mercredi 30 mars 2016

Et si on sortait du "débat" Clinton - Trump ?

Comme le faisait très justement remarquer le blog le Taurilon, par la force des choses, on parle plus, en Europe de Donald Trump, Hillary Clinton ou Bernie Sanders que des affaires européennes (1).En effet, le milliardaire new yorkais, l'épouse du 42eme président des Etats Unis (également une multi millionnaire new yorkaise), le sénateur du Vermont ou même le phénomène des Primaires Américaines ne sont-ils désormais pas plus connus, de ce coté ci de l'Atlantique que Donald Tusk (président du Conseil européen), la présidence néerlandaise de l'UE ou Martin Schulz, député (socialiste) Allemand à Bruxelles et président du Parlement européen ?
Ceci est peut être soit la faute aux séries TV type House of Cards, soit celle du focus des journalistes sur les affaires internes aux US (2).

En tout cas, plus personne n'ignore le fait qu'Hillary Clinton sera probablement investie, cet été, par le Parti Démocrate pour les représenter à la présidentielle cet automne, et que l'avance de Donald Trump lui donne de très sérieuses chances de s'imposer aux Républicains.

Oui, ils se connaissent. (Peut-être même qu'ils sont amis)
Une présidentielle Clinton-Trump, c'est mieux qu'un duel Jeb Bush-Hillary Clinton. 

Mais la faiblesse de l'offre saute aux yeux. 

Hillary Clinton dit de voter pour elle parce qu'elle serait la première femme présidente des Etats Unis, mais même la militante féministe Susan Sarandon hésite à voter Hillary Clinton, même face à Donald Trump (3). 
Quand à Donald Trump, le cauchemar américain (4), il propose de voter pour lui "to make América great again", comme si les Etats Unis n'étaient plus la première puissance économique et militaire de la planète. 

Mais force est de constater que Donald Trump séduit, y compris en dehors des Etats-Unis, et y compris chez certains libéraux français. 
Il est vrai qu'il y a, au niveau mondial, un constat largement partagé, l'arrogance des élites Davos (5) -Bilderberg, et un phénomène global, la fatigue, pour ne pas dire le vif ressentiment vis a vis de ces mêmes élites ultra interventionnistes. C'est ce que traduit assez justement Charles Gave, de l'Institut des Libertés, qui explique pourquoi Donald Trump a mis le doigt à un endroit qui fait très mal, et qu'il y a un coté réjouissant à cela (6).

Qu'Hillary Clinton séduise l'élite américaine, pourquoi pas. Mais il est quand même étonnant qu'une représentante du lobby militaro industriel parvienne au même résultat en Europe.
Hillary Clinton, pour ne parler d'elle, ancienne secrétaire d'Etat sous Obama, c'est à dire ministre des affaires étrangères, n'est-elle pas directement comptable de la guerre des drones lancée par les Etats-Unis contre un certain nombre de pays ? Comment les "humanistes" comme le blogueur "La France centriste" peut-il soutenir Clinton (7) ? 
Soutiennent-ils vraiment le droit du plus fort, tel que la "diplomate" Victoria Nuland l'a clairement exprimé (8), sans qu'elle ne se fasse désavouer par Hillary Clinton ? 

On ne sait pas ce que Trump ferait, notamment en politique étrangère. Un jour il parle de mur avec le Mexique (mur qui, au passage, existe déjà partiellement), le lendemain il formule l'intéressante idée d'en finir avec le néoconservatisme (9), le surlendemain il formule l'idée que la série 24h constituera une trame pour les interrogatoires.
En revanche, on sait ce que Clinton fera. 

Face à cette alternative, heureusement, d'autres options existent. A commencer par le refus de l'enfermement dans le bipartisme.

Par exemple, qui mentionne le fait que Gary Johnson, le candidat libertarien, est à 11% dans les sondages (10) ? 

La route est encore très longue jusqu'en novembre 2016. Et bien que Rand Paul ait choisi d'abandonner l'idée de conquérir la Maison Blanche, on voit bien que le courant libertarien jouera un rôle dans cette présidentielle. 



(2) Views of the world Everything’s Changing: A World of News 5 août 2013
(4) Le Parisien Liberal Donald Trump, le cauchemar américain ? 27 aout 2015
(5) Wall Street Journal-Washington Wire Clinton or Trump? How Executives at Davos See Their Chances 20 janvier 2016
(6) Institut des Libertés  A propos du Donald 28 mars 2016

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