Il y a un truc marrant avec Nicolas Dupont-Aignan, dont vous pouvez retrouver les "analyses" sur son blog et leur exégèse sur le blog le Gaulliste Libre : c'est cette capacité à enchaîner les fausses évidences comme si elles étaient vraies.
NDA - comment se fait-il que les pays qui marchent soient hors de la zone euro ?
Nous - baaah
Et oui, face à une si belle évidence, que répondre ?
et NDA d'enchainer : - retournons au Franc et l'économie française ira mieux
nous - bah c'est y pas qu'il aurait raison, le maire de Yerres ! Roger, ressert nous deux verres de gros rouge !
Evidemment, il n'y a pas de lien direct entre les difficultés de l'économie française et l'existence de l'euro. La France a des problèmes parce que'elle n'a pas fait ses devoirs au moment de passer à l'Euro, comme elle aurait du le faire.
NDA - Et la Suisse, et la Suède ? Et le Royaume Uni , ah non, pas le Royaume Uni, je déteste ces ultra libéraux. (évitons de citer la Corée du Nord ou Cuba qui eux aussi ont une monnaie indépendante).
Prenons juste un exemple : la France d'AVANT l'Euro.
Ah bah Nicolas, comment ca se fait que la Bretagne ou les Pays de Loire ait un taux de croissance du PIB supérieur à celui de la Lorraine ou du Limousin ??
NDA - ...
Bon, ne soyons pas trop injuste avec NDA. Il a juste oublié une donnée : c'est que les Suisses et leur monnaie surévaluée, eux aussi ils font de l'industrie, mais à valeur ajoutée. Malgré leurs 25% d'immigrés, leur absence de SMIC, leurs 4 semaines de vacances par an, ils arrivent à exporter de la pharmacie, de la mécanique, des produits alimentaires ... tout comme les Pays de Loire exportent de l'électronique de défense ou la Bretagne des produits Telecom ou de l'automobile, vers les autres régions françaises ou Européennes. Tout comme avec le même euro que nous, nos amis et voisins allemands exportent des voitures ou d'autres produits industriels.
L'Euro, ses soucis sont bien dûs à la gestion catastrophique des finances publiques des Etats, ce qui avait normalement été cadré par les critères de Maastricht, critères que la France et l'Allemagne ont violé dès septembre 2004. Mais les difficultés de l'économie française sont bien liées aux freins qu'on met dans les roues des entrepreneurs. La France n'est pas une zone monétaire optimale pour le franc, tout comme l'UE n'est pas une zone monétaire optimale pour l'Euro.
Alors, NDA, si vous alliez plutôt créer une boite, de préférence à haute valeur ajoutée, au lieu de défendre un modèle jacobin à bout de souffle tout en cherchant les bouc émissaires du coté de Bruxelles plutôt qu'au 139,. rue de Bercy, dans le XIIeme arr ?
Même les critères de Maastricht sont pourris. Dire qu'un déficit de 3% du PIB est soutenable sur le long terme sous-entend que la croissance moyenne sera de 3%. Ce critère de déficit a été fixé dans les années 80 où une telle croissance semblait accessible. On ne l'a plus jamais faite depuis ... Après avoir assaini les comptes, un déficit acceptable est un déficit en accord avec la croissance future. Comme celle-ci est inconnue, il faut même garder des marges en cas de crise subite ...
RépondreSupprimerC'est fou cette capacité à tout inverser.
RépondreSupprimerMaastricht ne dit pas qu'un déficit de 3% du PIB est soutenable sur le long terme.
Maastricht dit que les Etats membres de l'euro ne doivent PAS etre en deficits et que 3% est la limite max au dela de laquelle Bruxelles regarde ce qui se passe (avant sept 2004, il y avait un système d'amendes qui était prévu).
Votre constat est très intéressant.
RépondreSupprimerCependant, il y a une différence énorme entre l'écart maximal des différentes régions française (Lorraine : 1,1 et Pays de la Loire : 2,5 ==> soit 1,4%) et celui des différents pays de la zone euro (Grèce : 2,31 et Finlande : 16,63 ==> soit 14,32%).
La France est donc plus une zone monétaire optimale pour le franc, que l'UE pour l'Euro.
Source : FMI via Wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_PIB_(nominal))
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RépondreSupprimerBen voyons, l'Euro n'est pour rien dans la crise, sauf que les mêmes taux de change et d'intérêt pour dix sept économies différentes conduit a la catastrophe.
RépondreSupprimerBen voyons, la France n'a pas fait ses "devoirs", sauf que les Pays Bas ont toujours été un bon élève qui fait ses devoirs, mais manque de pot, ils sont maintenant touchés par la crise également !
Ben voyons, privatisons a tour de bras , vendons notre patrimoine a JP Morgan et au Qatar, et transformons nous en gardiens de musée.
Ben voyons, supprimons le smic, diminuons les retraites, généralisons le zéro-heure!
Avec toutes ces mesures, je vous le dis, l'activité va repartir en flêche : chez Pole-Emploi, chez Emmaus, aux Restos du coeur ...
Vous oubliez la péréquation, en France les régions les plus riches subventionnent les plus pauvres, aux USA le Maryland paye plus d'impôts à l'état fédéral qu'il ne reçoit de crédits car le dollar est adapté à son économie, le surplus d'impôts prélevés par l'état fédéral ira dans les caisses des états les plus pauvres comme le Mississippi. Ce système permet de compenser les différences de performances engendrées par une monnaie commune. Sans péréquation, beaucoup d'états américains auraient quitté l'Union pour avoir leur propre monnaie avec les avantages qui vont avec. Or dans la zone Euro ce système n'existe pas, l'Allemagne ne voudra jamais subventionner la Grèce, et les grecs ont encore un peu de fierté pour refuser de faire la manche à des peuples étrangers. Donc soit l'Eurozone devient fédérale à la manière des USA avec un système de péréquation comme TOUTES les zones monétaires du monde à l'exception de l'Eurozone, soit on arrête cette mascarade et on revient aux monnaies nationales. Mais la situation actuelle est intenable, même avec toutes les réformes libérales du monde, les pays désavantagés par le cour de l'Euro ne pourront jamais rattraper l'Allemagne ou l'Autriche.
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