et ni formé, on peut se poser la question de savoir jusqu'où nos deux Marines auraient pu traiter le problème.

    Donc, au final, c'est une question de rendement: est-ce que l'on consacre des ressources importantes à la formation self-défense d'une part importante de la population, sachant que même les éléments les mieux formés parmi cette population ne pourront guère affronter d'adversaire de niveau supérieur à 3.

    Rappelons nous par exemple que le fonctionnaire de police qui assurait la protection d'un des membres de la rédaction de Charlie a été neutralisé quasi instantanément. Or il était armé et entrainé et il avait affaire à deux agresseurs de niveau 1.

    Son espérance de vie a été identique à celle des autres victimes, parce que ses agresseurs disposaient de 3 atouts décisifs: la surprise, l'avantage du nombre, la supériorité de la puissance de feu.

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