On peut lire, ici ou la, qu'Anne Hidalgo doit être élue car c'est une femme.
Avec tout le respect qu'on doit à l'élue parisienne et à ses admirateurs & admiratrices : mais quelle bétise !
Depuis quand vote t-on pour quelqu'un parce que c'est un homme ou une femme ? On vote pour des représentants car les collectivités ont besoin d'un exécutif qui gère des projets communs en prélevant des impots pour cela. On ne vote pas pour des gens parce qu'ils nous ressemblent mais pour qu'ils mettent en oeuvre ces projets.
La campagne sera longue (puisqu'elle commence près de deux ans avant l'élection) et on aura tout le temps de démonter le bilan Hidalgo-Delanoesque, mais cette idée de faire campagne pour une femme plus que pour une personne montre bien à quel point le projet est vide.
A la décharge des militants socialistes qui nous disent que Anne Hidalgo doit être élue car c'est une femme, notons quand même que ce genre d'idée n'est pas spécialement de gauche mais contamine aussi la droite conservatrice. Ainsi, on a Géraldine Poirault-Gauvin et Françoise de Panafieu qui elles aussi disent "il faut voter pour des femmes" plutôt qu'"il faut voter pour des idées et leurs porteurs".
Lire Aucune femme députée à Paris ! (?) , un post du 7 Juin 2012, à ce sujet.
Si par magie les femmes pensent que seule une femme peut représenter des femmes, dans ce cas, comment peuvent-elles adopter le pacte social actuel où certains paient beaucoup d'impots pour d'autres ? Chaque CSP ne devrait-elle pas avoir son représentant ? On dit aussi, en filigrane, que les femmes sont opprimées et qu'il faut donc les pousser. Ok. Dans ce cas, Anne Hidalgo, descendante de conquistadors puisque d'origine espagnole, ne devrait-elle pas laisser sa place à une descendante d'opprimée, arabe ou noire ? Que les socialistes aillent jusqu'au bout de la logique communautariste.
Si l'élection est une réparation, alors leur candidate ne peut pas être blanche. Il faut forcément qu'elle vienne d'un pays du tiers monde, ou qu'elle ait une religion opprimée (juive ou catholique par exemple).
Si l'élection doit refléter d'une manière ou d'une autre la sociologie, alors le candidat socialiste doit forcément être un employé ou un ouvrier (le groupe majoritaire en France) et non pas un fonctionnaire. Il doit également tout juste avoir le bac, et gagner 1400 euros par mois. C'est le profil médian des français.
On nous dit : Anne Hidalgo est une féministe (donc progressiste). Avez-vous lu Le féminisme «prosexe, proporno, proputes» de Morgane Merteuil sur Libération.fr ? C'est un peu moins bien-pensant et un peu plus rock'n'roll que les propos très convenus d'Anne Hidalgo sur les footeuses qui jouent voilées ( mais alors, que pense Anne Hidalgo de la rupture du ramadan à la Mairie de Paris et de l'absence de fête post Carème dans cette même Mairie de Paris ?). la vérité c'est qu'Anne Hidalgo est aussi féministe que votre serviteur bloggueur un militant trotskyste. La gauche a pensé pendant des années qu'il ne fallait pas donner le droit de vote aux françaises car elles voteraient conservateurs. Aujourd'hui, cette même gauche, toujours clientéliste et communautariste, pense que le vote des femmes est acquis. Parisiennes, défendez-vous !
Et puisque le personnel politique n'est pas tiré au sort parmi l'ensemble des citoyens, mais élu selon les rêgles de la démocratie représentative, donnons à l'élection du maire de Paris des candidats qui ne jouent pas sur le sexe ou leur orientation sexuelle, supposémment plus ou moins "progressiste" mais qui, plutôt, présentent de vrais projets de société. Ian Brossat (communiste, bien que le bloc soviétique se soit effrondré en 1991) rêve de ligne 13 et de HLM pour tous. Cécile Duflot (EELV) va sans doute poursuivre la tentative de mettre plus de Velib' à Paris, avant de réaliser qu'ils sont fabriqués en Hongrie. Rachida Dati ou François Fillon (UMP) rêvent probablement d'une capitale à l'image de leurs gouts vestimentaires (donc loin, très loin du quotidien des Parisiens). Et Anne Hidalgo (Socialiste), quel est son projet pour la Capitale et ses deux millions d'habitants ?
Tout ceci laisse de la place pour un ou une libérale démocrate non pas porteur d'un projet de société, mais plutôt porte parole de la société des projets !
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