Même sur l'essentiel, l'école ne transmet plus

L'UEJF révèle que 60% des 18-24 ans ne savent rien de la rafle du Vel d'Hiv dont on aujourd'hui commémore les 70 ans. 

La rafle du Vel d'Hiv, c'est quoi ? Alors que la Seconde Guerre Mondiale a commencé, la France, dirigée par le Maréchal Pétain qui met en place une révolution (réactionnaire) nationale, devance les ordres de l'occupant en promulguant des lois antisémites,comme en Allemagne. Le 16 Juillet 1942, la police française (et non pas les SS) applique la circulaire n°173-42 de la préfecture de police qui ordonne l’arrestation et le rassemblement de juifs habitant en France.  Après leur arrestation, une partie d'entre eux est emmenée par autobus dans le camp de Drancy . Une autre partie est envoyée vers le Vélodrome d'hiver (situé dans le XVe arrondissement), qui sert de prison provisoire. Ils sont ensuite déportés dans les camps de concentration et d'extermination du 3eme Reich. La rafle du Vel d'Hiv permet de comprendre à quel point la France n'a pas été simplement une victime de la guerre, mais aussi un acteur de ses aspects les plus abominables.


Qu'est-ce que ce taux d'ignorance de 60 % nous apprend ? 

• Déjà, que l'Education Nationale fait mal son travail. On sait que les élites sont également touchées : on a des députés qui ne connaissent pas les paroles de la Marseillaise  (voir Les députés sèchent sur la Marseillaise (Canal +)), des ministres qui ignorent que la France a connu l'esclavage et de la ségrégation raciale (lire Najat Belkacem chahutée sur l'esclavage - Lyon Capitale) ou des sénateurs qui ne veulent pas faire reconnaitre le génocide vendéen. 

• Ensuite, que la France a toujours du mal à regarder son histoire en face. Il ne s'agit pas de faire d'anachronisme, l'Europe était largement antisémite jusqu'en 1945. Mais la France, grâce au Général de Gaulle, a échappé à un examen de conscience sur ce qui c'est passé ici il y a 70 ans. La police et l'administration n'ont pas été les agents bienveillants de ce vivre ensemble qui est censé caractériser notre pays. Il est temps, en 2012, de débattre de tous ces dossiers qui fachent : l'antisémitisme d'Etat des années 40 qui a accompagné la Shoah, la destruction du bourg de Yogandima le 2 mars 1960 et le massacre de 8.000 civils sans armes par l'armée française et l'usage de napalm dans les guerres coloniales, le rôle de François Mitterrand dans la mort de 45 nationalistes algériens (ce même humaniste de Mitterrand qui a travaillé pour le régime de Vichy, après avoir été un liguard) ou la barbarie des armées révolutionnaires contre les paysans, tel le 23 Mars 1793 à Pornic et bien d'autres épisodes tragiques. 

• Enfin, qu'on peut se féliciter qu'Internet (libre) permette de s'informer et de débattre. Avec le sondage de l'UEJF, on comprend que des jeunes gens français ne comprennent pas que soutenir des partis proches des communistes, c'est soutenir des gens qui ont sur leurs mains le sang des victimes du Pacte Germano-Soviétique et des 100 millions de morts du communisme. On ne leur tout simplement pas appris que les communistes étaient des collabos et des criminels.

Par contre, au vu de ces éléments, soulignons simplement le fait que, contrairement à une opinion communément admise, il ne semble pas exister de supériorité naturelle des jeunes français vis-a-vis du niveau d'éducation d'autres jeunes occidentaux dont on aime caricaturer l'a priori crasse inculture, surtout s'ils sont américains. 

Enfin, on voit bien à quel point il est important que l'Education Nationale puisse être challengée, au niveau de ses programmes aussi bien qu'à celui de ses méthodes d'enseignement. Ca permettra d'éviter, à l'avenir, qu'on s'extasie sur un président de la République qui rend hommage à Jules Ferry, par exemple.

Que ce sondage de l'UEJF nous permette de nous souvenir du fait que l'Etat et ses agents ne veulent pas toujours notre bien.