vendredi 27 février 2015

Affaire Gleeden : pourquoi critiquer les catholiques qui défendent le Code Civil ?

Si vous n'aviez jamais entendu parler de Gleeden, maintenant, vous connaissez !

Suite à une campagne de pub lancée par ce site de rencontre spécialisé dans les rencontres extra conjugales, des associations familiales catholiques ont décidé d'attaquer en justice ce site. 
Ces associations accusent Gleeden de promouvoir l'infidélité (1). 
Cette plainte, après tout, c'est leur droit, quoi que si l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité a validé cette publicité et que la RATP est d'accord avec ces affiches, bon courage pour faire cesser cette campagne !

L'affaire aurait pu rester coincée dans les cartons d'un cabinet d'avocats. Seulement, un certain nombre de christianophobes ont décidé qu'il fallait profiter de cette plainte du siècle pour tomber sur les catholiques (2). C'est vrai qu'il n'y a qu'eux qui s'opposent à la publicité de ce site ...


Juste une question pour ceux qui critiquent la démarche de ces associations catholiques : pourquoi ne pas aller jusqu'au bout de la logique de la dépénalisation de l'adultère (qui date de 1975) et supprimer, lors de la cérémonie du mariage civil, toute référence à l'article 212 du Code Civil ("Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance"). Ça, cela aurait du sens. Evidemment, cela supposerait que les "progressistes" résolvent d'abord leurs contradictions !

Sinon, bravo Gleeden, voila ce qui s'appelle une campagne réussie, puisque tout le monde en parle !

Il faudra quand même qu'on nous explique pourquoi Gleeden a le droit de faire de la publicité, mais le tabac ou l'alcool non, ou alors de manière ultra régulée. Quand est ce qu'on va cesser de tracer des lignes fluctuantes entre la morale et le droit ?





jeudi 26 février 2015

Extension des soldes ! Quand l'Europe déçoit ...

"Allez-y M'sieurs Dames ! Dépêchez-vous, tout doit disparaître ! Traité de Maastricht ? En soldes flash !"

Tel est en substance le message que la Commission Européenne vient d'envoyer cette semaine. Jugez un peu : 

  •  Bruxelles a consenti un nouveau délai à la France jusqu'en 2017 pour ramener son déficit sous la barre des 3% du PIB (1)
  • l'Europe n'ouvre pas de procédure contre la Belgique (2)
  • La Grèce reçoit un premier feu vert pour prolonger le plan d'aide (3)
Certes, dans le cas Grec, il semble qu'on recule pour mieux sauter (lire chez H16 "Le Grexit sera pour plus tard") et que, quelque part, le gouvernement de coalition Tsipras a mis un peu d'eau dans son ouzo. 

En revanche, est-ce que le rôle de la Commission Européenne, c'est de faire de la calinothérapie envers nos déficits keynésiens, ou alors de faire appliquer les traités que, au passage, des gens comme Hollande ont, à titre personnel et à titre politique, ont toujours dit soutenir ? 

Alors, certes, quand on est à 32% de déficit, ce n'est pas si facile de revenir à 0% (équilibre). 




Mais pourtant, les pistes existent. Elles sont au nombre de 3 :

  • ne pas dépenser plus que ce que l'Etat est capable de collecter, autrement dit, ramener la dépense publique au niveau de ce que les français sont prêts à payer pour la financer
  • ramener l'Etat à ses seules missions régaliennes (police, justice, armée et diplomatie)
  • mutualiser au niveau fédéral européen une partie de ces missions régaliennes, une fois qu'un consensus est atteint sur ces missions (ce qui supposerait par exemple de cesser toutes nos guerres extérieures type Mali, puisque nos 27 partenaires ne veulent pas les financer). 

On atteint vraiment la limite de la construction européenne. Les institutions de l'Union Européenne font trop la part belle à l'intergouvernemental et aux arrangements d’arrière cour, et pas assez à l'option fédérale.

Le pire, c'est que cette stratégie est suicidaire pour les institutions de Bruxelles : elle n’enlèvera pas l'idée qui est inscrite dans les opinions publiques Européennes, que l'UE est un organe de répression budgétaire, tout en laissant la possibilité aux gouvernements nationaux de dire, d'ici un an ou deux, que les efforts à réaliser sont uniquement du fait de Bruxelles.

Parions sur le fait qu'en 2017, les socialistes de gauche comme de droite s'écrieront en coeur "tout ca, c'est la faute à Bruxelles !"


(4) Hashtable Le Grexit sera pour plus tard 23 février 2015 

mercredi 25 février 2015

Des quotas de femmes à la TV ?

"Dès le 1er mars 2015, les médias devront comptabiliser les femmes présentes sur leur antenne dans le but de veiller «à une juste représentation des femmes et des hommes» à la télévision. La qualité des programmes sera aussi examinée. Les chaînes devront rendre un rapport au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) avant chaque 31 janvier qui sera, ensuite, rendu public. Le nombre d'intervenants masculins et féminins à l'antenne sera communiqué au CSA." (1)
http://www.contrepoints.org/2015/02/26/199407-des-quotas-de-femmes-a-la-tv
Egalement publié sur Contrepoints

En plus du décompte, les chaines s'engagent à mettre un certain nombre de femmes à l'antenne. 
France Télévisions s'engage par exemple à respecter un objectif d'ici la fin de l'année 2015: 35 % de leurs experts seront des femmes. Jusqu'à maintenant, elles représentaient 30%.

Avec tout le respect que l'on doit au CSA, qu'est ce que c'est que ce quota de 35% de femmes ? Il est doublement incompréhensible. 
D'une part, il y a 52% de femmes au sein de la population française, alors pourquoi se limiter à 35% de femmes visibles à la télévision ? Ne devrait-il pas y avoir un présentateur sur deux ou un expert sur deux qui soit une femme ? Et puisque nous sommes dans une logique de représentation, pourquoi ne pas mettre un quota d'arabo-musulmans (5 millions de gens soit 7% de la population), de gays (1 français sur 10) ou d'handicapés ?

