vendredi 6 mai 2011

UN pays, DES gens

Alors que l'ancien maire de Bordeaux repris de justice Ministre de la Défense le ministre des Affaires Etrangères pose ouvertement la question du possible double jeu des officiels Pakistanais (cf sa déclaration à l'AFP), reprenons la remarque de Guy Sorman,



qui note qu'en fait "le Pakistan, en effet, est un pays qui n'existe pas, mais une vague confédération de peuples à peine réunis par l'islam ", en la confrontant à celle de l'Hérétique, pour qui "le Pakistan se moque des pays occidentaux depuis fort longtemps".

Les questions sous jacentes sont nombreuses :

- C'est quoi un pays ?
- Sommes-nous, en tant que citoyens, indéfiniment solidaires des décisions de cette entité, comme dans une société en commandite par action, alors que les dirigeants, eux, seraient encore moins responsables que des gérants de SARL ?

L'Etat, cette personne morale sujette du droit international , qui dispose d'un territoire, d'un gouvernement et d'une population, accomplit, par le biais de ses fonctionnaires,  des actes qui interagissent avec les autres états : décisions économiques, juridiques, militaires par exemple. Quand la France est en guerre en Afghanistan, la tradition nous fait être solidaire des soldats qui combattent la bas en notre nom. Pourtant, nul n'a voté pour cette guerre, ni le peuple par référendum direct, ni les députés. Seuls Jospin et Chirac, puis Sarkozy, ont pris une décision en l'imposant aux contribuables.

Ce paradoxe de l'adhésion aux décisions d'un Etat, on le voit bien dans le débat que les Européens entretiennent vis à vis des Etats Unis d'Amérique. Est ce que 300 millions de gens peuvent être unanimes ? Comment peut-on reprocher aux Américains un certain impérialisme militaire, diplomatique ou culturel (1) et en même temps reprocher les tentations isolationnistes ? Les mêmes qui fustigent le coté va-t-en-guerre de Bush sont ceux qui reprochent à Ron Paul et aux Tea Partiers de vouloir se replier sur les Etats Unis.
En cela, ils oublient les "not in our name", ce mouvement anti-guerre 100% Etats Uniens.

Ainsi, si DES gens des services secrets pakistanais avaient décidé de protéger Ben Laden, qu'est ce que cela dit DU Pakistan ? Réponse, rien. En France, on est assez mal placé pour affirmer que des factions aux intérets opposés ne prennent jamais de décisions en totale contradiction avec la ligne officielle des institutions ou même avec les intérets de la majorité des français.



(1) Exemple concret : Libération critique la politique étrangère US, "interventionniste" http://www.liberation.fr/livres/01012327843-imperialisme-bon-fond-et-petite-forme

4 commentaires:

  1. Bonjour,

    et on pourrait se poser la même question sur la notion de peuple... (avec par exemple le "peuple corse"...)
    @+

    PS : sympa votre blog (je n'étais pas encore venu il me semble) et merci d'être passé chez moi ! ;o)

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  2. ahhh... je ne savais pas qui était nap, passé chez moi également. Je sais maintenant où vont ses sympathies... Au moins, on est fixé.

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  3. comme vous dites, gauche de combat ! Merci de votre visite, ceci dit.

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