mardi 20 décembre 2011

Plus il y a d'Etat, moins les choses marchent

Plus il y a d'Etat, moins les choses marchent : credo religieux ou réalité scientifique ?

Prenons la réponse d'un aimable lecteur du Post . Elle est interessante car elle en dit long sur les peurs qui affectent une grande partie des français, et explique pourquoi tant de nos concitoyens sont prêts à voter pour n'importe quel étatiste de gauche ou de droite qui leur promet de les "aider".

"1. On peut vraiment parler de credo libéral car il n'y a pas le moindre début de preuve scientifique que cela soit vrai on a même, depuis 35 ans d'expérience du néolibéralisme des preuves concrètes du contraire. Le libéralisme économique est une croyance religieuse et rien d'autre.

2. Le libéralisme économique entraine une accumulation des richesses dans les mains de peu de personnes, appliqué au niveau du logement cela donne des ghettos de riches qui ont les meilleurs logements et des ghettos de pauvres de l'autre.

3. On le voit bien avec les prix du marché qui sont tellement haut que plus aucune personne de la classe moyenne ne peut acheter et de plus en plus de personne qui ont un travail sont SDF.

4. Les HLM corrigent un peu, pas assez, la donne mais le vrai problème est tout simplement qu'il n'y a pas assez de logement et que les prix des marchés sont trop haut et seul l'état pourrait changer ça en faisant un programme important de construction de logement avec des loyers bien en dessous des prix du marché actuel pour entrainer ce marché à la baisse."

Réponses

1. Chez les libéraux, on définit le plus d'Etat par deux éléments : plus de lois et reglementations publiques, et plus de dépense publique. Un Etat libéral baisserait donc fortement les dépenses et les recettes, et ferait voter moins et mieux de lois. Pour les lois, pas besoin d'étudee poussée : c'est le règne du toujours plus. Il existe tellement de lois qu'il y a même un comité de suivi des applications des lois votées ! C'est dire.  Rien que sur la récidive des criminels, par exemple, six lois ont été votées en 7 ans. Sommes nuos pour autant immunisés contre les faits divers sanglants ?
Pour les dépenses publiques, tordons le cou à une idée reçue : non, l'Etat ne se désengage pas, en France en tout cas. En 2007, l'Etat a prélevé 267 milliards d'euros de recettes fiscales. En 2011, c'était 336 milliards. Même l'impot sur le revenu progresse : 55 milliards en 2010, 59 milliards en 2011. Coté dépense, sans surprise, la progression est encore plus rapide, puisque les déficits progressent.
Autrement dit, l'Etat en 2011 a plus de moyens fiscaux et législatifs qu'en 2007. Est ce que les français sont pour autant plus contents ? Les trains roulent-ils mieux ? Le chomage a t-il baissé ? L'accès à la santé est-il plus facile ? Non.

2. Des riches, il y en a toujours eu. Mais alors qu'en régime étatiste, la fortune est liée à l'héritage ou à la collusion avec l'Etat (rentes publiques par exemple), en régime libéral mondialisé, la fortune a un peu plus à voir avec le talent et la chance, ce qui semble plus démocratique que la naissance. Comment Steve Jobs, enfant abandonné, a réussi à créer une société de 46.000 employés (1 seul en 1981) ? Par une décision publique ? Les soviétiques avaient des savants bien formés et intelligents. En France, a priori, nous avons aussi des gens à l'intelligence supérieure à la moyenne : où sont les fortunes liées à l'exercice de cette intelligence ? Toujours dans le domaine de la dénonciation des riches, on parle souvent des footballeurs. Avant 1991 et l'arrêt Bosman, la mise en concurrence des footballeurs était limitée. Depuis, elle est mondiale. Les sommes que gagnent les joueurs les plus connues sont donc en permanence susceptibles d'être remises en cause par un nouveau joueur, plus talentueux. C'est donc bien le talent d'individus qui contribue à diversifier les riches. Après, qu'ils s'achètent des logements plus sympa, ca semble être logique.

3. Le problème de la France en matière de logement ne peut pas être attribué au libéralisme. En régime libéral (moins et mieux de lois, moins et mieux de dépense publique), les permis de construire seraient attribués par défaut, et non pas donnés par le maire. Chaque propriétaire de terrain serait en capacité de décider lui-même ce qu'il voudrait faire de son bien. En France c'est l'inverse. Il ne faut donc pas s'étonner du fait qu'il y ait pénurie. Après, il y a le problème spécifique de Paris. Mais la capitale est par définition une entité géographique non vide (21.000 habitants / km²) et restreinte (105 km²) sur laquelle la population s'accroit. Il n'y aura pas de miracles. Vu que le parc de logement est stable, les prix ne baisseront pas tant qu'il y aura des acheteurs, soit des riches millionnaires étrangers (un peu) soit des locaux prêts à s'endetter sur 25 ou 30 ans pour acheter à 7, 8 ou 10.000 euros le mêtre carré. Pour faire baisser les prix dans Paris, il faut soit surrélever les immeubles, soit construire de très grands immeubles, soit interdire aux banques de prêter, soit empecher ceux qui peuvent acheter avec leur argent d'acheter.


4. Les HLM ne sont pas une solution à la crise du logement. Pour construire des logements, à moins que l'ont ait recours à l'extorsion de terrains et à l'emploi d'esclaves non rémunérés, l'Etat doit payer pour construire, donc prelever encore plus d'impots. De plus,  même à qualité constante, certains HLM seront toujours mieux que d'autres : mieux situés, plus loin des nuisances. Même si toute la population française vivait en HLM et payait le même loyer, nous ne serions pas égaux et il se créerait un marché de l'échange voire de la corruption. Même si nous étions tous logés gratuitement, on préfererait tous habiter un HLM place des Vosges plutot qu'un HLM en bout de piste de Roissy. C'est pour ça qu'en tant que gestionnaire, l'Etat n'a aucune légitimité en la matière et que seul le marché libre doit allouer les logements en hiérarchisant les loyers.






2 commentaires:

  1. Avant d'étaler sa confiture, l'auteur du commentaire aurait dû aller regarder la définition du terme ghetto. Ca lui éviterait de faire du Audiard.

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