D'autre part, sur le fond, les féministes nous expliquent que le fait de mettre des femmes au sein des organes de pouvoir permettraient de prendre en compte un autre point de vue, le point de vue des femmes. Par exemple, le collectif féministe "la Barbe" a interrompu, le mois dernier, un débat de 10 think tanks organisé par le Cercle des économistes dans l'auditorium du Monde  (2). La raison, c'est que 17 des 18 économistes qui débattaient étaient des des hommes; selon la Barbe, si plus de femmes étaient invitées à s'exprimer, l'économie traiterait plus de sujets tels que les inégalités hommes-femmes au niveau mondial, par exemple. 


Donc, si on comprend bien les féministes, (les mêmes qui nous expliquent que si Lehman Brothers s'était appelé Lehman Sisters, il n'y aurait pas eu de crise, oubliant par la même qu'en 2008, le directeur financier de cette banque était ... une femme  (3) ), la thèse essentialiste prévaut : il faut une femme pour prendre en compte le point de vue des femmes et pour avoir un monde meilleur. 

Il y aurait bien une idée pour parvenir à une représentation "juste" de la société dans les organes de pouvoir, cela s'appelle le tirage au sort, notamment en ce qui concerne les élus (toujours majoritairement blancs, âgés, diplômés et fonctionnaires). Mais que diraient alors les féministes quand elles s'apercevraient qu'une assemblée tirée au sort et donc représentative s'opposerait à leur point de vue et aux thèses essentialistes ? 

Pour en avoir une idée, c'est très simple : il suffit de voir le silence des féministes devant un deuxième tour de législative dans le Doubs qui oppose unE candidatE Front National à un candidat Parti Socialiste jusqu'au bout de la caricature (homme blanc quinqua, professionnel de la politique) : on voit bien que manifestement, toutes les femmes ne sont pas féministes au sens socialiste du terme. 

Les français ne veulent pas d'affirmative action. Pourquoi s'acharner à mettre en oeuvre de tels dispositifs qui desservent les minorités ? 
Attaquons nous aux causes de la ghettoïsation, plutôt qu'à ses conséquences ! Mais évidemment, c'est plus facile de mettre un quota pour la représentation des femmes à la télévision ou en politique, plutôt que d'exposer les amitiés nées dans telles ou telles sociétés secrètes et autres confréries issues de l'élitisme républicain. 




mardi 24 février 2015

La logique dérive nationaliste du Parti Socialiste

Il y a quelques jours, le premier ministre Manuel Valls a, parlant de l'idéologie qui anime les terroristes type Coulibaly ou Kouachi, parlé d'islamo fascisme (1). 
La polémique a duré 24 heures. Que n'eut-on entendu dans les medias, en boucle durant des jours, si les sinistres lieutenants de l'ancien président de la république (Hortefeux, Besson et les autres) avaient parlé d'islamo fascisme ? Mais Valls est "de gauche". Il a donc le droit de dire ce qu'il veut. 

Hier, le président Hollande a utilisé l'expression "français de souche" (2). Pour le PS, il n'y a pas de polémique, il parait qu'il y avait des guillemets à comprendre dans le discours de Hollande, qui parlait des jeunes profanateurs de tombes juives à Sarre-Union.
Evidemment, utiliser l'expression français de souche lui a permis d'éviter de dire "jeunes extrémistes de gauche, antifas"
Mais surtout, là encore, alors que le président de la République utilise une expression qui autrefois (c'est à dire avant le 22 janvier 2015) était d'extrême droite, la encore, la polémique passe. 

C'est insupportable mais fort logique. Le PS court après le FN, quand ce ne sont pas ses militants qui passent directement à l'extrême droite (3). 

Quand va t-on comprendre que le socialisme est forcément nationaliste, et que le Front National est un Parti Socialiste cohérent ? 




(3) Libération À Amiens, Le FN recrute une ancienne socialiste 24 février 2015



Sur le même sujet 

Le socialisme ne peut etre que nationaliste 24 mai 2012
Le socialisme est forcément nationaliste 29 octobre 2012

lundi 23 février 2015

Le vrai salon de l'agriculture de François Hollande

Porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, qui était invité ce samedi matin à participer à l’inauguration du Salon de l’agriculture par l’Elysée, a été malmené par le service d’ordre du président de la République.



Laurent Pinatel, porte-parole de la... par re-informe


Hollande sifflé en sortant du Salon de l'agriculture


Hollande sifflé en sortant du Salon de l... par BFMTV

Et tout ça pour quoi ? Pour ne rien changer aux fondamentaux de l'agriculture françaises, à commencer par le maintien de la PAC.

samedi 21 février 2015

Terrorisme : Bernard Cazeneuve est-il Charlie ?

Qui peut se dire que la lutte contre le terrorisme n'est pas un objectif prioritaire ? A priori, personne. Du coup, le gouvernement, très républicain, très dirigiste et autoritaire, se permet de prendre en otage les démocrates et les gens attachés aux Droits de l'Homme dans ce pays, avec ses propositions liberticides.

Dernier exemple en date : le voyage du ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, qui est allé rencontrer des représentants d’Apple, Google, Facebook, Twitter et Microsoft (1). Objectif : que ces géants de l'Internet s'autorégulent en bloquant par eux-mêmes les communications liées au terrorisme djihadiste (2). 
Il est vrai que le ministre n'a cessé de répéter que «90% de ceux qui basculent dans des activités terroristes au sein de l’Union européenne le font après avoir fréquenté Internet», et qu'il faut donc réguler Internet.
Terrorisme ou pas, Cazeneuve, mais aussi 90% des politiciens, veulent réguler Internet (depuis la place Beauvau plutot que depuis un bureau en Californie).
C'est comme si ca tombait bien que des jeunes partent en Syrie ou tuent à Paris, soi-disant après avoir vu une vidéo sur Youtube. C'est comme si Cazeneuve nous expliquait qu'avant 2005 (date d'invention de Youtube) ou avant 2003 (date d'invention de Facebook), il n'y avait pas de terrorisme islamiste qui tuait à Paris.


