Si des extra-terrestres débarquaient sur Terre ce Mardi 27 Août 2013 et avaient l'amabilité de se poser à Chateaurenard plutôt qu'à proximité des studios d'Hollywood (dans les films, c'est pratique, ils débarquent toujours à proximité de Will Smith), alors, ils trouveraient une France d'une limpide lisibilité politique : ils pourraient penser que d'un coté il y aurait un gentil Copé, libéral, et de l'autre, des méchants socialistes.
Seulement, les français ne sont pas des petits bonhommes verts débarqués de Mars. Ce sont, pour certains, des contribuables, des électeurs, des observateurs de la vie politique, et, pour tous, des gens qui ont une mémoire.
Jean-François Copé découvre le libéralisme (économique) et en fait un discours punchy (1). Soit. A tel point que l'Express titre "Jean-François Copé à Châteaurenard: liberté, liberté chérie", le JDD : Copé vante la "liberté" contre "le joug socialiste" et la Croix "Jean-François Copé lance un combat pour la liberté".
Clairement, que le leader de l'UMP appelle à libérer les auto entrepreneurs, à baisser les impôts et la dépense publique, à alléger le poids de l'administration est une bonne chose.
Seulement, Copé n'est pas un perdreaux de l'année, et nous non plus.
Entre 2007 et 2012, outre le fait qu'il était sans doute le meilleur ennemi du président Sarkozy, Copé était
aussi et surtout un de ces députés de droite qui a voté 5 budgets tous en déséquilibre, des hausses d'impots massives et un nombre record de lois de finance (2). Où était le libéralisme pendant ces années, alors que l'UMP était au pouvoir ?
Qui plus est, l'Enarque Copé a donné, dans son discours, des conseils de gouvernement à son confrère Hollande, Enarque, notamment en suggérant le recours aux ordonnances. Est-ce là, la vision de la démocratie libérale version Copé ? Pense t-il, comme bien d'autres politiciens, que les gens sont trop stupides pour pouvoir se saisir eux-mêmes des enjeux importants pour le pays ? Notre voisin, la Suisse, a bien rejeté, par référendum, la création d'un SMIC. Mr Copé se méfie t-il de la démocratie directe ou bien ?
Quand à la vision de la politique fiscale, elle relève un peu du libéralisme pour les nuls. Oui, il faut baisser les impots. Mais étant donné que quand la France dépense 1 euro, elle emprunte 25 centimes, un responsable politique doit commencer par dire quelles dépenses vont être supprimées. S'attaquer au mille feuille administratif est un excellent préalable, mais cela n'est pas à la hauteur des enjeux. C'est bien le recentrage de l'Etat sur ses seules missions régaliennes qu'il faut penser. Mr Copé et ses amis de l'UMP ont également toute une série d'outils, popularisés par Liberté Chérie, Contribuables Associés, Alternative Libérale et autres groupes libéraux-friendly, tels que la flat tax ou le salaire complet. Il est temps d'envisager que la réforme de l'Etat ne se fera que si les français sont informés du coût de l'Etat et se voient présenter de vraies alternatives fortes.
Est-ce que le discours de Copé a séduit les libéraux ? Peut-être que certains, notamment les libéraux conservateurs, y voient un bon premier pas. Mais que le leader de l'UMP soit touché par la grâce ne signifie pas qu'un risque de rechute vers le socialisme de droite (3), le pire ennemi du libéralisme, soit exclu.
Bref, en ce qui concerne votre humble serviteur blogueur : pas dupe ! Jean-François Copé n'est pas Margaret Thatcher. Mais ça n'est pas entièrement de sa faute. C'est aussi dû au fait que Copé reste avant tout un politicien français classique, qui n'ose pas avouer à ses compatriotes que l'Etat ultra interventionniste qui a pu vivre depuis 1945 à la faveur d'une période politique et démographique exceptionnelle est en faillite structurelle.
Si l'UMP veut une quelconque crédibilité en matière de libéralisme, qu'elle commence par faire monter une nouvelle génération de vrais militants libéraux et des leaders qui aient lu Frédéric Bastiat pour remplacer des politiciens à l'ancienne, empêtrés dans les conflits d’intérêt. Le libéralisme ne peut pas se résumer aux baisses d’impôts (même si, répétons, c'est un excellent préalable). Il doit s'appuyer sur une vraie philosophie de l'équilibre des pouvoirs, dont les Droits de l'Homme sont le socle.
