dimanche 27 septembre 2015

Non, Bartolone n'aidera pas les parisiennes harcelées dans le métro !

Le traitement de certains sujets de campagne serait à mourir de rire si il ne concernait pas directement le sentiment d'insécurité de 53% de la population parisienne : les femmes. 
La gente féminine connait bien ce problème spécifique aux transports en commun : le harcèlement de rue.Vous vous souvenez en effet du reportage de Sofie Peteers à Bruxelles (1).
Etant donné que les régions gèrent les transports en commun (mais pas toute la police des transports en commun puisque seuls les gros bras du GPSR (2) sont employés de la RATP ), Claude Bartolone, dont le parti gère la région Ile de France depuis 17 ans, se réveille. Voila sa proposition : 
  • 1. Prévenir la violence par des campagnes permanentes de sensibilisation dans les transports en communs et les espaces publics.
  • 2. Lutter contre la violence par la présence des personnels de sécurité, [...] la création d’une police des transports par contractualisation avec l’État, le STIF, la SNCF et la RATP, la mise en place de l’arrêt à la demande sur des lignes de bus. 
  • 3. Accompagner les victimes par la formation des agents des transports à la prévention du harcèlement sexiste et à l’accompagnement des victimes.

Oui, c'est à mourir de rire. Au problème réel de la peur d'être agressée, Bartolone, dont le parti, répétons le encore une fois, détient tous les leviers du pouvoir politique et médiatique français (Elysée, Matignon, intérieur, défense, majorité à l'Assemblée Nationale, ville de Paris, région Ile de France, France Télévision, etc ...) répond par des campagnes de pub et par de la démagogie.
Oui, c'est de la démagogie que de proposer de la présence des personnels de sécurité ou la création d’une police des transports, d'abord parce que la police des transports existe déjà.



Comment se fait-il que Claude Bartolone, élu depuis 1981 (!), n'ait jamais entendu parler du Service de protection et de sécurité du métro (SPSM) de la police, du Groupe de protection et de sécurité des réseaux (GPSR) ou même de l'armée française, puisque celle ci est de facto affectée au controle des tickets de métro lorsqu'elle patrouille dans les couloirs du métro dans le cadre des missions Vigipirate ?
Claude Bartolone veut plus de personnel : ok, mais avec quel argent ? Il parait que nous sommes en léger déficit, c'est à dire que la dépense publique est déjà un chouia plus élevée que l'ensemble des recettes. Oh, rassurez-vous, trois fois rien, même si à cause de ce rien, nous avons déjà un peu de mal à payer les heures sups de la police (3) ...
Quand bien même cette police que Claude Bartolone veut recruter travaillerait gratuitement, combien veut-il de recrutements ? Il y a 5,5 millions de franciliennes, et 699 rames de métro à Paris. Faut-il un policier par francilienne ? Un par rame de métro ? Un par wagon de métro ? Quid des quais ? des couloirs ? Des ascenseurs ?
De plus, n'oublions pas qu'il faudrait que ces policiers soient des hommes, vu que les policiers femmes sont aussi des femmes (4). Voila qui nous ramène à l'absurde proposition de Marie-Ségolène Royal en 2007 ...(5) !

Combien de temps les politiciens vont-ils prendre les français pour des moutons, désireux de choisir entre divers clans de loups ?
Face à l'insécurité dans le métro, nous n'allons évidemment pas attendre qu'il y ait un policier par rame. Le type de société que cela implique, peut être est-ce dont rêve le Parti Socialiste ou leurs alter égo de "droite", mais c'est ni possible, ni, surtout, souhaitable.

Face à l'insécurité des femmes dans le métro, il y a un type de solution : la réponse individuelle, de la part des principales intéressées, mais aussi de la part des hommes.
Les femmes doivent être en situation de pouvoir se défendre face à une agression, et les témoins hommes devraient avoir le droit de défendre les victimes, sans risquer la prison (6).
Que les femmes décident de prendre des cours d'auto défense type krav maga, cela relève d'une décision individuelle. Les politiciens ne vont pas leur tenir la main pour aller s'inscrire à des cours. Dotées de ce capital d'auto défense, les femmes seraient de plus en mesure de ne plus confondre drague, même lourde, et agression sexuelle (7).
En revanche, la où le politique peut agir, c'est sur le corpus législatif qui fait qu'il est rationnel, quand on assiste à une agression, de ne surtout rien faire. Déjà, les sciences sociales nous apprennent que la responsabilité est diluée dans les endroits publics, surtout dans les pays où on apprend aux citoyens que c'est au gentil Etat omnipotent de s'occuper de tout. La ministre Laurence Rossignol en sait quelque chose (8). Mais si en plus de cette donnée psychologique, on est sur que la justice sera plus favorable aux délinquants qu'aux justiciers, à quoi bon ?

Claude Bartolone ferait donc bien mieux de convaincre ses collègues socialistes de réviser les lois sur la légitime défense, sans parler de celles interdisant le port d'armes, plutôt que de se moquer des femmes, avec des propositions de campagne aussi démagogiques !



EDIT : le blogueur centriste l'Hérétique a répondu, il n'est pas d'accord. Lire "Propositions libérale et socialiste, pas d'aide aux femmes harcelées !"




(1) Le Parisien Libéral #harcelementderue 2 aout 2015

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