Est-ce que prendre le risque de critiquer la politique anti-terroriste (et liberticide) du gouvernement, ce n'est pas laisser penser qu'il ne faille rien faire contre le terrorisme ?

Notons quand même que la France, le pays des Droits de l'Homme, est aussi un des pays qui demande déjà le plus à Twitter d'effacer des tweets. Oui, la France, pas une grosse république populaire asiatique, une dictature communiste ou quelque état fermé sur lui-même . Il ne s'agit pas d'une information conspirationniste mais d'un fait relayé par la presse mainstream (3). On sait également, depuis les révélations d'Edward Snowden, que la France fait aussi partie des pays qui enregistrent et surveillent ce que disent et font les citoyens (4).
Autrement dit, la surveillance de masse, et les interventions chez les gros fournisseurs de services sur Internet, ça ne marche pas (5).

En réalité, il n'y pas besoin de réguler Internet, on a surtout besoin d'une doctrine au sein du gouvernement et au sein du pays.
Déjà, les membres du gouvernement eux-mêmes ne sont ps d'accord entre eux. Quand un ministre dit qu'il faut comprendre les jeunes qui partent en Syrie, qu'un autre pense qu'il faut envoyer des armes aux opposants à Bachar el Assad, qu'un autre affirme qu'aller faire la guerre au Mali, c'est lutter contre le terrorisme ici, et qu'un autre se dit que ce n'est pas grave que la France se dote d'outils de surveillance de sa population plus puissants et plus intrusifs que ceux dont la RDA disposait, où est la cohérence ?
Quand la France affirme que le terrorisme islamiste n'a rien à voir avec l'islam, mais que dans le même temps, elle interdit des pièces de théâtre ou des films qui pourraient choquer les musulmans, tout en affirmant que Charlie Hebdo a raison de pratiquer ce que les musulmans considèrent comme un blasphème, où est la cohérence (6) ?

On sait pourtant très bien que les terroristes, bien plus que de vouloir défaire militairement la France (puisqu'il parait que nous sommes en guerre ...(7)), veulent surtout introduire une guerre civile en France, et rallier à leur cause, ou du moins à leur sympathie, les 5 millions de musulmans de France, tout en luttant contre notre mode de vie, malgré tout plus libre que la moyenne encore ? Alors, pourquoi, y compris au sein du gouvernement, contribuer à donner raison à leur stratégie, en tentant d'adopter un entre-deux en terme de valeurs, et en attaquant les libertés civiles ?

Il ne faut pas lutter contre la propagande djihadiste sur Internet, et ce pour plusieurs raisons.

La première est fondamentale, elle a trait à la cohérence de l'action publique et des lois. On ne sait jamais ce qui sera considéré, dans le futur, comme étant illégal sur Internet. Si la propagande djihadiste est considérée comme étant illégale, qui dit qu'ensuite ce ne sera pas telle ou telle religion, puis, telle ou telle opinion ?

La seconde raison est pratique : comment-voulez vous repérer des gens si vous les forcez à se cacher ? Il sera beaucoup plus aisé de repérer des futurs tueurs s'ils ne prennent pas trop de précautions.

La troisième raison est aussi d'ordre pratique : imaginons que Cazeneuve parvienne, on ne sait pas trop comment, à faire préférer à YouTube les lois françaises à la freedom of speech garantie par le 1er amendement : que fera t-il ensuite quand les vidéos migreront sur RUTube ?

En réalité, et sans tomber dans la culture de l'excuse, le gouvernement français ne se pose pas exactement les bonnes questions. Certes, toutes les personnes ayant habité le XIXeme arrondissement de la capitale ne deviennent pas des délinquants, et, certes, tous les prisonniers ne deviennent pas des terroristes.
Ceci étant dit, qui peut nier que la radicalisation passe aussi par ces séjours dans des établissements surpeuplés et ignobles, mais qui dépendent pourtant du ministère de la justice française, la justice du pays des droits de l'homme ?
On le sait, Coulibaly avait fait un séjour à Fleury Merogis (8), d'où il en avait tiré un reportage diffusé sur France 2, montrant l'état inacceptable de la plus grande prison d'Europe.



Dans le secret de la prison Fleury-Mérogis 1 par Francki94


Pendant que Cazeneuve demande à Youtube de ne plus diffuser telle ou telle video, il évite de rappeler que les prisons françaises sont toujours surpeuplées (9), ce qui n'est pas digne d'un pays qui donne des leçons de droits de l'homme à la terre entière.






(1) Libération Cazeneuve traque les jihadistes au Far Web 19 février 2015
(2) L'Opinion Cyberdjihadisme : Bernard Cazeneuve veut passer un «deal» avec les géants du web 20 février 2015
(3) Le Monde La France, numéro un mondial des demandes de suppression de tweets 6 février 2014
(4) Le Monde Snowden : « la surveillance de masse est pratiquée dans tous les pays » 10 décembre 2014
(5) Contrepoints Et maintenant une bonne surveillance de masse qui ne marche pas ! 1 février 2015
(6) Delanopolis Victoire posthume des frères Kouachi : progrès spectaculaires de la «dhimmicratie» en France 4 février 2015
(7) Le Figaro Manuel Valls : «La France est en guerre contre l'islamisme radical» 14 janvier 2015
(8) Les Echos Surpopulation carcérale : la France pointée du doigt 11 février 2015
(9) Le Monde Quand Amedy Coulibaly dénonçait les conditions de détention à Fleury-Mérogis 12 janvier 2015

vendredi 20 février 2015

Patronat, les mauvais joueurs ? Libé n'a encore rien compris !

Sacré Libé !  

plutôt que d’enquêter sur le risque de faillite prochaine des régimes de retraite Agirc-Arrco (1), plutôt que de parler des signes de faillite de l'Etat français (profs payés en retard, armée qui se sépare de son matériel, négociations pour vendre des iles ...), ou même plutôt que de parler du fait que les profanateurs du cimetière juif de Sarre-Union étaient des antifas (2), d'extrême gauche donc, Libération, toujours dans sa stratégie de recherche de bouc émissaires et d'alignement sur les thèses du gouvernement, décide de faire sa Une sur "le patronat, les mauvais joueurs"(3). 

