jeudi 16 juin 2011

Legalize !

En dépit du débat qu'ont lancé les socialistes, très en forme en ce moment, entre le teuteu et le mariage gay, initialement, chez les libéraux, on avait choisi de la jouer profil bas sur le sujet. Déjà, nos "amis" nous attendent sur le sujet, toujours prêts à sortir le témoignage d'un député effaré, comme en Janvier dernier dans Valeurs Actuelles (voir Alternative Libérale-Nouveau Centre : alliance contre nature, dixit Valeurs Actuelles ?) .
D'autre part, il y a vraiment des sujets plus importants que les thèmes purement sociétaux. La crise de la dette publique, la menace de la Chine communiste et de ses alliés, les impots beaucoup trop élevés sont vraiment plus importants.

Toutefois, et comme l'Heretique revient sur le sujet (quelle idée, aussi, de bloguer pour Marianne !), juste un rappel des termes du débat.

La drogue, c'est pas bien. Personne ne contestera ceci. Et personne n'a envie de voir un membre de sa famille addict à un produit stupéfiant, de la beu à la cocaïne, en passant par le whisky ou le xanakse (faute d'orthographe volontaire, histoire de ne pas citer un produit copyrighté). Et dans l'écrasante majorité des cas, les libéraux, favorables à la libéralisation, sont aussi et surtout favorables à la prévention et à la main tendue vers les personnes en difficulté, corollaire de la liberté et de la responsabilité individuelle.

Maintenant, au delà du problème moral qui consiste à tracer une ligne artificielle entre ce qui est légal et ce qui ne l'est pas, de quoi se plaignent les français ?

Ils sont certes 90% à refuser la libéralisation de la drogue, ce qui est logique, mais ils sont aussi 100% à se plaindre de l'insécurité et de l'explosion des impots. Ils seraient aussi 100% à se plaindre de la surpopulation carcérale s'ils ne fermaient pas les yeux sur cette honte qu'est notre administration pénitentiaire.

Les stupéfiants, c'est

-  8% de toutes les condamnations prononcées par les juges
- 40% du temps de travail policier
- 20% des causes d'incarcération

les français doivent comprendre qu'il existe en gros trois genres de produits

- ceux qu'on achètent plus quand le prix baisse : si votre fabriquant de Yop préféré passe la bouteille à 1,50 euros au lieu de 2 euros, vous allez en acheter plus, et inversement.
- ceux qu'on achètent plus, quand le prix monte : tous les produits de luxe ("pas assez cher, mon fils")
- ceux qu'on achète quelque soit le prix, une fosi qu'on est clients : alimentation quotidienne, essence, péages autoroutiers, canna, héro etc

La lutte contre la drogue ne diminue pas la consommation, mais fait augmenter les prix.

Or, si on veut une police et une justice efficace, c'est évident qu'il faut commencer par :

- diminuer les sources de délinquances, dont les vols pour se procurer de l'argent pour acheter de la drogue
- arrêter d'envoyer des jeunes en prison, qui est au petit délinquant ce que les MBA sont aux controleurs de gestion, de très bons accélérateurs de carrière
- arrêter de donner des incentive aux trafiquants. Plus l'Etat s'acharne à détruire leur commerce, plus leur risk reward augmente, et les revenus qui vont avec.

Dans ce domaine comme dans d'autres, l'Etat doit s'effacer et les gens doivent reprendre leur vie en main, car ils peuvent le faire. C'est aux familles à prévénir leurs enfants des dangers, pas à des lois dont les effets pervers (surpopulation carcérale, création de principautés narcocratiques, agressivité policière) sont pires que le mal qu'elles prétendent combattre. Ayons confiance en le bon sens et la bonne volonté des gens.


Pour poursuivre
Chifres clefs de la justice http://www.justice.gouv.fr/_telechargement/doc/Chiffrescles_2010_fascicule_detaille.pdf

Sinon, pendant qu'on discute drogue et mariage gay, l'armée de la République Populaire de Chine réorganise l'espace aérien d'Asie du Sud, cherche à se doter d'un porte-avions ou admet (!) pratiquer le cyberwarfare.  

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