Cesser d'envoyer des personnes en prison pour cause de surpopulation ? C'était une bonne idée. Ce sont des professionnels des établissements pénitenciers qui l'affirment.
Du coup, on se dit que le changement d'opinion du juge Muller, suite à la pression de sa hiérarchie ministérielle est "un peu" (euphémisme) dommage, du type de celles que peuvent prendre des hiérarques completement déconnectés du réel, bien au chaud place Vendome. Tout le monde est d'accord, par nature, les prisons ne sont pas, ne peuvent pas être et ne seront jamais du 4 étoiles Hilton. Mais il parait que tous les cadres de la justice visitent des prisons en guise de stage d'initiation à leurs futures fonctions. Ils ne doivent pas voir les mêms prisons que celles que visitent le Génépi, le Sénat, à la Cour européenne des droits de l'homme, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, la Commission nationale consultative des droits de l'homme, le Comité européen ou la Croix Rouge ?
On objectera que les gens condamnés doivent effectuer leur peine, et que la "société" (même si there is no such thing as society) doit se protéger des déviants et associaux. A quoi bon, si en sortant, les condamnés sont pires qu'en entrant ? Or, c'est prouvé, la prison :
- est bien vue parmi les primo délinquants mineurs, qui y gagnent des galons de crédibilité auprès des déliquants chevronnés.
- est à la petite délinquance ce que Harvard est à un consultant en stratégie : un accélérateur de carrière du fait du networking et des connaissances accumulées.
Dans ce contexte, saluons l'initiative d'Eric Ciotti (qui n'est pourtant pas connu pour son humanisme) de vouloir mettre en avant d'autres types de peines, comme le service civique pour les mineurs. En fait, Libération a beau faire de la caricature, les pistes explorées par le député Droite Populaire des Alpes Maritimes ne sont pas pour autant dénuées de bon sens : il faut que les peines soient appliquées, mais dans des bonnes conditions, et réeellement. Ca n'est qu'à ces conditions que l'Etat Régalien sera en mesure d'effectuer une de ses missions essentielles dans un cadre acceptable.
Simplement, Ciotti oublie qu'à coté de la construction de nouvelles places de prison, il faudrait aussi s'interroger sur les délits et peines également. Or, on sait que les incarcérations liées à des condamnations pour consommation ou revente de produits stupéfiants concerne 16% des peines au sens large, et 40% du travail policier.
Dépénaliser, comme le suggère Gauche Libérale, ou organiser le marché, comme le propose Alain Madelin, serait déjà un moyen de diminuer la pression carcérale.
En attendant, les délinquants présumés feraient mieux de s'inscrire au PS, de devenir haut fonctionnaire surpayé, de se marier avec une héritière, d'entretenir des contacts/connivences avec des médias et de se créer un fan club. Comme ca ils pourront profiter d'un bon plat de pates au truffes plutot que d'etre enfermés dans des cellules surpeuplées.
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