Mauvais joueurs dans quelle pièce ? Le sketch, assez mauvais, que nous servent Hollande et le gouvernement en guise de politique de redressement de la compétitivité des entreprises, le pacte de responsabilité.

Pour Libération, Le double échec des discussions par branche sur les contreparties au pacte de responsabilité ainsi que celles sur la réforme des rapports sociaux révèle "le peu de cas que le patronat fait des négociations". Globalement, le "patronat" ne s'engagerait pas à un nombre suffisant de créations d'emplois, d' amélioration des conditions de travail ou d'investissements en échange de 40 milliards d'euros de baisse du coût du travail que le gouvernement promet.
Egalement publié sur Contrepoints

Seulement, il y a un double problème que le gouvernement refuse d'envisager, en dehors de l'hypothèse des méchants patrons : d'une part, et malgré ce que le MEDEF a pu dire, l'idée même de négocier des contreparties à telle ou telle loi est stupide.
D'autre part, les syndicats patronaux auront beau négocier quoique ce soit, ils ne représentent qu'eux mêmes bien plus que les 2 millions de chefs d'entreprises de France.

Parce que, quand on y réfléchit deux secondes, quel est le lien entre le MEDEF et les entreprises, dont la plupart ne sont pas des membres du CAC 40, mais plutôt des boites entre 0 et 10 salariés ?
Dès lors, et sachant que pour une entreprise, créer des emplois est un moyen mais certainement pas une fin, comment un syndicat patronal pourrait s'engager sur des créations d'emplois ? 

Les syndicats patronaux ont décidé de prêter le flanc à la critique. Ils vont accepter des allègements de charge en échange de contreparties qui n'ont ni queue ni tête et sur lesquelles ils ne peuvent pas formellement s'engager. Ce n'est pas le bon sens qui les étouffent.

Les entrepreneurs ne jouent pas. A la différence des administrations sous pefusion d'argent public ou des médias subventionnés.

Sinon, chez Libé, c'est quoi le plan d'embauche ? 









(3) Libération Des patrons de mauvaise volonté 19 février 2015

jeudi 19 février 2015

Carême : les politiciens ont oublié quelque chose ?

Hier, c'était le mercredi des cendres, date d'entrée des chrétiens en Carême (1). Le Carême, qu'est ce que c'est ? Le carême est un temps de préparation à la fête de Pâques, une période qui dure 40 jours. (2). Le carême passe par un temps de prière, et par un effort sur soi, qui peut prendre la forme du jeûne. 

Le catholicisme et le protestantisme ne sont pas les seules religions qui connaissent de telles périodes de jeûne. L'autre religion largement pratiquée en France, l'islam, est notamment connue pour le "ramadan". 

Question : étant donné que la religion, au sens large, dans un pays laïc comme la France, relève de la sphère privée, les chrétiens auraient-ils du attendre des politiques qu'ils se joignent à leurs prêtres pour leur souhaiter une bonne entrée en Carême ? 

La réponse est dans la question. Non seulement  Hollande, Valls, Cazeneuve et Hidalgo ont raison de ne pas se mêler de religion, mais en plus la liberté d'expression dont nous bénéficions en France permet à la christianophobie d'être légale. De plus, le Carême ne doit pas être démonstratif, alors que les politiciens l'oublient, quelque part, c'est tant mieux.

Egalement publié sur Contrepoints

Du coup, symétriquement, est-il logique que le ramadan fasse l'objet d'une communication particulière de la part des autorités politiques (3) et que les fêtes religieuses musulmanes soient financées, notamment à Paris, par l'ensemble des contribuables (4) ? 

La encore, la réponse devrait être non. Les hommes et femmes politiques devraient laisser la religion aux prêtres et aux imams, et s'abstenir, sous prétexte de vouloir créer du vivre ensemble ou de lutter contre telle ou telle erreur historique, de discriminer en faveur de tel ou tel groupe. N'ont-ils pas à gérer les finances publiques qui sont dans un état catastrophique, ou s'occuper de faire fonctionner les services publics régaliens ? 




(1) Diocèse de Paris Mercredi des Cendres 18 février 2015 
(2) Contrepoints Le mercredi des Cendres, jour d’entrée en Carême 18 février 2015

mercredi 18 février 2015

Alors, cette recomposition du paysage politique ?

D'où vient le cirque actuel qui fait que des gens qui ne partagent rien, à part l'argent des contribuables, continuent à faire croire qu'ils ont envie d'être dans le même parti politique ? Comment se fait-il, par exemple, que les frondeurs, alors qu'ils ne sont manifestement pas d'accord avec Macron, restent au PS ? 

L'étude de leurs parcours et les bénéfices qu'ils peuvent en retirer constituent un début d'explication.


Ce qui transparaît, c'est qu'il n'y a pas de frondeurs, il n'y a que des socialistes toujours d'accord pour accumuler un max sur le dos des contribuables. Un seul exemple : les frondeurs, ont-ils protesté quand l'Assemblée Nationale a rejeté la proposition du député UDI Charles de Courson, de fiscaliser l'IRFM ? 

Quand aux idées ...

