mercredi 22 août 2012

Emeutes d'Amiens : logiques et prévisibles



Il y a quand même des raisons d'être peiné, alors que le soleil brille sur la France et que nombre de français sont encore en vacances. Ces raisons résident dans le fait qu'il y a trois mois, des millions de français ont cru à l'ineptie suivante :"le changement, c'est maintenant".

Certes, François Hollande a été élu par une minorité du corps électoral (cf Atlantico) mais les règles de la démocratie lui ont permis d'accéder à l'Elysée. 

Il n'y à pas besoin d'être anti socialiste, anti gauchiste ou du centre et de droite pour critiquer l'action de Hollande, Mélenchon s'en charge parfaitement. Par contre, ce qui est une plaisanterie, c'est d'associer socialisme et social. Il est temps que les français comprennent que « Les vrais sociaux sont les libéraux », comme l'a mentionné Charles Beigbeider dans Nouvelles de France et le Cri du Contribuable.

Certes, le précédent quinquennat n'a pas évité, contrairement à ce veulent croire certains UMP, le phénomène d'émeutes urbaines. On se souvient de Tremblay en France par exemple (lire Le Plus est parfois l' ennemi du Mieux, un post du 15 avril 2010). Mais quel est le changement entre la politique précédente et l'actuelle ? Où est la politique de privatisation du parc de logement, de dépolitisation de l'aide sociale et de la diffusion de la culture de propriété privée et de responsabilité ? Où est la dé-nationalisation de l'Education Nationale ? Où est la refonte totale des minimas sociaux ?

Valls et Hollande pourraient presque nous faire rire, si l'enjeu n'était pas nos impôts car il est évident que face à l'échec de l'Etat, les socialistes proposeront toujours plus d'Etat. Cette plaisanterie du traitement des émeutes d'Amiens aurait pu trouver un épilogue dans ce numéro Sarkozyste que nous a fait Valls, si un autre ministre n'avait pas eu une idée encore plus géniale : ressortir un remix des emplois jeunes. Le CDI à durée determinée de Michel Sapin est cet exercice d'humour. Quand est ce que les socialistes comprendront que l'intervention publique sur le marché de l'emploi ne fonctionne pas, surtout auprès de gens qualifiés d'inemployables car non qualifiés ?

Si on veut que les jeunes des cités travaillent, alors on sait ce qu'il faut faire : créer un cadre juridique et fiscal stable, et non pas créer un énième type de contrat ("stigmatisant", qui plus est), abaisser les contraintes qui pèsent sur l'activité économique et dépolitiser l'aide sociale

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7 commentaires:

  1. Vous partez du principe :
    - que ces populations sont employables... ce qui est loin d'être évident
    - que ces populations ont envie de travailler... idem.

    Qui a envie de se faire chier à faire un travail honnête mais peu rémunérateur (compte tenu de l'absence de qualifications de la plupart des 'jeunes des cités' pour employer cet euphémisme insupportable) quand on peut se faire plein de fric à trafiquer du shit (ou tous les emplois subalternes que génère cette filière) ?

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    1. excellent commentaire, cher lecteur. Mais, n'oublions pas que

      - si le shit est si rémunérateur, c'est parce que son prix est élevé à cause de la guerre contre la drogue que les autorités mènent. Si la filière était organisée et transparente, les prix baisseraient et les monopoles tomberaient tous seuls.

      - que ces populations aient envie ou non de travailler n'est pas le problème, si elles DOIVENT le faire, parce que, par exemple, il n'y a pas d'autre solution (Ca implique d'en finir avec le systeme social actuel)

      - Il existe, partout dans le monde, un gisement pour des jobs non qualifiés, y compris en France, pour peu qu'on supprime les barrières à l'emploi.

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  2. Cher Parisien Libéral,
    vous avez tout à fait raison au sujet de la guerre contre les drogues. Je suis moi-même un partisan de la légalisation des drogues, entre autres afin de faire tomber cette économie souterraines.

    Concernant l'envie ou pas de ces populations de travailler, encore une fois d'accord, cela implique effectivement qu'il n'y ait pas d'alternative possible (shit, assistanat, etc.).

    Concernant le gisement pour les jobs non qualifiés, je ne sais pas exactement quelle quantité d'emplois cela représente. Que voulez-vous dire par barrière à l'emploi ? Le SMIC et autres régulations ?

    Je suis assez pessimiste en tout cas vis-à-vis des populations dont nous parlons, tout simplement car -et je me trompe peut-être- un grand nombre d'entre eux est à mon avis inemployable à l'heure actuelle... manque de qualifications, absence de savoir-être et ignorance d'un certain nombre de codes sociaux nécessaires à la vie en société/en entreprise, etc. Les cités en France représentent une bombe à retardement... Les relâchements de pression des cités étant systématiquement générateurs de violence, je crains au plus au point l'explosion.

    Cordialement.

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    1. c'est sur que les choses ne seront pas faciles, mais voulons nous aller à l'explosion et à la guerre civile, ou bien mettre tout le monde au travail ? Parfois, on se demande.

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  3. Pour les dealers, la légalisation ne serait pas une bonne nouvelle : ils ne pourraient plus trop exploiter leurs clients, devraient leur offrir des produits de qualité, pas des morceaux de terre vendus dans le noir pour un gros billet et dire adieu à leur train de vie aisé. Leur intérêt bien compris est que la situation actuelle perdure.

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    1. Effectivement : la lutte contre les drogues, en tout cas contre le cannabis, est entièrement idéologique.
      Légaliser le cannabis permettrait de casser le trafic, de proposer des produits de meilleure qualité, de taxer le business en question et de réinvestir le fric de la répression dans quelque chose de plus utile. Que des avantages ! Le seul inconvénient serait le tourisme "narcotique".

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  4. Les politiques n'ont aucun interet a legaliser le canabis pour des raison electroales d'abord et surtout à mon avis car la penalisation maintient des tarifs élevés donc une véritable source de revenus de substitution pour une partie de la population. Cette économie parallèle est finalement une aubaine pour les politiques, c'est leur fond libéral qui ressort: pourquoi se fouler a essayer de leur creér des emplois alors qu'ils se débrouillent très bien seuls..

    De plus cette économie parallèle peut facilement servir à des fins politiques. Cette économie étant illégale, aucun représentant officiel pour s'insurger des propos tenus envers les acteurs du secteurs (dealers,, etc).

    Pour étailler mes propos j'en veut pour preuve les relation très privilégiées entre les gouvernants marocains et français et le fait que le culture du canabis soit une part non négligeable du PIB du Maroc...au font celà arrange vraiment tout le monde ! Sauf les voisins des dealers et les policiers devant lutter au quotidien "pour rien" contre ce "traffic"...

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