Il ne s'agit pas d'une information type Gorafi ou autre site parodique.
Oui, le parlement vient de voter ceci : Les auteurs d’applications dédiées ou de comptes Twitter qui retweetent les signalements de contrôles RATP ou SNCF auront à tenir compte de la disposition suivante : « le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, tout message de nature à signaler la présence de contrôleurs ou d’agents de sécurité employés ou missionnés par un exploitant de transport public de voyageurs est puni de deux mois d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende ».(1) Oui, carrément de la prison pour avoir organisé la surveillance du service public, alors qu'en ce qui concerne les usagers, le fait de prendre le métro expose à la videosurveillance de la RATP, pour ne signaler que ce seul mode de surveillance.
Mais si on ne laisse pas les contrôleurs faire leur travail, comment on lutte contre la fraude, dirons certains ?
Il y a trois types de réponses possibles. La première, c'est le développement de l'appétence à payer de la part des clients, sachant que de toutes façons, le prix du ticket ou celui du Pass Navigo est trop bas, et est très loin de couvrir les besoins de la RATP (2). Il conviendrait donc que les fraudeurs, quelque soient leurs raisons, intègrent en eux le caractère civique de l'achat de tickets. Ce civisme doit s'étendre à la prise de conscience individuelle de la nécessité de ne pas se déplacer quand on a pas d'argent (ou la volonté de payer) pour le faire. C'est à cette seule condition que la fraude disparaîtra.
La deuxième raison, c'est évidemment la privatisation de la RATP, la mise en concurrence des lignes de bus et de métro et le futur développement, non pas des transports en commun, mais des modes de transports publics individuels, comme les voitures en location type Autolib ou les futures voitures et bus sans chauffeurs. Ces modes de transport permettront des trajets individualisés et ne nécessiteront plus d'énormes monopoles publics pour les gérer. A ce titre, regrettons que ce thème de campagne porté par la liste d'Aurélien Véron et Karine Madar (3) aux dernières régionales n'ait pas pris dans le débat public.
De toutes façons, la lutte contre la fraude coûte autant que ce qu'elle rapporte. De plus, elle est parfois menée dans des conditions de totale asymétrie entre les agents et les usagers (4).
La troisième consiste à imaginer des peines alternatives à la prison. S'il existe un consensus en Ile de France pour lutter contre la fraude dans les transports en commun tout comme il a existé un consensus pour lutter contre la prostitution dans certaines villes américaines en exposant les photos des plaques des voitures des clients, pourquoi ne pas essayer le name & shame des fraudeurs ?
Mais puisqu'on parle de contrôles et de prison, pourquoi les députés, toujours majoritairement de gauche à l'Assemblée Nationale, n'ont pas légiféré contre les contrôles au faciès, une promesse du candidat Hollande ?
source Direct Matin |
Puisque les prisons françaises sont déjà surpeuplées, notamment en région parisienne, pourquoi les parlementaires n'ont pas décidé un plan de construction d'établissements pénitenciers ?
Et puisqu'on veut envoyer les délinquants en prison, pourquoi Sylvie Andrieux, députée, n'est toujours pas en prison, bien qu'elle ait détourné 700 000 euros et que la justice l'ait condamnée pour cela ?
(1) Numerama Il y aura bien la prison contre les signalements de contrôleurs sur Internet 15 février 2016
(2) La Tribune Cour des comptes : les transports en Île-de-France proches de la "rupture" 10 février 2016
(3) Ingrid Amprou Transports et développement économique en Île de France : 22 novembre 2015
(4) Le Parisien Libéral Groupe de protection et de sécurisation des réseaux (GPSR) : un besoin de @CopwatchFrance ? 23 août 2013
s'enfuir car pas de billet : 2 mois de prison,
RépondreSupprimerbanquiers fraudeurs créant une crise économique : pas de poursuite...