Si les choses se faisaient logiquement, voila les grands partis politiques que nous devrions avoir en France :

  • extrême gauche anti libérale et nationaliste (Marine le Pen, Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon, Cécile Duflot, Jean-Jacques Candelier, Christian Eckert, Benoit Hamon, Alexis Tsipras)
  • gauche conservatrice (Jean-Vincent Placé, François Bayrou, Bernard Cazeneuve, Axelle Lemaire, Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Martin Schulz ...) 
  • écologie (Chantal Jouanno, François de Rugy, Bertrand Pancher, Nicolas Hulot, José Bové, Ska Keller ...)
  • centristes et libéraux démocrates (Fleur Pellerin, Jean-Christophe FromantinHervé Morin, Denis Payre, Aurélien Véron, Laure de la Raudière, Bruno le Maire, Guy Verhofstadt ...)
  • conservateurs (Yves Jego, François Fillon, Christian Vanneste, Michèle Alliot Marie, Christine Boutin, Nicolas Dupont-Aignan, Marion-Maréchal le Pen, Jean-Claude Juncker ...)
  • divers extrême droite antilibérale et nationaux socialistes (Guillaume Peltier, Henri Guaino, Jean-Marie le Pen, Fabien Engelman ...)
En outre, comme le fait remarquer le député maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromantin, on pourrait avoir des députés continuant à être rattachés à telle ou telle famille politique mais décidant librement de voter sur des projets. 

Mais non, ils sont prêts à tout pour faire croire que l'UMP peut à la fois être pour et contre l'Europe fédérale ou que le PS peut à la fois être pour la réduction du chômage et pour la préservation des avantages acquis des baby boomers. 

Et si les politiciens étaient les pires .. N'oublions pas que derrière ces intermittents du spectacle, il y a des impresario à vie, la (haute) fonction publique, certains étant d'ailleurs les mêmes personnes ...

D'où viendra le volet de la loi Macron s'attaquant au monopole de la fonction publique ? 

Affaire Stéphane Tiki : un bienfait pour l'UMP ?

Vous connaissez Stéphane Tiki  (1) ? 

C'est un "Sarkozyste",ex responsable de la structure jeune de l'UMP, les Jeunes Pop (2). Ce militant fait partie des enthousiastes qui n'ont pas compris qu'en ramenant Sarkozy à la tête de l'UMP, ils donnaient des forces à Hollande et à la gauche, tout en détruisant l'UMP.

Stéphane Tiki est plus connu pour être un immigré camerounais sans papiers, qui a du démissionner de son poste quand il s'est su que son titre de séjour avait expiré depuis un an.

Franchement, chapeau Stéphane Tiki ! Qui aurait pu deviner, en le suivant sur Twitter, que ce militant de la Droite Forte n'était pas français ?

Il avait quand même poussé le détail jusqu'au fait d'aller militer au sein du même groupe que l'ex FNJ  Guillaume Peltier !
Maintenant, au delà de l'anecdote, cette affaire est intéressante pour l'UMP, et ce à plus d'un titre.

D'abord, peut-etre que cette affaire Tiki fera évoluer les mentalités en ce qui concerne l'immigration. L'UMP est sur la ligne suivante : "réduire l'immigration pour réussir l'intégration et empêcher la montée du communautarisme, durcir les conditions d'accès à la nationalité française" (3). Pourquoi n'adoptent-ils pas la vision de Ronald Reagan, qui a régularisé des milliers de sans papiers (4) , au lieu de se complaire dans une gestion malthusienne de l'immigration ?

Ensuite, peut etre que l'UMP pourra se poser des questions sur l'allocation de ses ressources militantes. Stéphane Tiki était connu pour son engagement aux cotés de l'euro députée cumularde Rachida Dati, dans le VIIIeme. C'est donc bien parce qu'il était implanté dans un arrondissement où il n'y avait rien à faire qu'il a pu dégager du temps pour se consacrer à l'ensemble de son mouvement. Question : pourquoi cette concentration de l'UMP sur ses bastions de droite, à la place d'un vrai travail de conquête, ne s'accompagne alors pas d'une réflexion accrue sur l'idéologie de ce mouvement ? Comment se fait-il qu'après deux ans dans l'opposition, l'UMP ne soit toujours pas capable de dire qui elle est et ce qu'elle veut ? 

Enfin, peut être que l'UMP va évoluer sur l'analyse de son potentiel électoral. Voila des années que les minorités ethniques et religieuses françaises votent à gauche, c'est à dire pour des gens qui sont d'accord pour avoir de la diversité, sauf dans les écoles que fréquentent leurs enfants. Or, on le sait, ce quo'on appelle les banlieues sont fondamentalement de droite, en tout cas elles n'ont rien à voir avec le progressisme de Terra Nova et du Parti Socialiste. 

L'affaire Stéphane Tiki prouvera, si ce n'est déjà intégré, à tous les militants, de l'UMP ou d'ailleurs, qu'un sans papier en France, ce n'est pas synonyme d'immigré clandestin.
Il existe plusieurs façons de devenir sans papiers, à commencer par le fait d'être un immigré, légalement arrivé, mais qui a pu en avoir marre d'aller faire la queue dans une administration quelconque pour devoir se justifier devant un fonctionnaire.
Les immigrés, sans papiers ou non, qu'ils soient venus par avion ou en traversant la Méditerranée dans une embarcation dangereuse, font partie de notre pays et contribuent à son fonctionnement et à son dynamisme (5). Il n'y a qu'à voir ce qui se passe pas seulement chez les Jeunes Pop mais aussi dans les cuisines de restos. Si au moins Tiki aura fait comprendre cela à Guillaume Peltier, çe sera toujours ça de pris !




(1) France 3 Paris Ile de France Stéphane Tiki ou la génération Sarkozy en campagne 8 novembre 2014

mardi 17 février 2015

Loi Macron : ce 49.3 qui arrange toute la gauche ...

Alors, comme ça, Manuel Valls appelle l’article 49-3 au secours de l'adoption du projet de loi Macron (1), disant ne pas vouloir prendre le risque d’un rejet ? 
Pourtant, Valls disait qu'il était sûr d'obtenir une majorité pour ce projet de loi qui abordait divers sujets, pas de façon entièrement libérale d'ailleurs. 

Quand on pense à ce que le Président Hollande disait du recours au vote bloqué par le biais de l'article 49-3 de la constitution de 1958, souvenez-vous, c'était en 2006 (2) :





Alors, pourquoi ce recours au 49-3 arrange tout le monde, alors qu'il pousse le premier ministre Manuel Valls à empécher le débat parlementaire à ne pas prendre le risque d'un rejet ? 

