mardi 11 février 2014

Le virus suisse ? Parlons-en


Ont voté ! L’acceptation par les Suisses de l’initiative «Contre l’immigration de masse» est un énorme wake up call pour l'Union Européenne. Que dit cette initiative ? 

le Monde rappelle que Le texte soumis au vote suggérait que la Suisse « gère de manière autonome l'immigration des étrangers ». Des « plafonds et contingents annuels » devront déterminer le nombre d'autorisations délivrées.
Ceux-ci seront fixés « en fonction des intérêts économiques globaux de la Suisse et dans le respect du principe de préférence nationale » et l'étude d'une demande d'autorisation de séjour prendra particulièrement en compte « la demande d'un employeur, la capacité d'intégration [du demandeur] et une source de revenus suffisante et autonome ». Enfin, « aucun traité international contraire (…) ne sera conclu », conclut la proposition.

C'est contraire au droit européen qui dit qu'il ne peut pas y avoir de quotas d'immigration entre membres de l'ALDE. 

Du coup, les français canal socialistes s'en donnent à coeur joie. Libération, au lieu de s'occuper du préoccupant niveau d'anglais du président de la République (diplomé de l'ENA et de HEC) ou sur le racisme négrophobe de Nicolas Bedos , titre "le virus suisse". 

Le député PS Yann Galut, au lieu de dire s'il va signer la pétition de son collègue UDI Charles de Courson sur pour la transparence sur l'indemnité des parlementaires, tient des propos insultants

Le ministre français des affaires étrangères, au lieu de nous dire s'ils se décide enfin à communiquer les plans de guerre de la France à Catherine Ashton avant d'engager l'armée sur le terrain, menace notre voisin démocratique et pacifiste en promettant que la relation allait changer.

Les socialistes auraient pu être dans le vrai  s'ils avaient balayé d'abord devant notre porte.

Les 4 libertés

L'Union Européenne est très claire. Les citoyens de l'UE doivent bénéficier de 4 libertés. Les quatre piliers du marché unique, souvent appelés les «quatre libertés», sont la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux. Ces libertés sont inscrites dans le traité CE et constituent le fondement même du système Marché unique.
  • Pour les particuliers : le droit de vivre, de travailler, de faire des études ou de prendre sa retraite dans un autre pays de l’Union
  • Pour les consommateurs : une concurrence accrue 
  • Pour les entreprises : faire des affaires dans d’autres États membres

Or, il existe tans de préalables Français (mais aussi Anglais ou Belges) en terme de foulage au pied de ces 4 libertés qu'on se demande honnêtement comment on peut ensuite oser commenter ce que font les Suisses.

Quand les pays de l'UE négocient le retardement de la liberté de circulation des Roms en Europe sous prétexte que leur pays d'origine n'est pas à niveau, quand un ministre français admet lui-même et publiquement qu'il préfère les ententes sous parapluie public et étatique à la libre concurrence, quand la France rechigne à mettre en oeuvre la directive Bolkestein, quand le ministère des finances fait tout pour renationaliser l'épargne et taxer les flux de capitaux, quelles leçons pouvons-nous ensuite donner à un pays qui n'est même pas membre de l'UE mais qui fait pourtant travailler et vivre des centaines de milliers de Français ? 

Nous, français, membres fondateurs de l'UE, refusons d'assumer la vision  libérale, démocrate et fédérale des pères fondateurs, et nous irions donner des leçons à notre voisin qui a de quoi nous en donner, au niveau démocratique ? 

Quand la France transposera dans son droit toutes les directives Européennes, quand elle acceptera tous les jugements de la Cour de Justice des communautés Européennes, quand elle cessera de faire de l'Euro bashing au lieu de remettre en cause son modèle social en faillite, quand  le président Hollande nous parlera de gestion fédéralisée, depuis Bruxelles, des services publics régaliens, alors nous serons en mesure de donner des leçons à nos voisins. 

En attendant, comme dit Pierre Chappaz, sur son blog le Libertarien et interviewé par le Temps, on peut comprendre le vote des Suisses.
Peut-on qualifier de virus le vote et la démocratie directe, surtout en parlant d'un pays aussi ouvert que la Suisse ? 

6 commentaires:

  1. Leur vote traduit leur haine grandissante envers les frontaliers. Il suffit de voir qui faisait campagne pour le Oui, il suffit de voir les affiches du MCG, et de voir que Genève a voté contre ce texte pour comprendre l'erreur d'un tel choix.

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    1. assez cocasse, en effet, mais il se trouve que dans les faits, les racailles de Genève vivent souvent à Annemasse. Maintenant, une fois qu'on a dit ca, ca ne donne aucune solution.

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  2. En quoi ce vote est une erreur ? Ah oui, c'est vrai, quand le peuple vote mal, il faut supprimer le peuple et faire comm en URSS où n'il y eut qu'un seul référendum en 72 ans.

    Curieusement, à Cuba et en Corée du Nord, c'est immigration zéro absolu et on n'entend jamais nos grandes âmes degôche dénoncer ce fait.

    Ce qui me fait marrer, c'est que les socialistes se plaignent d'une décision d'inspiration ... socialiste. C'est comme pour libre-échange : c'est le mal absolu pour les dégôche mais en même temps, c'est dégueulasse de refuser le libre-échange aux Cubains.

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    1. Comme toi, je préfère la démocratie, même imparfaite, même celle qui dit non, chez nous en 2005, au TCE, à la dictature.

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  3. Les suisse qui ont voter pour l'initiative de l'UDC pensent résoudre des problèmes qu'ils croient liés à la libre circulation des personnes alors que ces problèmes sont des responsabilités bien helvétiques.

    La pénurie de logement ne va pas être résolu avec cette politique de quotas. Cela date bien avant des accord sur la libre circulation. En Suisse la politique du logement est tellement administrées, bureaucratisée que construire est un véritable parcours du combattant. Et la démocratie direct n'arrange pas les choses. A Genève ce Week end les électeurs ont refusé un plan de quartier d'habitation à Versoix. Et cela qu'après que les suisse on voté récemment pout la loi sur l'aménagement du territoire qui va encore plus restreindre le droit de construire sur tel ou tel terrain privés. C'est la victoire de l'égoïsme collectif contre le droit à la propriété privée de pouvoir librement construire des logements.

    Pour les transports qui sont saturé: pareil. c'est les politiques anti-bagnole qui pourrissent le vies des automobilistes en ville pour les inciter à utiliser les transports en commun. Les politiques violent le droit individuelle du choix de son mode de transport et après on se plaint que les infrastructures des transports publiques ne suivent pas et que ça coûte très chère.

    Vous pouvez lire mon billet sur le sujet juste avant la votation.

    http://leblogdjetliberte.blog.tdg.ch/archive/2014/02/03/inititive-udc-sur-l-immigration-cette-derniere-se-trompe-de-252585.html

    D.J

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