Vous êtes nombreux à avoir lu : Nationaliser temporairement les banques, par Marc Fiorentino sur la Tribune. Et vous êtes nombreux à vous être dit "ah, si les financiers et les économistes ne sont pas d'accord entre eux" et "si les plus représentatifs d'entre eux parlent de nationalisation".
Marc Fiorentino a tout faux. Reprenons son raisonnement :
- je ne suis pas analyste financier
- je constate que les cours des actions bancaires bougent dans tous les sens
- je remarque aussi que Christine Lagarde dit la même chose
- paniquons, parce qu'on ne sait pas ce qu'il y a dans les comptes des banques
En tant que PDG d'une entreprise d'investissement qui fait des analyses financières et des introductions en bourse (Euroland Finance) et dirigeant d'un service de conseil en investissement (Allofinance), Marc Fiorentino est vraiment modeste. Certes, il n'est pas devin, il ne pouvait prévoir à l'avance que Christine Lagarde corrigerait ses propos sur les banques (voir : Les banques ne vont pas si mal - Christine Lagarde) mais ses connaissances en finance le rendent capable d'avoir un jugement sur les banques..
D'autre part, d'un constat juste, "les banques dites privées bénéficient d'une garantie de fait de l'État", Marc Fiorentino sort une conclusion totalement érronée : il faut nationaliser. C'est évidemment l'inverse qu'il faut faire. Le contribuable n'a pas à payer pour des traders fous ou pour des placements dans des pays à risque. Quand on achète une voiture ou une maison, il n'y a pas de garantie de l'Etat pour protéger. Pourquoi devrait-il y en avoir une pour les banques ? Supprimons cette garantie implicite (les plans de bail out pour les banques too big to fail) et explicite (l'assurance des comptes bancaires jusqu'à 100.000 euros) et l'obligation d'avoir des paiements par compte bancaire, pour enfin mettre en concurrence totale les banques.
Ceux qui ne veulent ni risque ni rendement se feront payer en cash Banque Centrale Européenne, en or physique ou autre, ceux qui veulent une banque éthique ou stable iront au Crédit Coopératif, chez Triados ou à la Banque Alternative Suisse, et ceux qui veulent du rendement mettront leur argent chez Goldman Sachs.
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