jeudi 26 février 2015

Extension des soldes ! Quand l'Europe déçoit ...

"Allez-y M'sieurs Dames ! Dépêchez-vous, tout doit disparaître ! Traité de Maastricht ? En soldes flash !"

Tel est en substance le message que la Commission Européenne vient d'envoyer cette semaine. Jugez un peu : 

  •  Bruxelles a consenti un nouveau délai à la France jusqu'en 2017 pour ramener son déficit sous la barre des 3% du PIB (1)
  • l'Europe n'ouvre pas de procédure contre la Belgique (2)
  • La Grèce reçoit un premier feu vert pour prolonger le plan d'aide (3)
Certes, dans le cas Grec, il semble qu'on recule pour mieux sauter (lire chez H16 "Le Grexit sera pour plus tard") et que, quelque part, le gouvernement de coalition Tsipras a mis un peu d'eau dans son ouzo. 

En revanche, est-ce que le rôle de la Commission Européenne, c'est de faire de la calinothérapie envers nos déficits keynésiens, ou alors de faire appliquer les traités que, au passage, des gens comme Hollande ont, à titre personnel et à titre politique, ont toujours dit soutenir ? 

Alors, certes, quand on est à 32% de déficit, ce n'est pas si facile de revenir à 0% (équilibre). 




Mais pourtant, les pistes existent. Elles sont au nombre de 3 :

  • ne pas dépenser plus que ce que l'Etat est capable de collecter, autrement dit, ramener la dépense publique au niveau de ce que les français sont prêts à payer pour la financer
  • ramener l'Etat à ses seules missions régaliennes (police, justice, armée et diplomatie)
  • mutualiser au niveau fédéral européen une partie de ces missions régaliennes, une fois qu'un consensus est atteint sur ces missions (ce qui supposerait par exemple de cesser toutes nos guerres extérieures type Mali, puisque nos 27 partenaires ne veulent pas les financer). 

On atteint vraiment la limite de la construction européenne. Les institutions de l'Union Européenne font trop la part belle à l'intergouvernemental et aux arrangements d’arrière cour, et pas assez à l'option fédérale.

Le pire, c'est que cette stratégie est suicidaire pour les institutions de Bruxelles : elle n’enlèvera pas l'idée qui est inscrite dans les opinions publiques Européennes, que l'UE est un organe de répression budgétaire, tout en laissant la possibilité aux gouvernements nationaux de dire, d'ici un an ou deux, que les efforts à réaliser sont uniquement du fait de Bruxelles.

Parions sur le fait qu'en 2017, les socialistes de gauche comme de droite s'écrieront en coeur "tout ca, c'est la faute à Bruxelles !"


(4) Hashtable Le Grexit sera pour plus tard 23 février 2015 

3 commentaires:

  1. Les Etats européens, certains du moins, ont un comportement typique d'ados. Et les instances centrales de l'UE ressemblent de plus en plus au parent déboussolé qui cède de guerre lasse, ce qui ne lui évitera pas de passer pour le méchant qui empêche ses enfants de vivre.

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  2. Aucune surprise quand on se souvient de l'audition faussement musclée du braconnier qui voulait devenir garde chasse. La place et ses prébendes avant les principes.

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