D'une part, c'est évident, il arrange le gouvernement et ce groupe de socialistes "réformistes". Leur problème, c'est que Hollande a menti en 2012, durant la campagne des présidentielles. Hollande, pour se faire élire, a dit à son électorat de gauche et d'extrême gauche qu'il allait rompre avec le sarkozysme. Pour séduire l'électorat extrémiste de gauche (pendant que Sarkozy tentait de gagner les voix de l'électorat extrémiste de droite), Hollande a multiplié les propos démagogiques (taxe à 75%, discours du Bourget anti finance), les attaques grossières niant la réalité (débat de l'entre deux tours et la tirade Moi Président) et les propos nauséabonds (hommage à la culture communiste). Les députés qui s’appellent les frondeurs, la gauche du PS, sont les  légataires universels et exécuteurs testamentaires du programme de 2012. Ils ont raison de dire que Hollande n'a pas été élu pour mener une politique très proche de celle menée par Sarkozy entre 2007 et 2012, à la fois ultra étatiste mais comportement quelques tentatives de réformes. 
Le recours au 49-3 évite d'avoir à réouvrir la question du positionnement du PS, puisque tel est le débat sous jacent, et la question de l'absence de majorité pour Valls et Hollande.

D'autre part, le recours au 49-3 arrange aussi les frondeurs. En effet, les frondeurs sont des députés élus dans le sillage de la victoire de Hollande en 2012. Qu'est ce qui destinait la génération UNEF ID à avoir autant de députés, si ce n'est l'alignement entre majorité présidentielle et majorité parlementaire, rendu possible par le passage au qquinquennat? Pas grand chose, si ce n'est le très légitime rejet dont a souffert l'UMP de Sarkozy, Guaino, Wauquiez ou Hortefeux en 2012.
Est-ce que les frondeurs ont envie de dire à leurs électeurs qu'ils n'ont pas voté la loi Macron ? Oui. Est-ce que les frondeurs ont envie de se représenter devant leurs électeurs ? Non, ou alors, pas sur. En effet, même si Hollande a été obligé de tenir compte du réel sur un certain nombre de points, notamment au niveau économique, il y a des domaines sur lesquels le PS a carrément laissé tombé, sans qu'il ne puisse reporter la faute sur quelqu'un d'autre. L'abolition de la défiscalisation des heures sups, la hausse de la TVA, la hausse de la CSG, l'absence de renégociation des traités européens, le choix de l'engagement accru au sein des guerres de l'OTAN, ce n'est la faute ni de l'UMP, ni de Merkel.   

L'absence de débat est donc un bon deal pour les deux parties. Le gouvernement peut passer à l'étape suivante, sans craindre le fait que des frondeurs votent une motion de censure contre le gouvernement (ce qui ouvrirait la voix à de nouvelles élections), et les frondeurs pourront continuer à vouer aux gémonies une loi qu'ils jugent ultra libérale, tout en faisant mine de se réfugier derrière l'autoritarisme du gouvernement. 

Bien joué !

Bruno le Roux, Manuel Valls ou François Hollande ne sont peut être pas Franck Underwood, certes, mais ils sont des dignes héritiers de Mitterrand. Tant pis si les vérités sont relatives. En socialie, rien n'est jamais définitif. 



Les #QAG qu'on entendra pas cette après-midi à l'@AssembleeNat

Les attentats de Copenhague permettent au Parti Socialiste de relancer l'invocation à l'esprit du 11 janvier.



Oui, vous avez bien lu. Le premier ministre français, dirigeant d'une république laïque et d'une ancienne puissance coloniale, essaye d'englober dans l'esprit du 11 janvier une monarchie luthérienne.  
Nous sommes prévenus. L'esprit du 11 janvier va constituer l'alpha et l'oméga du discours de la majorité actuelle, qui va faire de la lutte contre le terrorisme en France et en Europe l'épine dorsale de son message, tout comme, en 2004, pour assurer sa réélection, Georges W. Bush a fait de la lutte contre le terrorisme son unique sujet. Cette comparaison est faite à dessein. Il est absolument hallucinant de constater que celui qui a été élu président de la république en partie en réaction au supposé Bushisme de son prédécesseur est finalement pire. 

Heureusement, la politique ne s'arrête pas aux accents guerriers de l’exécutif. Nous avons élu 577 personnes payées pour, d'une part, voter le budget de l'Etat, et, d'autre part, contrôler l'action de l’exécutif. Esprit du 11 janvier ou pas, le gouvernement Valls a un certain nombre de missions à effectuer, vous savez, faire tourner la police, la justice, l'armée et la diplomatie, voire plus si nous étions si riches pour que nous puissions payer d'autres services publics. Mieux : ce contrôle de l’exécutif, chaque citoyen peut constater par lui-même si les députés le mettent bien en oeuvre, grâce à la magie du direct . 
Toutefois, au vu des questions au gouvernement des semaines précédentes, gageons que les QAG suivantes ne seront pas posées : 

