Au fait, #lesEuropeens, c'était quoi ce buzz autour de Michel Barnier (PPE) ?

Si vous étiez sur Twitter ce week end, ou sur Facebook, ou encore en compagnie de frétillants et sémillants "Jeunes Pop", la force jeune de l'UMP, alors vous n'avez probablement pas manqué le buzzword #"soutien à Michel Barnier". 

Au final, il parait que l'équipe France a perdu car Merkel préfererait Juncker à Barnier. Alors, Allemagne 1- France 0 ? 

Michel Barnier, membre de l'UMP, a élu député européen le 7 juin 2009, après avoir été ministre de l'Agriculture et de la Pêche dans le deuxième gouvernement Fillon. Il est Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services depuis le 10 février 2010, fonction (hautement stratégique) qu'il occupe toujours. 

D'abord, un petit rappel sur les institutions Européennes. 

Les citoyens des 27 états membres élisent les 766 députés européens et les gouvernements nomment les 28 membres de la commission européenne. 

La commission (l’exécutif Européen) actuellement en poste sera changée en octobre prochain. Comme pour les ministres nationaux, les Thierry Repentin (1) et autres Hélène Conway (mais si, la ministre déléguée chargée des français de l'étranger, voir H16 (2)), les commissaires sont nommés et non pas élus. Par qui ? le Conseil Européen, c'est à dire les élus nationaux (chefs d'Etats et de gouvernement), autrement dit Hollande, Merkel etc.

C'est là ou notre Michel Barnier national intervient. Il a commencé sa course à la présidence de la Commission Européenne par la conquête de la présidence du PPE (3), la droite Européenne dont fait partie l'UMP. 

Hélas pour lui, c'est Jean-Claude Juncker qui a gagné la présidence du PPE (4). 

Il faut dire que Juncker avait le soutien d'Angela Merkel, et Barnier celui de Copé ... (5)

Au delà de la nationalité, c'est une excellente chose que le chef du PPE soit le luxembourgeois, et non pas un socialiste de droite de plus. 

En effet, Michel Barnier exhibe pour principal fait d'armes sa réforme du système bancaire. Il a déclaré : Ce qui a fragilisé la confiance et la croissance, "ce n'est pas l'excès de règles, c'est la spéculation, l'opacité de certaines transactions, le risque de faillite désordonnée qu'on demande au contribuable de payer, sans parler d'un certain nombre de manipulations". 

Du coup, il propose 

• d'interdire aux banques, dès 2017, de spéculer pour leur propre compte sur les produits financiers s'échangeant sur les marchés (actions, obligations, produits financiers complexes…) ainsi que sur les matières premières.
• d'attribue aux autorités de contrôle du secteur bancaire le « pouvoir » d'imposer le cantonnement, dans une filiale séparée, d'autres activités de marché jugées à haut risque, réalisées pour leurs clients. 

Le problème est que le constat de Michel Barnier est faux. Ce n'est pas l'absence de règlementation qui a causé la crise de 2008, comme le rappelle le député européen Daniel Hannan (conservatives).

Question : était-il logique que le PPE, la droite européenne, soit dirigé par quelqu'un qui pense quasiment la même chose que Karine Berger, fine fleur du socialisme français ? 

Jeunes Pop, méfiez vous des étiquettes !

(1) AgoravoxTV  T. Repentin : Un ministre fantôme même dans sa ville 6 septembre 2013

(2) H16 Madame la Ministre Déléguée m’écrit 9 novembre 2012

(3) Le Huffington Post Michel Barnier: un Français à la tête de l'Europe, ça changerait quoi ? 6 mars 2014

(4) Le Monde Barnier battu, Juncker désigné comme chef de file de la droite 7 mars 2014

(5) Les Echos A Berlin, Copé défend Barnier face à Merkel, qui soutient Juncker 12 février 2014