La fiction
"À chaque palier, sur une affiche collée au mur, face à la cage de l’ascenseur, l’énorme visage vous fixait du regard. C’était un de ces portraits arrangés de telle sorte que les yeux semblent suivre celui qui passe. Une légende, sous le portrait, disait : BIG BROTHER VOUS REGARDE. [...] Derrière Winston [...], le télécran recevait et transmettait simultanément. Il captait tous les sons émis par Winston au-dessus d’un chuchotement très bas. De plus, tant que Winston demeurait dans le champ de vision de la plaque de métal, il pouvait être vu aussi bien qu’entendu. Naturellement, il n’y avait pas moyen de savoir si, à un moment donné, on était surveillé. Combien de fois, et suivant quel plan, la Police de la Pensée se branchait-elle sur une ligne individuelle quelconque, personne ne pouvait le savoir. On pouvait même imaginer qu’elle surveillait tout le monde, constamment. Mais de toute façon, elle pouvait mettre une prise sur votre ligne chaque fois qu’elle le désirait. On devait vivre, on vivait, car l’habitude devient instinct. "
Georges Orwell, 1984 (rédigé en 1948)
La réalité
Les écrans interactifs de Métrobus sont équipés de capteurs capables de mesurer le nombre de personnes qui les regardent, de détecter les zones où s'attarde le regard (source : le Monde). Ils possèdent un système de transmission sans fil (Bluetooth) permettant d'envoyer des messages publicitaires sur les mobiles des passants.
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