mercredi 11 août 2010

Legiferer contre l'irrationalité ?

Vous avez lu l'étude du Centre d'études de l'emploi ?

Leur document intitulé " Les effets du lieu de résidence sur l'accès à l’emploi :
une expérience contrôlée sur des jeunes qualifiés en Ile-de-France
" nous confirme qu'en effet, globalement, les diplomés habitant des villes tristement célèbres comme Villiers le Bel (mais aussi probablement Sartrouville, Clichy sous Bois ou Fleury Merogis et bien d'autres) sont discriminés et n'obtiennent que difficilement des entretiens.

Alors, on fait une loi contre ca ?

Bonne idée, mais concrètement ?

Ah oui, certes, c'est pas cool que quand on est diplomée de HEC, fille de chirurgien, habitant une banlieue BCBG, qu'on a un mari bien connecté et qu'en plus qu'on pratique des loisirs selectifs, on trouvera toujours plus facilement un job payé 200 000 euros par an, après un entretien bidon, que si on s'appelle Fatima, du 93. Mais sur le plan pratique, sachant que manifestement 40% des emplois ne passent même pas par la visibilité des petites annonces, c'est plus qu'une loi relative à la discrimination liée au lieu de résidence qu'il faut.

En plus, si vous lisez l'étude, vous verrez que dans la discrimination globale, il y a divers degrés selon le sexe et le "handicap" supposé, si on admet qu'habiter Villiers le Bel est un handicap, ce qu'on peut donc admettre.

En fait, plus que d'une loi, c'est le retour à la rationalité dont on a besoin. L'étude porte sur un secteur globalement en tension, le marché du Bac +5 en informatique, expérimenté. Comment des entreprises peuvent-elles se permettre de se priver de types potentiellement bons ? Deuxième question, celui des seuils. Si on lutte contre la discrimination, on le fait comment et jusqu'où ? Quid des gens à la limite ? Et pour quelle sanction ? Les entreprises (y compris publiques !!) préfèrent déja payer une amende plutot que d'embaucher des handicapés.

Les discriminés de Villiers le Bel, certes on leur ferme des portes, mais déjà ils ne doivent pas oublier que des entrepreneurs malins misent sur eux, comme Rodolphe Pedro, créateur de la Compagnie Française de Conseil et Investissement (CFCI), en plus, ils ont la possibilité de monter tranquillement une boite à l'abri du fisc et de la concurrence. Enfin, ils peuvent aller enrichir d'autres pays du Golfe ou d'ailleurs avant de revenir au bout de quelques années, ou pas.

Bref, laissons faire le marché ? En tout cas ne comptons pas sur l'Etat pour demander aux autres ce qu'il est incapable de faire chez lui. Et surtout, aidons la personne et sa trajectoire, pas la situation administrative, prise de manière statique. Le revenu de liberté est un moyen. Pourquoi donner des APL et autres alloc diverses et variées à tout va, de manière indifférenciée, alors que le revenu négatif, en déduction des impots si matière à imposer il y a, permettrait à achacun de décider que faire de mieux pour lui ou elle, à un moment donné ? Quoi qu'il en soit, l'information, sur ce sujet comme sur d'autres, est la clef.

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