mercredi 29 mai 2013

Et les vrais enjeux ?

L'écoute attentive des questions au gouvernement hier permet de confirmer l'intuition d'Autueil : nous assistons manifestement à la mort des partis politiques
Tous les mardis, le pouvoir législatif, les députés, c'est à dire les gens élus par le peuple pour voter le budget de la Nation ainsi que les lois, ont le droit (et le devoir) de contrôler l'action du pouvoir exécutif, le gouvernement. 
Passons sur le trait d'humour du député savoyard Dominique Dord.



Où sont les questions sur les affaires Européennes ? Sur l'engagement des forces armées françaises dans le Monde ? Sur l'orientation de notre diplomatie ? Sur la mission de la police ? Sur les raisons pour lesquelles le gouvernement n'a pas réagi aux propositions de la Banque de France en matière budgétaire ?

L'armée intervient au Niger (source Opex 360) alors que nous n'avons plus d'argent et que le système de paiement de la solde des militaires n'est toujours pas fiabilisé, parait-il, et aucune explication du gouvernement.
La police se montre incapable d’arrêter les émeutiers du Trocadéro, mais embarque des mères de familles qui passaient près du lycée du XVeme arr où le Président de la République faisait un discours ? Silence radio de Manuel Valls. 

Les régimes spéciaux échappent à la réforme des retraites ? (Voir l'Opinion). Bercy est aux abonnés absents. 
La gestion du système éducatif est épinglée par la Cour des comptes ?  (voir Contrepoints)? Vincent Peillon balaye la remarque d'un revers de main. 

On dirait que les hommes et femmes politiques feignent de ne pas comprendre que les citoyens ne sont ni sourds, ni idiots. Le double discours et l'irresponsabilité passent de moins en moins bien. 

Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, pose une excellente question à Atlantico : François Hollande saura-t-il tenir à Paris le même discours qu'à Leipzig? 

En effet, on sait que la France est en mode pilotage automatique : l'administration veille. Elle a beau ne pas savoir quelle est la destination, elle fait tourner les moteurs de l'avion, et ce bien que la jauge de kérozène soit dans le rouge. 

C'est bien aux politiques à fixer un cap, et à parler des enjeux. Dans ce contexte, on ne peut que regretter le fait que le personnel politique ne soit pas plus clair avec lui-même. Opposition Républicaine demande : UMP ! U pour ?????. C'est une bonne remarque. L'UMP n'a pas fait, après la présidentielle, son examen, et ns'est jamais demandé quel devait être son positionnement idéologique. Quel est le lien en terme de filiation philosophique entre Raffarin et Ciotti ? Entre NKM et Peltier ? Entre Novelli et Wauquiez ? Aucun. Si on assiste à la mort des partis politiques, c'est bien parce qu'une partie de personnel politique préfère ne pas faire de choix et encore moins avoir à s'expliquer. Notons qu'à gauche, c'est pareil, les affaires (Guerini, Andrieux, Dalongeville) en plus.

La situation économique actuelle est ce qu'elle est. Les gouvernants, une fois qu'ils ont détourné l'attention du public avec des artifices sociétaux, pensent pouvoir gagner du temps en nous mettant l'Europe sous le nez. On ne peut, comme l'Hérétique, que rire ! L'Europe serait à la fois comme source de blocage (ah oui, ils sont méchants, les allemands !) et facteur d'espoir (il nous faut un gouvernement économique Européen, disent-ils). Jamais, les hommes politiques ne se remettent en cause, ici, chez nous. C'est toujours la force des autres. 

Du coup, on se dit que l'enjeu est sans doute là : s'assurer du fait que ceux qui devraient faire vivre la démocratie représentative assument leur rôle, y compris en construisant des partis aux orientations claires, puisqu'il semble impossible de bâtir un système de majorités d'idées, projet par projet. C'est à nous, citoyens, en direct ou par le biais de sites web comme http://www.nosdeputes.fr/ ou à travers les élections, de s'assurer que les politiciens soient encouragés, mais aussi surveillés et sanctionnés. 

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