mardi 9 juillet 2013

La dangereuse dérive nationaliste française

Le 22 octobre 1982, Laurent Fabius met en place le blocus des magnétoscopes japonais (source : la Croix). En effet, alors que les socialistes sont au pouvoir en 1981, ils mettent en place une bonne vieille relance keynesienne en augmentant tous les minimas sociaux et les allocations diverses et variées. Que se passe t-il fort logiquement ? Les français s'en servent, notamment pour acheter ce dont ils ont envie, des magnétoscopes par exemple, la pointe de la technologie des années 80. Souci : les français ne produisent pas de magnétoscopes. Conclusion : le déficit commercial file. L'idée brillante : complexifier la procédure de détaxation des magnétoscopes japonais. 
Est ce que les français ont échappé à la vague VHS ? Non. Qu'aurait-il fallu faire ? Déjà, que les socialistes prennent en compte les contradictions de leurs opinions : ils veulent que les français aient plus de pouvoir d'achat, y compris à crédit ou en prenant aux contribuables pour donner à des bénéficiaires, et, une fois que ces français ont plus de pouvoir d'achat, ils s'étonnent du fait que ces mêmes français l'utilisent

Aujourd'hui, les mêmes socialistes, qui étaient déjà au pouvoir en 1981, rejouent le même sketch protectionniste. Ils augmentent les impôts (dans la lignée de ce qu'avait fait l'UMP entre 2007 et 2012, soit dit en passant) pour financer leur ultra étatisme, puis s'étonnent du fait que les français n'aient plus d'argent. Du coup, ils cherchent une solution, puis en trouvent une : inciter les français à débloquer de l'épargne salariale, histoire que les français achètent. Et comme il ne faut pas que les français achètent ce dont ils ont envie, des Mercedes par exemple, mais plutôt qu'ils prennent ce que le gouvernement veut, alors, il faut une solution pour calmer les ardeurs commerciales des allemands. La France bloque l'importation de Mercedes neuves. Les classe A et B mais aussi les Mercedes CLA et SL peuvent être vendues par les concessionnaires. Problème: l'administration française refuse de les immatriculer (source : Challenges).

Si vraiment cette histoire est avérée, elle est vraiment pitoyable. A quoi sert le marché unique Européen que les socialistes au pouvoir n'ont jamais dénoncé (sans pour autant l'accepter, manifestement ?). Les usines de Mercedes sont en Europe.
Le gouvernement préférerait que les français achètent des Renault, (fabriquées à Sandouville ou à Flins plutôt qu'à Pitesti ou Tanger, bien sûr). Pourtant, tous ces fonctionnaires bien formés (hello, les Enarques ?) payés pour réfléchir à l'avenir du pays (hello, Bercy ?), et qui ont toutes les clefs en main puisqu'ils sont au capital et au board de Renault, présentent en ce moment la Twingo électrique comme THE nouveauté du moment  (enfin, prévue pour 2016, dixit BFM) alors qu'un autre constructeur Made in France produit une bonne voiture électrique, sans tambours ni trompettes, et sans Bercy.



Que les socialistes dérivent vers le nationalisme et la germanophobie, c'est, quelque part, normal. Leur façon de voir les choses impose qu'un maximum d'instruments de souveraineté soient contrôlés au niveau national  et non pas au niveau Européen, fédéral. C'est pour cela aussi que l'alliance objective entre le PS et la créature qui lui échappe, le FN, n'est pas prête de s’arrêter. 

Par contre, que la "droite" française, soit disant libérale et européenne, aille dans le même sens en faisant tout pour discréditer le rôle de l'Europe (1) ou en voulant limiter la liberté de circulation des hommes, des marchandises, des capitaux et des idées, c'est contre-intuitif. A moins que la droite française, toute acquise au bonapartisme et aux idées de la gauche, ne sache toujours pas où elle habite. 

Les français doivent prendre conscience du fait qu'on ne peut pas en même temps vouloir plus de social et plus de libertés, y compris sur le plan économique. Les socialistes, de gauche, de droite ou d'extrême droite ont un modèle : la RDA. Tout le monde, avec un peu d'attente, y avait la même Trabant. Est ce que nous voulons vraiment ? 


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