  • Question au premier ministre, Manuel Valls : l'attaque de Roland Dumas sur l'influence qu'aurait votre épouse (1) permet de ne parler de vos ennuis (2) potentiels avec la justice (3), Monsieur le Premier Ministre. Le PS maîtrise désormais à la perfection l'art du buzz ! Justement, Mr le 1er Ministre, Au vu  du comportement de François Mitterrand entre 1934 et 1943, au vu de la promotion obtenue par Ahmed Chekhab à Vaux en Velin (4) en 2014, au vu des propos de Roland Dumas hier, allez-vous, Monsieur le Premier Ministre, quitter le Parti Socialiste, ou bien allez-vous fermer les yeux ? Quand cessera le double discours de gauche ? Comment peut-on prendre des mesures liberticides inédites et dangereuses (mais "républicaines" ...) contre Dieudonné sans ensuite avoir des actes en cohérence lorsqu'il s'agit de sa propre famille politique ?
  • Question au Garde des sceaux, Christiane Taubira : Une étudiante a été violée dans un train de banlieue Paris Melun dans la nuit du 4 au 5 février, en présence de voyageurs qui ne sont pas intervenus (5). Ce fait divers en suit bien d'autres. Les médias soulèvent déjà la question de la non-assistance à personne en danger. Dans une affaire moins dramatique, une de vos collègues du gouvernement,  Laurence Rossignol, a souffert des conséquences de l'inhibition des passants lors d'un vol à l'arraché (6). On le voit, la question de la légitime défense des citoyens est cruciale. Madame le Garde des Sceaux, on ne pourra pas (et on ne veut pas) mettre un policier derrière chaque citoyen. Alors, à quand une réforme de la présomption de légitime défense ? Va t-on continuer à accuser les témoins de scène d'agressions de ne rien faire, quand on sait qu'ils risquent d'aller en prison (7) s'ils cherchent à aider (8) ?
  • Question au Ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve : il parait, Monsieur le ministre de l'intérieur, qu'afin de lutter contre le terrorisme et en réponse au 11 janvier 2015, vous vous êtes prononcé pour « des contrôles systématiques » dans les aéroports de Schengen (9). Pouvez-vous nous dire en quoi le parcours des frères Kouachi, début janvier, entre le 11eme arrondissement, l'Aisne et la région de Roissy, aurait-pu être stoppé par de tels contrôles ? Pensez-vous vraiment que la liberté de circulation des hommes et des marchandises ainsi que l'abolition des frontières intérieures doivent être sacrifiées sur l'autel de la cause de la lutte anti-terroriste ? Si c'est le fond de votre pensée, comment pourrez-vous ensuite expliquer que le Front National, un parti socialiste cohérent, a tort de vouloir remettre en cause Schenghen ?
  • Question au ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius : le 15 février dernier, l'Elysée a publié un communiqué intitulé "Assassinat des otages égyptiens en Libye" (10). Les affaires étrangères ont-elles informé l'Elysée du fait que ces otages ont été assassinés par des partisans de l'Etat Islamique en Irak et au Levant parce que chrétiens (11), tout comme les otages de l'HyperCasher de la Porte de Vincennes ont été tués non pas parce qu'ils étaient français mais parce qu'ils étaient juifs  ? 
  • Question au Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian : Monsieur le ministre, vous êtes certes en charge de la défense, et non pas des Droits de l'Homme. Mais la France s'enorgueillit souvent d'être la patrie des Droits de l'Homme, et de se battre à travers le monde pour cela. Dans ce contexte, comment expliquez-vous, Monsieur le Ministre, que vous ne supportiez pas la critique ou les doutes de la presse au point de ne pas inviter à une conférence de presse le quotidien le Monde, parce qu'ils auraient posé quelques questions sur la cohérence de la politique étrangère française (12) ? Que n'eut-on dit si un tel acte se fut produit sous un gouvernement de droite, ou dans quelque pays dictatorial ? Pourquoi aller faire la guerre en Afrique alors que le combat pour les libertés devrait commencer ici, chez nous, en France ? 
  • Question au Ministre de la Culture et de la Communication , Fleur Pellerin : Madame le ministre, la presse rapporte le fait que vous voulez taxer les firmes étrangères grosses utilisatrices de bande passante (Netflix et Google)  pour "faire contribuer ces groupes à la création française et européenne ainsi qu’au régime des intermittents du spectacles", comme doivent le faire les télévisions (13). Plutôt que de taxer encore et toujours plus, avez-vous pensé à proposer la privatisation des radios et télévisions publiques, ainsi que la suppression du régime des intermittents du spectacle ? Pour info, il existe déjà une redevance sur les supports numériques ou une  taxe sur les abonnements Internet, entre autres.
  • Question au Secrétaire d'Etat au budget, Christian Eckert : même vous, Monsieur le Secrétaire d'Etat, êtes obligé de reconnaître que l’exécution budgétaire sera bien plus difficile que prévu (14). Pouvez-vous faire un point sur la façon dont la France va continuer à vérifier l'existence de la courbe de Laffer
  • Question au Secrétaire d'Etat au numérique, Axelle Lemaire : avez-vous éduqué vos collègues du gouvernement sur le sujet de la neutralité du net ? Le gouvernement va t-il émettre une position avant le vote de la U.S Federal Communications Commission qui se tiendra le 26 février prochain (15) ?
  • Question au Secrétaire d'Etat aux droits de l'homme : ah non, ce poste n'existe pas. Alors posons la au Premier Ministre, Manuel Valls : dans le flot de mesures anti terroristes que vous nous promettez (comme si les manifestants du 11 janvier avaient demandé à vivre en RDA ...), le gouvernement se demande t-il quand même si les atteintes sécuritaires à l’État de droit mettent-elles nos démocraties en danger ? S’il existe un danger, le risque qu’il nous fait courir est-il proportionné au risque terroriste ? (16) Ou bien ces questionnements sont-ils complètement absents ? 
  • Question au Ministre des Affaires Sociales, Marisol Touraine : vous qui êtes si sûre du bon droit du régime social des indépendants (vous avez soutenu un amendement qui durcit les sanctions contre ceux qui veulent discuter de la légitimité du RSI), vous réjouissez-vous de la mise en place d'une commission d'enquête sur le sujet du RSI (17) ? 


Alors, les députés vont-ils discuter efficacité des services publics, équilibre budgétaire, respect des libertés, ou bien seront-ils alignés comme un seul homme derrière le gouvernement pour valider des lois liberticides et une extension sans limite du champ d'action de l'Etat ? 




Les épisodes précédents







(8) Le Parisien Condamné après avoir défendu sa collègue 22 novembre 2014
(10) Elysée Assassinat des otages égyptiens en Libye 15 février 2015 
(13) Contrepoints La taxe sur Internet revient à l’ordre du jour 15 février 2015
(16) Contrepoints État ou terrorisme : quel est le plus dangereux ? 17 février 2015

lundi 16 février 2015

La France apaisée

On ne sait plus par quel bout aborder l'actualité, et surtout le cynisme avec lequel Hollande surfe dessus, tout en ignorant les problèmes des français. 
Quand on pense que le député maire de Tulle était l'espoir, pour ses électeurs, l'espoir d'en finir avec la France en guerre du Sarkozysme ...

dimanche 15 février 2015

Colette Capdevielle, une députée socialiste à l'écoute du réel

Vous ne connaissiez pas la députée socialiste Colette Capdevielle

Sa notoriété mérite pourtant de s'étendre au delà des frontières de l'Adour ou de la Navarre, au vu de la réaction qu'elle a eu face aux débats sur le travail le dimanche. 

