Michel Sapin ...
Mais comment peut-il encore être Ministre de l'Économie et des Finances ?
Souvenons-nous du fait que Michel Sapin (comme ses autres collègues ministres socialistes) se dit fier d'appartenir à une majorité qui "tient ses promesses".
Or, qu'avait promis Hollande, en 2012 ?
Certes, il y avait "les emplois d'avenir". Mais il y avait aussi la réduction des déficits.
Souvenons-nous : le 7 septembre 2012, François Hollande, chef de l’Etat, disait : «Je confirme l'engagement pris par la France de ramener le déficit à 3% fin 2013» devant la Cour des comptes.
Peut-on considérer que quand le Président de la République française s'exprime et formule un engagement, sa parole l'engage, surtout quand il dit que "le ralentissement économique rend cette politique encore plus nécessaire" (1) ?
La Constitution dit que le Président de la République, sur la proposition du Premier Ministre, nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions. François Hollande a donc le pouvoir de mettre fin aux fonctions de Michel Sapin, son pote de promo à l'ENA et Ministre de l'Économie et des Finances.
Etant donné que le Président de la République a à cœur de ne pas passer pour un menteur ou pour un incapable, comment imaginer qu'il puisse accepter de son ministre des finances des vérités successives ?
Nous ne comptons plus les réécritures successives du discours sur les déficits (2). C'est digne du Ministère de la Vérité.
Penchons nous seulement sur deux élements : d'une part, des propos de Jérome Cahuzac, d'autre part la déclaration de Michel Sapin du .
L'ancien ministre du budget, Jérome Cahuzac, a tenu, en 2013, des propos qui auraient mérité plus de commentaires. Il a dit :
"On me dit que j'ai menti sur ma situation personnelle. Cela veut dire quoi ? Qu'il y aurait des mensonges indignes et d'autres qui seraient dignes ? Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, à l'Assemblée, est-ce digne ? A ce compte-là, j'ai menti devant l'Assemblée, sur la possibilité de réaliser 3% de déficit en 2013." (3)
Quand à Michel Sapin, il a dit : "En 2016, la France fera mieux que 3,8 % en 2015" (4) ... le 4 mars 2016.
Depuis 2012, Michel Sapin n'a pas arrêté de se chercher des excuses, pour ne pas dire mentir.
Quand ce n'est pas "les dépenses supplémentaires occasionnées par la sécurité", c'est "l'héritage lié à la droite" (5). Mais, en 2014, donc avant les attentats de Charlie Hebdo puis ceux du 13 novembre, où étaient "les dépenses supplémentaires occasionnées par la sécurité" ? Et en 2015, où était la prise en compte de la baisse de l'euro, du pétrole et des taux d'intérêts (6) ?
Certes, au delà des chiffres, même s'ils sont extraits d'un traité que la France est censée respecter, il y a une réalité : comment faire passer le déficit de 32% à 0% ? (Préférons parler de déficit de 32% des recettes par rapport aux dépenses (7), comparer un déficit par rapport à un PIB n'a qu'une signification macro économique). La réalité, c'est l'absence de volonté de réfléchir au périmètre de l'Etat, préalable à la baisse de la dépense publique, Du coup, la seule politique souhaitable, la baisse des dépenses publique, n'est jamais clairement mentionnée comme étant une option possible. Les déficits progressent donc, puisque malgré la hausse des prélévements obligatoires, les dépenses publiques croissent encore plus rapidement.
Juste une question : que peut-on penser d'une équipe gouvernemental qui fait du mensonge un mode de management "normal" ?
(1) Public Sénat François Hollande - Déficits : la France vise les 3% 7 septembre 2012
(2) Le Monde Déficit : la valse des promesses de Michel Sapin 3 décembre 2014
(3) Le Lab Europe 1 Jérôme Cahuzac fait le parallèle entre son mensonge et celui sur les 3% de déficit, selon le Canard enchaîné 9 avril 2013
(4) Les Echos Déficit public : Michel Sapin assure que la France fera mieux que 3,8 % en 2015 4 mars 2016
(5) Le Figaro Déficit 2016: "objectifs inchangés" (Sapin) 26 novembre 2015(6) L'Opinion Déficits : Sapin, Sarko, Mosco, l’hôpital et la charité 4 février 2016
(7) Nouvelles de France Les politiques ne l’avoueront jamais : le déficit public est de 32% et non de 4% ! 10 décembre 2014
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