Un truc frappant, dans cette non-campagne, c'est le décalage entre la loyauté de certains et le courage fuyons d'autres.
Par exemple, Hervé Morin, président du Nouveau Centre, assume le positionnement de son parti à droite et soutient le Président de la République, malgré l'absence dans le programme de son dernier du retour aux 37 heures, de la promesse de stabilité législative et fiscale, l'accès à la pilule anonyme et gratuit, le contrat de travail unique ou la construction d'une Europe 100% fédérale.
Cela ne l’empêche pas d'accompagner le Président de la République en Bretagne. Est ce que cette visite aura fait oublier l'incident du Cross Corsen de Plouarzel ("Je me fous des bretons") ? On verra, les bretons comme Pierre décideront.
Par contre, ce qui est sûr, c'est que Fadela Amara et autres bénéficiaires de la Sarkozye fuient le navire (au fait, a t-elle rendu son HLM ?), et surtout, certains se font discrets, de gré ou de force, allez savoir. Où est notre bon François Baroin, le ministre de l'économie ? Parti au Wall Street Institute prendre des cours d'anglais ? Où est Benoit Apparu ? Que pense t-il de la proposition de bloquer ou de réguler les loyers (une mesure jugée communiste il y a encore quelques semaines) ? Où est Edouard Courtial (celui qui voulait distribuer des tickets de rationnement aux pauvres, lire tickets de rationnement pour les pauvres, stop ! ou taxer les expats, lire A vendre ! Nationalité française ! Bon état général ! Prévoir cash) ? Où est Philippe Richert (vous savez pas qui c'est ? vous avez raison !) ? Où est Eric Besson ? Ah oui, lui refait son CV. Où est Nora Berra, qui découvre un peu tard que la Droite Pop préfère les femmes à la maison.
Que l'UMP soit tiraillée entre la honteuse récupération du programme de la fille à papa de Saint Cloud et son attachement aux valeurs libérales démocrates et centristes, c'est normal. Le PS louche sans vergogne vers les communistes avec qui ils ont travaillé en 1981 et en 1997. Mais que d'ores et déjà, alors que la campagne n'est pas finie, certains semblent préparer les cartons, valide le scénario que les libéraux prédisent depuis des mois : au delà des étiquettes, il y a en gros trois grandes familles politiques en France : la gauche, archaique, conservatrice, anti libérale, spoliatrice et ultra étatiste. Une droite conservatrice, jacobine, anti libérale, qui n'hésite pas à augmenter les impots et qui se lie d'amitié avec la gauche anti libérale quand il le faut (voir l'amitié Patrick Buisson-Jean Luc Mélenchon). Et un centre (qui porte mal son nom), libéral, démocrate, Européenne fédéraliste, girondine.
Chacun saura faire ses choix.
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