Lisez plutôt : 

"Je suis un petit peu fatiguée que l’on vienne me dire aujourd'hui ce que doit être mon dimanche. D'un côté, hier, on me parle de spiritualité le dimanche ; d'un autre, on me dit, et je le lis dans des amendements : "Le dimanche devrait être destiné à la vie associative, culturelle, familiale, politique et sportive". On va bientôt me dire et m'écrire dans des amendements ce que doit être mon lundi, mon mardi, et qu’en est-il de mon mercredi après-midi ? Et de mon jeudi matin ? Que faut-il que je fasse ?  

 Je suis un petit peu fatiguée également que l’on vienne me dire, et je l’ai entendu hier dans ce débat très germanopratin, très parisien, qu'aller au marché –bio, bien sûr– le dimanche, c'est tout à fait convenable, qu'aller au restaurant et au musée, c'est très bien ; on va même nous proposer et nous dire que ce serait formidable d’ouvrir les bibliothèques. Par contre, ces provinciaux et ces ploucs de province, eux, ils vont dans les jardineries et les supermarchés, et ce ne serait pas bien. Franchement, je le dis, j'en ai assez, véritablement assez d'entendre cela."


On sent la personne qui commence à prendre conscience de l'imposture socialiste en ce qui concerne les libertés individuelles, et qui réalise que le dirigisme et le dogmatisme de certains sont à mille lieux de ce que vivent les français au quotidien.

Colette Capdevielle mérite d'être encouragée et félicitée !

vendredi 13 février 2015

Comment abolir l'apartheid en France ? Libé ose tout !

Non, vous ne rêvez pas ! Libération a osé mettre, il y a quelques jours, en Une, la question suivante : Comment abolir l'apartheid en France  (1) ? 

Il y a de quoi rire, vraiment !

D'abord, de quel apartheid (!) Libération parle t-il ? Du système  politique dite de « développement séparé » affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques ? 

De deux choses l'une. Soit les mots ont encore un sens, et dans ce cas il y a vraiment de quoi se dire que Nelson Mandela doit se retourner dans sa tombe. 

Ou alors, Libération a raison, la France subit un régime d'apartheid, et alors les victimes devraient immédiatement porter plainte contre le Parti Socialiste et l'UMP qui ont géré la France depuis 30 ans. 

Que la France ne soit pas tout à fait le pays de l'égalité qu'elle prétend être, il était en effet temps que les socialistes s'en rendent compte. Mais comment Libération peut-il oser faire cette Une ? Est-ce que le le nouveau propriétaire a négocié un alignement total de son groupe de média (2) (Libération-L'Express-i24 News) avec les thèses et thèmes du gouvernement, afin de ne pas empêcher le rachat de SFR (3) ou de ne pas trop fouiller dans les comptes en Suisse ?
Sans rentrer dans les théories du complot, force est de constater qu'après la scandaleuse inclusion de Contribuables Associés dans la liste de sites "conspirationnistes" de l'Express (4), juste après que Najat Belkacem ait décrété la lutte contre les conspirationnistes priorité nationale, Libération relaie un autre mot d'ordre du gouvernement.

Pourquoi est-ce drôle ? Parce que, si on reprend la typologie de Manuel Valls, il existe donc des apartheid sociaux, ethniques mais aussi territoriaux. C'est là où c'est risible : Libération ne pourrait-il pas être le symbole de ces fractures territoriales ? Rappelez-vous, ces journalistes symboles absolus du boboïsme qui refusent de partir du nord du Marais et de déménager juste de l'autre coté du périf ? (5)

En réalité, sur le sujets des fractures françaises comme sur d'autres, il conviendrait de partir du réel et d'accepter la situation telle qu'elle est, sans pour autant employer des mots outranciers. Oui, la France est fracturée, mais pour autant, non, personne ne veut de la mixité sociale.

Une fois dit cela, accepte t-on pour autant une société de castes ? Car en réalité, le problème, ce n'est pas qu'il y ait des ghettos urbains (de riches comme de pauvres) et des campagnes oubliées, le problème c'est que les situations semblent figées. Or, on sait très bien d'où proviennent ces blocages : ils sont directement liées à une triple mystique qui caractérisent notre pays :

  • L'Etat, ultra jacobin, sait ce qui est bon pour les gens, de préférence avec leur argent
  • Le programme du Conseil National de la Résistance et les institutions qui en découlent, il ne faut pas y toucher 
  • Les choix qui favorisent les baby boomers ne doivent pas faire l'objet de débat

Qu'il ait fallu reloger en urgence, entre 1945 et 1965, beaucoup de gens, certes, mais depuis, peut-on empêcher les classes moyennes de fuir les banlieues les plus populaires ? Est-ce que la classe politique, qui elle, donne des leçons de mixité, y irait ? 

Si déjà, on stoppait les énormes dépenses liées à la politique de la ville, pour avoir une politique des personnes, et de préférence non intermédiée par l'Etat, un grand pas serait franchi.
Mais imagine t-on l'Etat reconnaître l'échec de la politique de la ville ?


(1) Libération France : comment abolir l'apartheid ? 5 février 2015
(2) L'Obs "Libé", "L'Express" et i24news dans un nouveau groupe média 14 janvier 2015
(3) BFM Business Patrick Drahi dans le collimateur du gouvernement 18 mars 2014
(4) Contribuables Associés Réponse de Contribuables Associés à "L'Express" 4 février 2015
(5) Le Monde A « Libération », un déménagement et des baisses de salaire à l'étude 20 décembre 2013