jeudi 17 avril 2014

75017 - @geoffroyboulard, ou @la_droiteforte qui aime le programme d'Hidalgo !

Lisez ce tweet.
Il émane non pas de Ian Brossat (communiste) ou de Didier le Reste (CGT), tous deux élus parisiens sur les listes d'Anne Hidalgo, mais d'un des responsables du courant UMP "la Droite Forte" (Vous savez, les vrais types de "droite" genre Guillaume Peltier, qui proposent de mettre fin à la "gabegie socialiste et aux hausses d’impôts locaux".)
Bien sûr, que le tram, c'est sympa. Le bus intra muros, par beau temps et avec un bon bouquin, aussi, c'est sympa. Simplement, ce que nos charmants amis de la Droite Forte du XVIIeme ont oublié, c'est que le projet du bouclage du tramway autour de la capitale, porté par Anne Hidalgo, n'est pas un projet économiquement intelligent, au vu de la situation des finances parisiennes. 

D'abord, il y a le coût direct
Prenons les 12,4 km du tram T3, entre le Pont du Garigliano, dans le XVeme, et la Porte de Vincennes, dans le XIIeme : le coût de l'infrastructure, évalué initialement à 615 millions d'euros, atteint 651,9 millions d'euros lors de la signature de la convention de financement le jeudi 16 avril 2009, soit 433,6 millions d'euros pour la Ville de Paris et 218,3 millions d'euros pour la région Île-de-France. S'ajoutent à ces chiffres 149 millions d'euros pour les travaux d'aménagement urbain financés par la Ville de Paris, et 86,1 millions d'euros pour le matériel roulant (Source Wikipedia). 
En 2010, les magistrats de la Cour des Comptes ont dénoncé le coût du tram T3 (source le Monde) qui coûte donc 54 millions d'euros le kilomètre d'infrastructure (contre 20 à 30 millions d'euros en moyenne). 

Ensuite, il y a le coût d'opportunité. Il y a ce qui se voit, et ce qui ne se voit pas. Ce qui se voit, c'est un moyen de transport agréable, à l'air libre, et qui permettrait, si les plans de Hidalgo sont menés à terme, de faire le tour de Paris.  Et ce qui ne se voit pas, c'est que des centaines de millions d'euros consacrés au tram, ce sont autant de centaines de millions d'euros qui ne seront pas consacrés à l'amélioration de la ligne 13, à la prolongation de la ligne 14 ou à l'accélération des travaux du RER E. Apparemment, Geoffroy Boulard, en manifestant sa joie à l'idée qu'Anne Hidalgo dépense joyeusement notre argent, réagit en élu local du XVIIeme. C'est compréhensible. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas voir un peu plus loin que le bout du nez des habitants de la porte Maillot, et voir que l'une des priorités absolues du système de transports publics de la région parisienne, c'est d'apporter des réponses aux habitants du Nord Est de la petite couronne, en plein développement ? La Fourche se trouve aussi dans le XVIIeme !

Enfin, il y a le symbole politique. Apparemment, trois semaines après la victoire d'Hidalgo, la droite parisienne n'a toujours pas compris pourquoi elle a perdu ? Certes, le XVIIeme est dans une situation particulière, puisque les listes d'union UMP-UDI ont gagné au 1er tour, malgré les scandales des HLM (1). Mais de manière plus générale, et Aurélien Véron, Charles Beigbeider ou Serge Federbusch l'ont bien analysé, la droite a perdu parce que les parisiens ne sont pas idiots : s'ils veulent de la dépense publique, ils préféreront toujours l'original PS à la copie UMP de socialisme de droite. Qu'est ce que c'est que cette "Droite Forte" qui applaudit les projets d'une retraitée dépensière au lieu de proposer des solutions alternatives de transport ? 

Question : Geoffroy Boulard a t-il des impôts locaux à payer ?? Et si oui, comment peut-il approuver des projets de transport qui non seulement coûtent trop chers, mais en plus ne vont pas plus vite que les bus qu'ils remplacent (2) ? 



(3) le JDD T3: Le tram le plus cher de France 19 décembre 2010

1 commentaire:

  1. En Suisse le coût des investissements pour les infrastructures des transports publiques sont très cher. Pourquoi? Parce que l'on oblige de plus en plus les automobilistes à utiliser les transports en commun par des politiques anti-voitures dans les villes. Politiques anti-voitures de plus en plus marquées par des villes dirigées par la gauche. Bref ce sont des politiques liberticides qui coûtent cher en investissement pour les transports en commun. Domaine qui n'est pas basé sur l'offre et la demande mais sur une politique liberticide qui veut que la voiture n'a bientôt plus rien à faire en ville. Pourtant dans une société libre, le mode de transport dans les villes comme ailleurs doit rester un libre choix. Transports individuels compris. Comme on devrait toujours avoir le choix de choisir son assurance maladies ou le choix de pouvoir travailler le dimanche.

    Dépendre des transports en commun c'est le risque d'être pris en otaqe des retards, des grèves etc...

    La gauche étant collectiviste cherche à collectiviser le déplacement des individus.

    D.J

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