(1) UMP : Discours de Jean-François Copé à Chateaurenard 25 Août 2013
(2) Nouvel Obs : Copé n'a "pas de religion définitive" sur le bouclier fiscal 30 Mars 2010
(2) Contrepoints : Sarkozy, ce socialiste 13 Novembre 2011
Clairement, que le leader de l'UMP appelle à libérer les auto entrepreneurs, à baisser les impôts et la dépense publique, à alléger le poids de l'administration est une bonne chose.
Seulement, Copé n'est pas un perdreaux de l'année, et nous non plus.
Entre 2007 et 2012, outre le fait qu'il était sans doute le meilleur ennemi du président Sarkozy, Copé était
aussi et surtout un de ces députés de droite qui a voté 5 budgets tous en déséquilibre, des hausses d'impots massives et un nombre record de lois de finance (2). Où était le libéralisme pendant ces années, alors que l'UMP était au pouvoir ?
Qui plus est, l'Enarque Copé a donné, dans son discours, des conseils de gouvernement à son confrère Hollande, Enarque, notamment en suggérant le recours aux ordonnances. Est-ce là, la vision de la démocratie libérale version Copé ? Pense t-il, comme bien d'autres politiciens, que les gens sont trop stupides pour pouvoir se saisir eux-mêmes des enjeux importants pour le pays ? Notre voisin, la Suisse, a bien rejeté, par référendum, la création d'un SMIC. Mr Copé se méfie t-il de la démocratie directe ou bien ?
Quand à la vision de la politique fiscale, elle relève un peu du libéralisme pour les nuls. Oui, il faut baisser les impots. Mais étant donné que quand la France dépense 1 euro, elle emprunte 25 centimes, un responsable politique doit commencer par dire quelles dépenses vont être supprimées. S'attaquer au mille feuille administratif est un excellent préalable, mais cela n'est pas à la hauteur des enjeux. C'est bien le recentrage de l'Etat sur ses seules missions régaliennes qu'il faut penser. Mr Copé et ses amis de l'UMP ont également toute une série d'outils, popularisés par Liberté Chérie, Contribuables Associés, Alternative Libérale et autres groupes libéraux-friendly, tels que la flat tax ou le salaire complet. Il est temps d'envisager que la réforme de l'Etat ne se fera que si les français sont informés du coût de l'Etat et se voient présenter de vraies alternatives fortes.
Est-ce que le discours de Copé a séduit les libéraux ? Peut-être que certains, notamment les libéraux conservateurs, y voient un bon premier pas. Mais que le leader de l'UMP soit touché par la grâce ne signifie pas qu'un risque de rechute vers le socialisme de droite (3), le pire ennemi du libéralisme, soit exclu.
Bref, en ce qui concerne votre humble serviteur blogueur : pas dupe ! Jean-François Copé n'est pas Margaret Thatcher. Mais ça n'est pas entièrement de sa faute. C'est aussi dû au fait que Copé reste avant tout un politicien français classique, qui n'ose pas avouer à ses compatriotes que l'Etat ultra interventionniste qui a pu vivre depuis 1945 à la faveur d'une période politique et démographique exceptionnelle est en faillite structurelle.
Si l'UMP veut une quelconque crédibilité en matière de libéralisme, qu'elle commence par faire monter une nouvelle génération de vrais militants libéraux et des leaders qui aient lu Frédéric Bastiat pour remplacer des politiciens à l'ancienne, empêtrés dans les conflits d’intérêt. Le libéralisme ne peut pas se résumer aux baisses d’impôts (même si, répétons, c'est un excellent préalable). Il doit s'appuyer sur une vraie philosophie de l'équilibre des pouvoirs, dont les Droits de l'Homme sont le socle.
(1) UMP : Discours de Jean-François Copé à Chateaurenard 25 Août 2013
(2) Nouvel Obs : Copé n'a "pas de religion définitive" sur le bouclier fiscal 30 Mars 2010
(2) Contrepoints : Sarkozy, ce socialiste 13 Novembre 2011
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